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  • 17e journée

Caen dynamite le Rocher

par Julien Mahieu
Caen dynamite le Rocher

La Ligue 2, cette saison, c’est un peu un panier de crabes dans lequel s’agiteraient quelques piranhas : non seulement on n’a pas vraiment envie d’y mettre un doigt, mais en plus, on se demande toujours à quelle sauce les crustacés vont être dévorés. Cette 17e journée était riche en enjeux, la place de leader était en vue pour certains, le besoin de se relancer devenait urgent pour d’autres.

Les gros coups de la soirée

Détroussé de sa place de leader par Nantes hier soir, Monaco devait se coltiner le SM Caen en espérant récupérer son dû. Pas vraiment une sinécure, d’autant plus que Malherbe a tout intérêt à se faire respecter pour ne pas voir le trio de tête s’envoler. Première occasion après seulement quelques secondes de jeu, avec une énorme frappe de Duhamel dans un angle fermé, bien sortie par Subašić. Malherbe exerce un pressing tout-terrain, qui met en difficulté les hommes de Ranieri. Comme d’habitude, les Normands varient leurs approches offensives, travaillent sur les ailes, frappent dès qu’ils en ont l’occasion, à l’image de cette reprise lointaine de Seube, qui frôle le montant (10’). Monaco résiste, tente de répliquer timidement mais finit par se faire punir logiquement, sur un débordement héroïque de Montaroup, qui parvient à remettre au second poteau pour Duhamel, complètement démarqué, qui inscrit de la tête son 6e but de la saison. Les défiscalisés accusent le coup ; Malherbe en profite pour appuyer sur le champignon et se procure une demi-douzaine d’occasions franches avant la pause : Duhamel loupe un duel, Nabab aurait marqué s’il chaussait deux pointures de plus. Monaco est timide et réplique par intermittence, comme sur cette frappe lointaine de Carrasco, qui fracasse le montant de Perquis. Dans la foulée, Nabab allume les réacteurs et s’enfuit dans le dos de la défense, obligeant Subašić à commettre une faute. Le rouge est sévère ( « It’s a shame » beugle Ranieri), mais l’arbitre compense en oubliant le péno pour donner un coup franc aux Caennais. La sanction est la même : Sourzac n’a pas encore touché le ballon cette saison que le coup franc de Cuvillier se loge dans sa cage, côté ouvert. Après la pause, Monaco se décide enfin à entrer dans son match, mais à dix contre onze, il s’avère délicat de remuer la défense normande. Et alors que l’ASM est en plein temps fort, Nabab vient couper un coup franc de Calvé au premier poteau et assommer les Monégasques. Ranieri a beau suspecter une corruption à voix haute, ses ouailles prennent une leçon. Cette fois, Malherbe déroule sereinement et s’impose largement pour se hisser sur le podium.

Visiblement, les supporters auxerrois n’ont pas fini de trouver des raisons de se plaindre : avant même qu’ils n’aient fini de déployer leur nouvelle banderole de protestation pour la réception de Niort, Boli et Sorin oublient de balancer les sous-titres, et Gastien profite de la mésentente pour placer un joli lob et ouvrir le score. Quoi, ça ne leur suffit pas pour quitter le stade, aux ultras bourguignons ? Alors voilà Luigi Glombard, qui tente une frappe improbable des 25 mètres détournée par miracle jusque dans la lucarne de Sorin. Pour le premier match de Bernard Casoni à l’Abbé-Deschamps, c’est champagne. Heureusement, les joueurs de l’AJA comprennent que ça commence à faire désordre, et répliquent rapidement par Oliech, qui profite d’un coup franc de Kapo pour glisser le ballon dans les filets. La physionomie du match change radicalement, et Auxerre sent que le vent (glacial) du renouveau peut les pousser vers la rédemption. Dès le retour des vestiaires, Olivier Kapo claque le but du 2-2. Du coup, les Niortais n’ont pas trop envie de se mettre sur le chemin de l’Histoire en train de s’écrire, et mettent même la main à la pâte : Nicolas Pallois réussit un superbe dégagement à 180° jusque dans sa propre lucarne. Le genre de truc à ne surtout pas montrer dans les écoles de football sous peine d’étouffements probables par crise d’hilarité aggravée. Auxerre ne manque pas de se faire peur et de se mettre en danger, passant même tout près de la correctionnelle, jusqu’à ce que Ntep paie l’addition en fin de match. 4-2. Bernard Casoni s’est offert de belles émotions pour sa première.

