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Bueno : «J’avais les qualités pour m’imposer à Paris»

Propos recueillis par Thomas Goubin
4 minutes
Bueno : «J’avais les qualités pour m’imposer à Paris»

Depuis son arrivée chez les modestes mexicains des Gallos de Queretaro en janvier 2011, l'ex fantôme parisien, Carlos Bueno, cartonne. Avec 21 buts en 34 matches, dont un retentissant doublé le week-end dernier en quart de finale de Liguilla face aux Chivas, l'Uruguayen est, de loin, le meilleur réalisateur de l'année en pays aztèque. Il nous en dit plus sur son année faste, et se souvient de son séjour parisien.

Les Gallos devaient lutter pour le maintien, et vous vous retrouvez en Liguilla (le tournoi entre les huit meilleurs de la saison régulière qui parachève la saison), comment l’expliques-tu ? Nous savons à quoi on joue. On n’a pas deux, trois stars dans notre effectif, comme la plupart des autres équipes, mais on donne vraiment tout Ça correspond vraiment à mon style, de courir, de lutter jusqu’au bout pour l’emporter.

En quoi le football mexicain est-il propice à ton expression personnelle ? En matière de rythme, je crois que ce football me convient mieux. Ici, le championnat est vraiment équilibré. Toute le monde peut battre tout le monde. Tu as donc ta chance à tous les matches, ou presque. Je pense que je peux donner encore plus. Physiquement, je peux encore m’améliorer pour ne plus subir de baisse de régime en fin de match.

Pourquoi avoir accepté l’offre des Gallos de Queretaro, un club sans aura internationale ? Jusqu’à là, j’ai toujours joué dans des équipes candidates au titre (Peñarol, PSG, Sporting Portugal, Real Sociedad en L2 espagnole, U de Chile). Lutter pour le maintien représentait un nouveau défi, et les dirigeants m’ont convaincu en m’assurant que ce club constituerait un tremplin vers une plus grosse écurie.

Tu penses encore pouvoir revenir en Europe ? Non, à mon âge, 31 ans, je crois que les clubs européens ne s’intéressent plus à toi. Je mise davantage sur une belle offre en provenance d’un grand club mexicain. Enfin, pour le moment, je pense avant tout à bien terminer cette Liguilla. Nous disposons d’une belle opportunité de nous qualifier pour les demi-finales.

Et la Celeste que tu n’as plus retrouvée depuis 2008, tu y crois encore ? Bien sûr. J’y pense tous les jours. Je m’efforce au maximum pour qu’on me prenne à nouveau en compte. Je suis toujours en contact avec Oscar Tabarez. Après, je sais qu’il y a de grands joueurs devant moi, meilleurs que moi, enfin non, plutôt, des joueurs qui se distinguent en Europe. Personnellement, cela fait trois ans que je fais bien les choses. Avec la Real Sociedad j’ai marqué des buts, et on est monté en première division. A la U de Chile, ça s’est aussi bien passé pour moi. D’ailleurs, je reçois toujours les pré-convocations. Lors du dernier match de la Celeste, étant donné le forfait de Forlan, j’attendais fébrilement le dévoilement de la liste, mais bon, ça n’a pas été pour cette fois.

Le doublé de Bueno face aux Chivas

Comment expliques-tu ton échec à Paris ? La suspension de la FIFA nous a vraiment pénalisé, moi, et Cristian Rodriguez. Peñarol en avait appelé à la justice sportive, car on était parti sans que le club ne reçoive d’indemnité de transfert, ce qui nous a valu d’être interdit de compétition pendant plusieurs mois. Physiquement, ces mois sans jouer nous ont coûtés cher, mais je garde quand même de bons souvenirs de Paris, comme la Coupe de France remportée face à l’OM. Je suis devenu très ami avec Pauleta et Mario Yepes, qui nous ont très bien accueillis, moi et Cristian, alors que l’on ne parlait pas un mot de français. Comme je voulais jouer davantage, je me suis fait prêter au Sporting Portugal. A mon retour, le PSG ne comptait pas sur moi, et j’ai demandé à partir. Pour moi, j’avais les qualités pour m’imposer à Paris, d’autant que je venais de réaliser une grande saison en Uruguay. Mais je me suis blessé, et la suspension de la FIFA n’a rien arrangé.

Pour toi, en quoi la Ligue 1 se distingue des autres championnats ? En France, on s’entraîne vraiment dur. Je n’ai rien vu de comparable au Portugal, en Espagne, ou en Amérique latine. La priorité est donnée au physique plutôt qu’à la technique.

Tu suis toujours les résultats du PSG ? Oui, dès qu’ils diffusent un match d’Europa League, je regarde. Je crois que l’arrivée de Leonardo va vraiment être bénéfique au club. Il connaît très bien le PSG, et visiblement il fait bien les choses, puisque Paris est en tête du championnat.

Cette semaine, se disputera OM-PSG. Toi qui a joué un paquet de Nacional-Peñarol, les deux rivalités peuvent-elles se comparer ? Je n’ai jamais été aligné lors des PSG-OM, mais je crois que les joueurs qui disputent un Nacional-Peñarol ont davantage les couleurs de leur club dans le sang. En général, avant de devenir pro, on a tous été supporters de l’un des deux clubs. Les PSG-OM, c’est différent, on perd, et le lendemain tu passes à autre chose. En Uruguay, en cas de défaite, tu n’oses pas sortir dans la rue. Dans le même temps, la tension entre supporters me paraît plus importante en France. Quand je me suis rendu à la finale de la Coupe de France, qu’on a remportée, j’ai constaté que les fans ne s’aimaient vraiment pas! Bon, en tout cas, j’espère que Paris va gagner, ils ont vraiment une bonne équipe.

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