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« Avec Rool, ça pouvait faire des dégâts ! »

Propos recueillis par Florian Cadu
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Après avoir évolué à Nice, Bastia ou l'Olympiakos, Drissa Diakité joue aujourd'hui pour Tours, qui reçoit Laval ce soir. L’occasion de revenir sur la carrière et la personnalité du discret milieu de terrain qui n’en loupe pas une pour se fendre la poire.

Alors Drissa, Tours, c’est comment ?

Franchement, on travaille beaucoup. Les entraînements, c’est la première fois que c’est si dur pour moi ! Quand t’es en Ligue 1, tu peux te dire que c’est plus simple en Ligue 2. Mais quand tu débarques ici, tu vois rapidement que c’est pas les vacances. C’est plus intense.

La patte Simone ?

Bah, c’est le coaching à l’italienne… Beaucoup de physique, beaucoup de tactique, tant défensive qu’offensive. Du coup, c’est cool parce que dans les matchs, on arrive à la 90e et on est encore frais.

Et le soleil, il ne te manque pas trop ?

Mais sérieux, il s’est passé quoi ici ? C’est n’importe quoi, ça caille tout le temps !

Mais sérieux, il s’est passé quoi ici ? C’est n’importe quoi, ça caille tout le temps ! (rires) Du matin au soir, ça caille ! Ça me donne même pas envie d’aller visiter les châteaux. Après l’entraînement, je rentre direct à l’hôtel. Là où je suis passé, il y a toujours eu du soleil. Bastia, Athènes, Nice, Bamako…

Justement, tu as été formé au Mali. Tu retiens quoi de tes premières années de foot ?

Ouais, j’ai commencé au Mali, au Djoliba. Là-bas, j’ai aussi joué avec l’équipe nationale des moins de 17 ans et des moins de 20 ans. Deux équipes avec lesquelles j’ai participé à la Coupe du monde. Bon, c’est évident que c’est pas comme en France. C’est du football de base, on s’entraîne dans les quartiers… C’est loin d’être le centre de formation où tu es nourri et logé. Tu te débrouilles, quoi.

Comment tu es devenu pro ? Il y avait quelqu’un dans ta famille qui jouait ?

Non. J’ai une famille qui n’était ni pauvre ni riche. Mon père était un homme d’affaires, il avait son business. Ma mère, elle, ne travaillait pas. Et j’étais le seul enfant garçon. Mais ma famille n’avait aucun rapport avec le foot. Personne n’était dans ce monde-là. J’ai commencé un peu par hasard, en faisant toutes les catégories de jeunes. On faisait des tournois amateurs au début. Et puis, le Djoliba est venu me chercher dans les quartiers pour faire des essais. J’ai signé, et j’ai très vite accédé à l’équipe première parce que j’étais un peu au-dessus.

Puis tu t’envoles en Algérie.

Je suis arrivé en 2004. C’était pas vraiment un club pro comme ici. On était payé, mais on n’avait pas autant d’exigence. Sauf qu’il y avait Robert Nouzaret, qui m’a inculqué le professionnalisme et la rigueur du haut niveau. Je me souviens, une fois, quand j’étais blessé, il était venu me choper pour aller à l’entraînement, faire des soins, de la muscu… Alors que normalement, quand t’étais blessé, tu restais à la maison et tu voyais le médecin. Tranquille.

Tu lui es reconnaissant ?

Si j’ai réussi ma carrière et que j’ai signé à Nice, c’est avant tout grâce à lui.

En arrivant en France, tu as à peine 21 ans. Comment s’est passé ton intégration ?

Disons qu’après l’Algérie, j’avais roulé ma bosse. C’était plus simple de s’adapter à la France. Et il y avait pas mal d’Africains à Nice à l’époque.
Le groupe était garni au milieu de terrain : Balmont, Echouafni, Rool… C’était compliqué d’être choisi parmi les 16 !

Baky Koné, Souleymane Camara… Ils m’ont bien aidé. Après, sur le terrain, c’était chaud. Tactiquement et techniquement, j’avais du mal au début. C’est dur quand t’as pas fait de centre de formation. En plus, le groupe était garni au milieu de terrain : Balmont, Echouafni, Rool… C’était compliqué d’être choisi parmi les 16 !

