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Bruno Conti, au bon souvenir du Mondial 1982

Par Valentin Pauluzzi
Bruno Conti, au bon souvenir du Mondial 1982

Comme à chacun de ses titres mondiaux, l'ossature de la Squadra Azzurra est formée de joueurs de la Juventus. Le triomphe de 1982 ne déroge pas à la règle avec six Juventini titulaires, mais pour beaucoup, le meilleur joueur de cette Coupe du monde fut Bruno Conti. Celui qui fut surnommé « Marazico » durant la compétition fête aujourd'hui ses 60 ans.

« Il est le joueur le plus fort que j’ai vu durant cette Coupe du monde 1982. » Cette déclaration n’est pas de n’importe qui. Elle a été balancée par sa majesté Pelé, en personne, à propos de Bruno Conti, un petit ailier romain qui avait pour habitude de bouffer les kilomètres à chacune de ses apparitions. Cette punchline de O Rey a presque même déformé la réalité dans l’imaginaire commun de tous. Car en réalité, c’est bien Paolo Rossi, meilleur buteur de la compétition, qui a remporté la récompense officielle du Ballon d’or Adidas, devant le Brésilien Falcao et l’Allemand Karl Heinz Rummenigge. Toutefois, les propos de la légende brésilienne transcrivent très bien l’importance de Bruno Conti dans la victoire italienne. 33 années ont passées depuis ce triomphe, mais à la manière de Javier Zanetti, Bruno Conti présente toujours la même coupe de cheveux, et sans le moindre cheveu blanc. La « coupe au bol » (caschetto en italien) la plus aimée d’Italie. Ses traits marqués, presque caricaturaux, dessinent un visage que tout le monde connaît et apprécie dans la Botte.

Les enseignements de Liedholm

Au tout début des années 80, « Brunetto » est l’un des derniers joueurs à intégrer l’ossature de cette Nazionale qui se repose alors en grande partie sur les joueurs de la Juventus. Une équipe « née » quatre ans plus tôt au Mondial argentin. « Conti, c’était le petit nouveau qui a remplacé Causio, même si ce dernier était également dans le groupe des champions du monde. Mais Bruno était plus jeune et apportait des garanties. C’était un passage de témoin assez naturel » , raconte Dino Zoff. Et surtout, le natif de Nettuno est l’unique joueur d’une équipe de la Roma qui dispute pourtant régulièrement le Scudetto avec la Vieille Dame : « Le groupe de la Juve était fiable, on parlait aussi de Roberto Pruzzo, meilleur buteur en 1981-82, mais Bearzot voulait maintenir les équilibres avant tout, et ses choix ont été gagnants. » Conti s’y fera et se fond dans le groupe en peu de temps. Il noue notamment des liens étroits avec Tardelli et Oriali, passant en leur compagnie de longues nuits blanches à cause de l’adrénaline.

La première phase du Mondial espagnol fut extrêmement laborieuse pour la Squadra Azzurra, y compris pour le Romanista. Des critiques féroces de la presse italienne, trois matchs nuls et une qualification de justesse grâce à la meilleure attaque. L’un des deux seuls buts italiens de cette première phase est justement inscrit par Conti contre le Pérou, qui le raconte au Guerin Sportivo : « J’ai fait un dribble avec le talon, c’était une de mes grandes spécialités et c’est Nils Liedholm qui me l’a enseigné. J’enchaîne par une frappe pleine lucarne, un très joli but. » Mais c’est bien la seule fulgurance au milieu de trois matchs ternes : « Personne n’y était, on ne savait pas ce qui se passait, on était mous. Contre le Cameroun, je mets par terre N’Kono avec trois feintes puis je tire à côté à un mètre de la cage, ça résume parfaitement notre premier tour. » La qualif pour la phase suivante est alors déjà un exploit.

Brunetto devient Marazico

Comme tous ses coéquipiers, Conti se réveille lors du second tour. D’abord face à l’Argentine de Maradona, championne du monde en titre. Le voilà passeur décisif pour le but du 2-0 : « Je fais tout avec mon pied gauche, le ballon va vers la ligne de but, je feinte un centre et je reviens en arrière avec le talon et centre pour Cabrini qui marque. » Le match suivant, il est l’auteur d’un festival lors de la victoire 3-2 contre le Brésil ultra favori. Après la rencontre, Zico déclarera : « Aujourd’hui, on a affronté dix Italiens et un des nôtres. » Conti mieux que Maradona et Zico : la légende de « Marazico » est née. S’ensuivent deux passes décisives, pour Rossi contre la Pologne en demi-finale et Altobelli en finale pour le but du K.O : « J’ai parcouru tout le terrain avec le ballon collé au pied gauche. Un autre enseignement de Liedholm, un pas, un coup dans le ballon, un pas, un coup dans le ballon. Je ne sentais pas la fatigue, j’étais super léger ! »

Conti dribble, virevolte, s’envole, revient sur lui-même pour mieux repartir et servir ses coéquipiers. Un ailier comme on n’en fait plus certes, mais qui ne se contentait pas de poncer sa ligne de touche. « C’était un ailier droit sur le papier, mais Bearzot lui donnait pas mal de liberté, donc on le retrouvait souvent dans l’axe voire à gauche. Il interagissait surtout avec Tardelli dans le jeu, moins avec Gentile qui était un arrière droit plutôt défensif qui s’occupait surtout de son vis-à-vis » , se remémore Dino Zoff. Une Squadra Azzurra solide et concrète, avec son capitaine quadragénaire dans les buts et Paolo Rossi en buteur racé devant. La touche de folie venait de Conti : « C’était le joueur le plus créatif de l’équipe avec Antognoni, un vrai funambule. Il avait une capacité à dribbler incroyable durant ce Mondial, quand il passait son adversaire, il partait direct au but. C’était très efficace » , conclut le portier légendaire. L’esthétisme brésilien avec la dose suffisante de pragmatisme à l’italienne. Dribbler certes, mais efficacement. Un style de jeu qui l’a fait entrer dans le cœur de tous les transalpins, lui l’homme d’un seul club, qui est encore le responsable du centre de formation de la Roma. Bruno Conti, patrimoine du football italien.

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Par Valentin Pauluzzi

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