C3 – Kiev/PSG (3-0) : Paris plie les gaules
Venu avec des ambitions en Ukraine, Paris est reparti avec une valise. Pas besoin de se mentir ni d'être déçu: en face, c'était trop fort.
Ici c’est Landreau ! Mené 1-0 rapidement sur la première action du Dynamo Kiev, donc encore en course pour la qualification à condition de jouer intelligemment les 85 minutes restantes, le PSG a fêté sa sortie d’UEFA façon hara kiri, comme il en a le secret depuis plusieurs décennies : un bon vieux csc des familles à la 14ème, puis encore un cadeau à l’heure de jeu. C’est cette fois Mickaël Landreau qui s’est dévoué pour faire les deux toiles, en déviant un centre dans ses buts, puis en relâchant un coup franc dans les pieds sadiques de Ognjen Vukojevic. Forcément, cela faisait longtemps qu’il était discret. 3-0, carottes cuites, haricots finis, et on rentre à la capitale.
Doit-on parler du match ? On peut. Pour faire synthétique, le Dynamo Kiev a commencé pied au plancher, a encore accéléré après le premier quart d’heure, puis s’est fait plaisir en contre. Belle équipe, le Dynamo Kiev. Plus belle que son coach, sorte d’André Rieu alcoolique. Plus belle que son stade actuel, aussi, qui, après le caillou de Braga en huitièmes, a fait beaucoup pour discréditer la Coupe UEFA : on se serait cru à Romorantin sur Toundra.
Le football ukrainien, on commence à connaître. Ça sort le ballon proprement, ça dédouble les passes, ça écarte, ça revient, et ça se permet même des fantaisies techniques comme des extérieurs fouettés déclenchés depuis l’entrée de la surface, ou des ché-cros qui tuent dans les six mètres. Objectivement, c’était largement plus fort que ce qu’on voit en L1. Après le CSKA Moscou en 2005 puis le Zénith l’an dernier, il est fort probable que ce soit un ex-URSS qui fasse encore main basse sur la Coupe d’Europe cette saison. Salauds de pauvres.
Le pire, c’est que Paris n’a pas été nul. Enfin moins que le score. Venu avec Giuly et Rothen sur le banc mais avec Chantôme, puis rapidement Bourillon (oui : Bourillon) sur le terrain, le PSG s’est efforcé de faire des passes et de pousser quand il fallait pousser. Hélas, Hoarau ne peut pas tout faire et Sessegnon a tout l’air d’avoir chopé un sacré boulard. Depuis qu’on lui a dit qu’il était bon, le Béninois s’est mis en tête de gagner les matches tout seul. Il crochète quand il peut passer, tire quand il peut centrer, temporise quand il peut remiser. Bon, il faut bien se trouver un bouc émissaire.
On résume : après y avoir cru comme jamais, Paris est éliminé de la C3, éliminé de la Coupe de la Ligue, éliminé de la Coupe de France, et pas loin d’être éliminé de la course au titre en championnat. C’est décevant ? Bof. Tout le monde vous le dira à Paris : le football, c’est très surfait.
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