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Chelsea-Eintracht Francfort, prime à l’irrégularité ?
Si Chelsea est en ballottage favorable en vue d'une finale de Ligue Europa avant la réception de l'Eintracht Francfort grâce au match nul obtenu en Allemagne à l'aller (1-1), les Blues auraient tort de ne pas se méfier. Car pendant qu'ils réalisent une saison marquée par une irrégularité chronique, leur adversaire déçoit rarement. Même s'il commence sérieusement à fatiguer...
C’était un peu le jour et la nuit. La pénombre et la lumière. Le bruit et le silence. Le bleu qu’ils portent habituellement et le jaune dont ils étaient vêtus jeudi dernier. Durant 90 minutes, les Blues ont affiché deux visages bien différents face à l’Eintracht Francfort en demi-finales aller de Ligue Europa. Celui, timide voire endormi, des quarante premières minutes. Puis celui beaucoup plus dynamique de la seconde période. Au bout, un match nul 1-1 avec un but marqué à l’extérieur qui leur permet d’accueillir une semaine plus tard les Allemands en ballottage favorable. Mais des regrets, aussi. En raison d’occasions ratées, et d’une incapacité à être à 100% de leur niveau sur l’intégralité d’une partie.
Chelsea aurait-il donc été impressionné par la bouillante Commerzbank-Arena, pour encaisser l’ouverture du score et attendre la mi-temps pour se donner à fond ? Sans doute pas, pas le genre de la maison. En réalité, ce genre de prestation décousue n’est pas une surprise pour les supporters londoniens. Car ces derniers sont habitués à observer l’irrégularité chronique de leur équipe, cette saison. De quoi les empêcher d’aller au bout de la compétition, même s’ils proposent une certaine continuité sur la scène continentale (aucune défaite, onze victoires en treize rencontres, 100% de succès à Stamford Bridge, meilleure attaque de l’épreuve avec… les Aigles) ?
Opportunités gâchées, objectifs toujours à portée
En 2018-2019, Chelsea a en effet du mal à dominer son sujet sur une même période donnée. Alors qu’ils avaient très bien réussi leur début d’exercice (18 matchs sans revers), les Blues ont ensuite baissé le rythme de manière drastique. À tel point qu’ils n’ont plus connu un mois sans défaite depuis octobre, toutes compétitions confondues. Capables d’aller gagner à Liverpool en Coupe de la Ligue, de lui résister à domicile en Premier League ou encore de s’imposer devant Manchester City à Stamford Bridge en championnat, les hommes de Maurizio Sarri peuvent trouver le moyen d’enchaîner en se faisant écraser 6-0 par les Skyblues à l’extérieur, en encaissant un 4-0 sur le terrain de Bournemouth ou en concédant le nul 2-2 devant leur public en ayant subi seulement deux frappes cadrées face à Burnley alors que la course aux premières places qualificatives pour la Ligue des champions fait rage.
À l’image du match de Francfort, l’année des Londoniens est synonyme d’opportunités gâchées. Mais à l’instar de cette demi-finale aller de C3, ils sont toujours bel et bien là. En Ligue Europa, avec le sacre en guise d’objectif, comme en championnat, où ils ont assuré leur présence dans le Big 4 (et leur présence en C1 l’an prochain) puisqu’ils squattent désormais le podium avec quatre marches d’avance sur Arsenal. Ne reste plus qu’à faire le boulot en Angleterre contre l’Eintracht pour se payer une éventuelle finale européenne qui embellirait beaucoup l’année en cas de trophée.
L’escalade des Aigles
Pour l’Eintracht justement, l’impression peut être présentée comme inversée. Très rarement décevants cette saison, les Aigles paraissent même parfois évoluer au-dessus de leur potentiel et s’en sortir alors que la porte semble toute proche. Ce fut par exemple le cas au tour précédent contre le Benfica Lisbonne après avoir perdu 4-2 au Portugal lors de la première manche, avant de renverser l’ordre des choses au retour. Même topo en demies, malgré une fatigue évidente détectée en deuxième période contre les Blues ?
En tout cas, Francfort n’a pour l’instant pas eu besoin de s’imposer dans la première bataille depuis la fin de la phase de groupes pour continuer son chemin (trois nuls, une défaite). En Bundesliga, les Allemands emmenées par le redoutable Luka Jović et le surprenant Danny da Costa font également plus que le taf (eux aussi ciblent désormais le top 4) et accumulent des résultats bien meilleurs qu’espérés – malgré le set de tennis concédé le week-end dernier – pour un dixième de Bundesliga en matière de salaire moyen. Jusqu’à renverser une montagne bleue pas toujours solide, et se payer le luxe d’un sommet continental ?
Par Florian Cadu