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Bouna Sarr, le Gone

Par Maxime Feuillet
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Bouna Sarr, le Gone

Bouna Sarr retrouve l’Olympique lyonnais ce mardi soir au Vélodrome dans un match qui garde une saveur toute particulière pour ce Lyonnais d’origine.

« Les affiches de Ligue des champions, l’époque de Benzema, Essien, j’en ai de très bons souvenirs. Le club qui m’a donné ma chance, c’est le FC Metz, mais je suis aussi supporter lyonnais. J’ai grandi à côté du stade, c’est quelque chose qu’on ne peut pas oublier. Ce sont mes deux clubs de cœur. » Dans une interview accordée au site olympique-et-lyonnais.com en août 2014, Bouna Sarr, qui découvrait alors la Ligue 1 avec le FC Metz, ne cachait pas son attachement profond envers l’Olympique lyonnais. Depuis, celui qui a rejoint l’OM à l’été 2015 se fait nettement plus discret sur le sujet. Pourtant, c’est bien dans le septième arrondissement de la capitale des Gaules, dans le quartier de Gerland, non loin des quais du Rhône, que le petit Bouna Sarr voit le jour il y a vingt-cinq ans jour pour jour. À cinq ans, le jeune Franco-Guinéen vient taper ses premiers ballons avec le FC Gerland, sur le terrain stabilisé du stade des Channées, sous l’œil attentif de Giovannone Joseph, le président de ce petit club de quartier. « Il habitait juste à côté du stade, donc il a commencé chez nous à cinq ans et demi, et puis on l’a gardé jusqu’à ses onze ans, se souvient le dirigeant du FCG. C’était un gamin très bien éduqué, mais très timide, voire même trop timide en dehors du terrain. Mais balle au pied, on le voyait progresser de jour en jour, c’était assez impressionnant. Je savais que je n’allais pas pouvoir le garder au club très longtemps. »

L’enfant de Gerland renvoyé de l’OL

Giovannone Joseph voit juste. À l’issue de sa première saison dans la catégorie benjamins, Bouna se voit proposer par des recruteurs de l’Olympique lyonnais d’aller poursuivre sa formation sous le maillot de l’OL, sur les jolis terrains en herbe de la Plaine des jeux. La famille accepte, et le jeune joueur rejoint le centre de préformation des Gones à l’âge de onze ans. Il y côtoie notamment Rachid Ghezzal, Mehdi Zeffane, Alexandre Lacazette, Clément Grenier et tous les autres talents de la génération lyonnaise 1991-1992. Mais l’apprentissage est laborieux pour le jeune Gone de Gerland. « Je n’étais pas très impliqué. Chaque année, on me disait : « Tu as du potentiel, des qualités, mais il faut que tu fasses attention au comportement. » Je n’avais pas forcément mesuré la chance que j’avais d’être dans un club professionnel comme l’OL » , explique-t-il pour Olympique-et-Lyonnais.

Une chance que va laisser passer Bouna, brutalement renvoyé du centre de formation de l’OL, en 2006, à l’âge de quatorze ans, pour des problèmes de comportement. « Si un joueur est viré, c’est qu’il y a généralement un fait grave, témoigne Georges Prost, directeur du centre de formation de l’OL entre 2007 et 2010. Ce peut être aussi à cause de problèmes disciplinaires trop répétitifs qui ne vont pas en s’arrangeant. » Un renvoi que tente aujourd’hui d’expliquer Giovannone Joseph, premier président de Sarr au FC Gerland : « Cet âge-là, c’est l’âge con. C’est un gamin qui vivait à Gerland, un quartier assez difficile. Quand il retrouvait ses potes du même âge que lui, et qu’il n’y avait pas les parents, forcément, ils voulaient faire les « kakous ». Même Benzema aurait pu se faire virer de l’OL. Il y est resté parce que son père était plus sévère et strict. Avec Bouna, moi, je n’ai jamais eu de problèmes ni avec l’arbitrage, ni avec les spectateurs, ni avec les éducateurs. Mais sous l’influence de ses copains, je pense qu’il se sentait tout permis. »

Le déclic chez les amateurs

Bouna Sarr retrouve donc le monde amateur après trois années passées sous les couleurs de l’OL. Il rejoint les rangs du Cascol Oullins (l’un des meilleurs clubs de l’agglomération lyonnaise) le temps d’une saison avant de filer chez les U17 nationaux de l’AS Saint-Priest, l’ancien club de Luis Fernandez, Youri Djorkaeff et Nabil Fekir. « Je garde un très bon souvenir de ce garçon. En général avec des groupes de cet âge-là, ce n’est pas très facile de travailler, mais ce n’était pas un joueur compliqué à gérer » , souligne Philippe Vidon, son ancien entraîneur chez les U17 nationaux de Saint-Priest. « C’était un vrai leader sur le terrain et dans le vestiaire. Un titulaire indiscutable qui n’hésitait pas à prendre la parole quand ça n’allait pas, mais qui était toujours le premier à faire des blagues ou à dire des conneries pour faire marrer le groupe » , ajoute Annouar Aiachi, son ancien coéquipier à l’ASSP.

Le retour sur les pelouses amateurs semble alors servir de déclic au jeune adolescent, qui met les bouchées doubles pour s’offrir un deuxième rendez-vous avec le monde professionnel. Philippe Vidon : « On a souvent ce genre de profils à Saint-Priest. Des joueurs qui pensaient à la base réussir dans un centre de formation. Alors quand ils arrivent chez nous, ils s’aperçoivent qu’il faut mettre le bleu de chauffe, donc ils sont assez revanchards. Bouna, on sentait qu’il était déterminé à revenir dans le circuit, pour lui, c’était une évidence, il allait devenir professionnel. » Souvent décisif grâce à sa vélocité et son pouvoir d’accélération chez les U17 nationaux, il attire alors l’œil des recruteurs du FC Metz qui lui font passer des tests en Lorraine. Les résultats sont concluants, le jeune Lyonnais rejoint le centre de formation du club en 2009. Il y remportera la Gambardella en 2010, puis fera ses débuts avec l’équipe première en Ligue 2 puis en National et participera activement aux deux montées successives jusqu’en Ligue 1.

Lyon, Metz, Paris et Marseille dans le cœur ?

Lors de son arrivée à l’Olympique de Marseille à l’été 2015, Bouna Sarr revenait sur son parcours atypique : « Si je n’avais pas connu le monde amateur et cette période un peu difficile, je n’aurais peut-être pas été pro. Je ne me suis pas laissé abattre, j’ai joué dans des clubs amateurs, j’ai appris, je me suis accroché et j’ai réussi à revenir dans le circuit pro, à Metz. Je suis heureux d’avoir connu ce cycle. Lyon, c’est lointain, je dois tout à Metz. Étant plus jeune, j’étais forcément supporter de l’OL oui, mais c’est du passé. » Sauf que Philippe Vidon garde sous la main des dossiers bien plus embarrassants sur son ancien joueur : « Je me souviens qu’aux entraînements à Saint-Priest, il s’entraînait presque toujours avec un maillot du PSG. Alors quand il avait été transféré à l’OM, je lui avais envoyé un petit message pour le chambrer. » Aïe.

Par Maxime Feuillet

Tous propos recueillis par MF sauf mentions

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