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Gauthier Hein et Matthieu Udol : les potes en feu
Ce jeudi, le FC Metz joue son dernier match de la saison à Reims, pour un barrage qui décidera de son avenir en Ligue 1 ou en Ligue 2. Et comme depuis neuf mois, les Grenats pourront s’appuyer sur un duo d’amis, aussi liés dans la vie que déterminants sur le terrain : Gauthier Hein et Matthieu Udol.

1996. Pour la dernière fois, le FC Metz inscrivait son nom sur un trophée « majeur ». Une Coupe de la Ligue arrachée laborieusement à l’Olympique lyonnais (0-0, 5 TAB 4) venant récompenser une équipe portée par Robert Pirès et Cyrille Pouget. 29 ans plus tard, les « PP Flingueurs » ont laissé place à des générations plus laborieuses, qui ont pu ramasser trois titres de champion de Ligue 2 en route (2007, 2014 et 2019), mais un autre duo peut aujourd’hui revendiquer l’héritage : Matthieu Udol et Gauthier Hein. Deux garçons nés à 30 kilomètres de distance le long de la Moselle et à 140 jours d’écart, respectivement les 20 mars et 7 août… 1996. Ça ne s’invente pas.
Messieurs Plus
Troisième de Ligue 2 et donc promis aux play-off, le FC Metz saura ce jeudi soir s’il aura le droit de revenir souffrir en Ligue 1 ou s’il repart pour un tour en deuxième division. Mais cette saison, plutôt positive, n’aurait jamais eu la même saveur sans ces deux joueurs, membres éminents de l’équipe type aux trophées UNFP. La preuve encore lors de l’aller à Saint-Symphorien, quand le centre de Hein a permis par ricochet – la remise de la tête de Cheikh Tidiane Sabaly, l’autre grand bonhomme de la saison – à Udol d’ouvrir le score d’une tête plongeante, avant l’égalisation rémoise (1-1). Deux meneurs dans l’âme, l’un dans le couloir gauche et brassard au bras, l’autre dans le cœur du jeu et baguette à la main.
Au crépuscule de leur vingtaine, le tandem a su faire le lien entre les briscards Alex Oukidja, Ismaël Traoré, Benjamin Stambouli et les jeunes pousses Sadibou Sané, Michel Mboula, Papa Amadou Diallo, Idrissa Gueye et Morgan Bokele. Une influence qui se traduit dans les statistiques : 12 buts et 6 passes décisives pour Gotcho, 5 buts et 7 passes décisives pour Matt, soit une implication dans 45% des buts inscrits par les Grenats en championnat et barrages. Et puis il y a toutes ces choses inquantifiables : le dépassement de fonction, un investissement de tous les instants et un indiscutable amour du maillot.
Destins reliés
Les voir rayonner ainsi, chez eux, aurait pu rester à l’état de songe. Certes, Hein et Udol ont fait leurs classes ensemble au centre de formation messin et sur la Plaine de jeux de l’île Saint-Symphorien mais, avant cette saison, ils n’avaient partagé que trois maigres apparitions avec les pros : en 2017 à Guingamp et contre Monaco en Ligue 1, à Clermont en 2018 en Ligue 2. Entre-temps : rien, pas une opposition, pas une collab, mis à part des vacances partagées entre copains. Chacun a suivi son chemin, imposé par la dure loi du foot. Après avoir inscrit un superbe but contre l’OL qui sera à jamais rayé des archives à cause d’un pétard lancé par un supporter sur Anthony Lopes, le Thionvillois a enchaîné les prêts à Tours et Valenciennes avant de frôler les prix Puskás du côté d’Auxerre. Le gamin de Marly est lui resté à la maison mère, mais avec la contrariété d’être touché par quatre fois aux ligaments croisés. En temps normal, il en faudrait moins pour passer à côté d’une belle histoire avec son club de cœur.
Sauf que les astres ont fini par s’aligner à l’été 2024. Metz est redescendu en Ligue 2 et relance un nouveau cycle avec Stéphane Le Mignan. Mais qui dit « nouveau » peut dire « anciens ». Pourtant pisté par Saint-Étienne, le vaillant capitaine Udol est prié de rester pour tenter une énième mission ascenseur. L’élément déclencheur pour finir de convaincre Gauthier Hein – contacté un an plus tôt par Bernard Serin – qui se décide à franchir le pas. Le meilleur joueur de l’antichambre attend le mois d’août pour laisser l’AJA monter sans lui, et est autorisé à retourner au pays contre un chèque de 3 millions d’euros. « On finit toujours par rentrer à la maison, a-t-il écrit sur Instagram. Mon histoire ici était loin d’être terminée. L’émotion est palpable en lisant vos nombreux messages si touchants. » Là, dans son Nord-Est, l’adepte des teintures retrouve vite ses repères et ses poulets du dimanche en famille. Surtout, avec son BFF, ils ont déjà une idée pour leur prochaine destination : la Ligue 1, ensemble.
Metz arrache son ticket pour la Ligue 1Par Mathieu Rollinger