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Cata Africa

Par Mathieu Rollinger
Cata Africa

Le Sénégal éliminé après sa défaite contre la Colombie (0-1), c’est la dernière chance pour les pays africains de figurer dans le tableau final qui s’envole. Une première depuis 1982.

Le Sénégal rêvait de refaire le coup de 2002, cette épopée qui l’a vu déculotter les champions du monde en titre français et s’offrir un quart de final héroïque. Seize ans plus tard, les sentiments sont autrement plus amers. Versés dans une poule homogène partageant la première place du groupe avec le Japon au matin de la dernière journée, les hommes d’Aliou Cissé sont passés à côté d’un nouveau ticket pour un huitième de finale. Mais le coup de casque de Yerry Mina a envoyé Khadim N’Diaye dans ses filets et les Lions de la Téranga dans leur tanière. Cruel, mais finalement pas illogique, tant les Sénégalais ont manqué le coche à de multiples reprises, forçant le trait de l’équipe dynamique et percutante en contre jusqu’à l’épuisement. Finalement, c’est pour deux cartons jaunes en trop que le Sénégal quitte la Russie. Si peu, mais beaucoup à la fois.

Fin de série

Khalidou Koulibaly et ses coéquipiers savaient pourtant les responsabilités qui pesaient sur leurs épaules. « On aura 15 millions de Sénégalais derrière nous, et tout un continent, assurait le défenseur de Naples. À nous de porter haut les couleurs du Sénégal et de l’Afrique dans cette Coupe du monde. » Une déception pour tout un continent qui voit passer à la trappe la dernière sélection en vie dans ce Mondial russe. Avant le Sénégal, ce fut donc l’Égypte qui a fini avec un zéro pointé malgré sa star Mo Salah, le Maroc qui a lutté en vain malgré un joli baroud d’honneur contre l’Espagne, le Nigeria qui a subi le réveil argentin, et la Tunisie déjà éliminée avant son dernier match face au Panama. L’écart était trop grand pour ce coup-ci et cette édition ressemblera désormais à un meeting entre nations européennes et latino-américaines.

Un coup d’arrêt dans la progression des sélections africaines en Coupe du monde. Car depuis la qualification du Maroc pour le deuxième tour au Mundial 1986, l’Afrique a toujours réussi à placer au moins un de ses représentants en huitièmes de finale. Il y a eu le Cameroun en 1990, le Nigeria en 1994 et 1998, le Sénégal en 2002, le Ghana en 2006 et 2010 et enfin le Nigeria et l’Algérie en 2014. Difficile d’expliquer cette anomalie par un manque de talent sur ce continent : Mo Salah, Sadio Mané, Mehdi Benatia ou Victor Moses ont leur place dans les plus grands clubs européens.

La VAR m’a tuer

Pourtant, d’autres facteurs ont pu entrer en compte. D’abord la défaillance de sélections historiques à ce niveau de la compétition. À la place de la Côte d’Ivoire, du Cameroun, de l’Algérie ou du Ghana, soit les places fortes du foot africain de la dernière décennie, ce sont des équipes qui n’avaient plus disputé un Mondial depuis douze (Tunisie), vingt (Maroc) ou vingt-huit ans (Égypte) qui ont été conviées en Russie. Un vrai déficit d’expérience et un surplus émotionnel. Mais certains pointent aussi, en s’appuyant sur les éliminations des autres petites nations, un système qui d’édition en édition favorise les gros.

Ainsi la VAR serait plus profitable pour ceux qui d’abord sont le plus souvent dans la surface adverse, mais aussi à ceux qui ont du poids sur la scène internationale. C’est ce que suggérait le Marocain Younès Belhanda ce jeudi : « Quand ça a été pour prendre une décision pour le Portugal ou pour l’Espagne, que ce soit pour annuler un but ou je ne sais quoi, ça a été décidé directement de faire appel à la vidéo.[…] Moi, à la base, je suis contre la vidéo, car ça enlève au charme du football. Mais quand on te baratine dès le début du rassemblement, qu’il y a la VAR, finalement on voit que ça n’a servi que pour les grandes équipes. » Le penalty initialement accordé au Sénégal puis annulé après l’arbitrage vidéo apportera encore de l’eau à son moulin. Mais en attendant, le football africain devra aussi visionner à nouveau les images pour se poser les bonnes questions sur son niveau réel.

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