Rien ne va plus pour le SCO. Après un début de saison du feu de Dieu, les Angevins n’ont enregistré qu’une seule victoire et inscrit que 2 buts au cours des 7 derniers matchs. Et dès les premières minutes de ce match à Laval, on sent bien que le réveil de Keserü et de ses potes n’est pas encore pour tout de suite. Hamdi ouvre le score dès la 20e minute sur une offrande de Do Marcolino. Il faut croire qu’il suffisait aux Angevins d’être bousculés pour réagir : Doré voit son centre contré tomber dans les pieds de Frikèche qui flingue Balijon à bout portant. Du coup, le SCO revient des vestiaires avec d’autres ambitions et ne tarde pas à prendre les commandes. Quand Claudiu Keserü ne marque pas, il se fait passeur, et offre à Frikèche son doublé. Cette fois, Angers est sur le bon rail, et ne s’arrête pas en si bon chemin : Zoro aggrave le score sur corner et plie la rencontre, El Jadeyaoui met la cerise sur le gâteau dans les arrêts de jeu. 1-4, et Angers est dans le retour dans le game.

La fin des bonnes séries

9 victoires et 2 matchs nuls, c’est le bilan monstrueux du RC Lens sur ses 11 dernières rencontres toutes compétitions confondues. Sauf que Tours s’est fait une spécialité de foutre les bâtons dans les roues des équipes qui n’ont rien demandé. Très en jambes en début de rencontre, les Tourangeaux tiennent la dragée haute aux Nordistes. Ils auraient même pu valider leur jolie performance si Riou n’avait pas repoussé le penalty de Blayac. Les Lensois, qui restaient sur trois victoires consécutives à l’extérieur, ne parviendront jamais à trouver la faille malgré une grosse domination en fin de match. Un vrai coup d’arrêt.

Comme le RC Lens, Guingamp souhaitait prolonger une série qui fait froid dans le dos, avec 7 victoires sur ses 9 derniers matchs, et conserver sa place sur le podium. Face à Arles-Avignon, les Bretons se procurent les plus belles occasions, par Fauré et Yatabaré, qui échouent tous les deux sur un Yattara en grande forme. Mais Guingamp peine surtout à construire et à déstabiliser les Sudistes. Du coup, Yatabaré, ça le gonfle un peu et il récolte un second carton jaune à la 70e minute. En vérité, ça ne freine pas beaucoup les ardeurs des Bretons, surtout que la supériorité numérique n’incite même pas Arles-Avignon à s’aventurer dans le camp adverse. Yattara doit même s’employer une dernière fois et sauver un ballon sur sa ligne pour éviter la défaite aux siens. Guingamp loupe une belle opportunité de rejoindre les leaders, et perd même sa place sur le podium.

Les équipes qui ne se foulent pas

Les Havrais, ils sont comme ça : de temps en temps, ils passent complètement au travers de leur match. Visiblement, sur leur calendrier, ils avaient écrit au marqueur « Pas envie, il fait trop froid » sous le programme de la 17e journée. Moins de 5 minutes de jeu, et Istres ouvre le score, sur un centre de Niangbo complètement loupé par Akrour, mais Yahia Chrif a bien suivi au second poteau. Akrour a l’occasion de se rattraper en seconde période sur péno et en profite pour doubler la mise. Les Normands n’ont définitivement pas envie, et concèdent un 3e but dans les dix dernières minutes, œuvre de Genest. Ce qui est bien avec les Havrais, c’est que quand ils loupent un match, ils ne le font pas à moitié.

Recevoir le Gazélec Ajaccio, c’est un peu comme s’empiffrer toutes les noix de cajou avant que les copains ne débarquent pour l’apéro : ils ne s’étonnent même plus qu’on ne leur laisse rien à grignoter. Et tant pis si Le Mans a besoin d’un péno pour faire comprendre aux Corses que le MMArena, c’est pas l’armée du Salut. Frédéric Thomas cale le ballon en pleine lucarne, et annule l’entame pas si dégueulasse du Gazélec. Les Manceaux ne prennent même pas la peine de se mettre à l’abri : pas vraiment la peine.

Le match des dépressifs.

Pas grand-chose à signaler dans ce match du ventre mou entre Nîmes et Châteauroux. Juste après la pause, Koné offre un caviar à Gragnic, lequel enfonce des Castelroussins qui n’ont plus gagné un match depuis la 11e journée. Il faudra attendre les ultimes instants de la rencontre pour voir les Crocos nîmois croquer leurs adversaires pour de bon : Benezet s’applique pour ajuster Milliera.

Demain : Sedan – Dijon

Le classement

1. Nantes 33
2. Monaco 323. Caen 30
4. Guingamp 305. Angers 27
6. Istres 2718. Niort 17
19. Gazélec Ajaccio 1320. Sedan 10

par Julien Mahieu

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