Antonetti ne devait pas être facile non plus…

Ah quand je suis arrivé, il était loin d’être calme, hein ! Tu le vois dans la vidéo Youtube, j’y suis moi ! Dans cette rencontre, juste avant d’entrer, son adjoint me donne des consignes, je devais marquer un joueur en particulier. Donc je m’apprête à y aller. Et là, il me gueule dessus ! Du coup, je lui réponds qu’on a discuté avec son adjoint… Et il s’en prend à lui, cette fois ! (rires) Au-delà de ça, les jeunes bossent beaucoup avec lui. Il m’a fait découvrir la Ligue 1, donc je ne peux que le remercier.
Vidéo


Tu t’es senti bien chez les Aiglons ?

C’est un club familial. Tout le monde fait tout pour t’aider. Un truc que tu ne vois pas ailleurs. Les gens font attention à toi. Tu ne te sens jamais seul. Côté terrain, on était une bande de casseurs ! Il y avait Rool, Jeunechamp, Apam, Kanté, moi… À l’entraînement, c’était tendu parfois.

Des bastons ?

Des petites embrouilles, vite fait ! Des fois, Rool, il m’évitait pour qu’on ne se frite pas ! Parce qu’on mettait tout les deux le pied, donc ça pouvait faire des dégâts.

En Grèce, ça a été un peu plus compliqué. Tu as gagné le championnat, ton seul titre pour le moment, mais tu ne jouais pas.

L’Olympiakos, c’est énorme. Le public…
En Grèce, le foot, c’est comme une religion. Il n’y a que l’Olympiakos qui compte pour les gens.

Franchement, ça n’a rien à voir avec la France. Le foot, c’est comme une religion. Il n’y a que l’Olympiakos qui compte pour les gens. À domicile, quelle folie… Quand on a joué à Arsenal en Ligue des champions, ils ont débarqué à 2000 ou 3000 supporters. Il y a eu pas mal de changement d’entraîneur. Du coup, j’ai eu Jardim, Michel… Je n’ai pas beaucoup joué avec eux, ouais. Donc j’ai souhaité partir. D’autres clubs grecs me voulaient, avec le salaire qui va avec, mais j’ai préféré rentrer en France.

T’as baissé ton salaire ?

Oui. Mais c’est pas important, ça. Moi, je voulais retrouver cette relation que tu as avec le coach ici. En Grèce, c’est différent : c’est pas l’entraîneur qui te fait venir. Tu as beaucoup de coach étranger, tu ne parles pas sa langue, il ne sait pas pourquoi tu es là… Niveau communication, c’est pas ça. C’est bizarre. Alors qu’en France, le coach te dit les choses en face. S’il ne compte pas sur toi, il te le dit.

Ce n’était pas le cas avec Michel par exemple ?

Avec Michel, on ne discutait pas. Il parlait espagnol et moi français. C’est pas toujours lui qui faisait les discours. Et il y avait une liste accrochée dans les vestiaires qui te montrait si tu étais dans le groupe ou pas. Lui ne me disait rien.

Heureux de te retrouver à Bastia en 2013, donc.

Surtout que Bastia, c’est particulier. Parce que toute la Corse s’intéresse à Bastia. Même à Ajaccio, les gars matent les matchs de Bastia. En fait, Bastia, c’est un peu le Paris de la Corse : tout le monde en parle, c’est l’équipe que tout le monde regarde.

Tu récoltes pas mal de cartons. Tu es quelqu’un d’impulsif ?

Je suis maladroit ! Je ne peux pas dire que je suis un gars méchant. Je ne prends pas des cartons pour des gestes volontairement dangereux. Mais des fois, je ne fais pas gaffe. À Bastia, lors d’un entraînement, j’ai pété les quatre dents d’un partenaire ! J’ai voulu dégager le ballon, et lui a mis sa tête… J’étais pas bien ! Donc t’imagines en match, c’est encore pire.

On dit de toi que tu es une personne réservée, et effectivement, on te voit rarement dans la presse.

C’est vrai que je ne parle pas beaucoup. Mais ça a toujours été comme ça.
Mon boulot, c’est d’aller au charbon, pas de causer dans les journaux.

Même au Mali, avec la sélection, je parle rarement. Je préfère l’ouvrir sur le terrain, plutôt que dans la presse ou dans le vestiaire. Mon boulot, c’est d’aller au charbon, pas de causer dans les journaux. Ça m’a peut-être desservi, mais c’est ma nature. Je ne vais pas changer. Et je suis très heureux.

Tu vas souvent au bout de tes contrats. Tu dirais que tu es fidèle ?

(Sans hésiter) Ouais, je suis fidèle. J’ai toujours respecté les supporters, d’ailleurs ça s’est toujours bien passé avec eux.

Avec les nanas, c’est pareil ?

Hey, je suis fidèle, moi ! (rires) À 100% ! Comme le dit coach Simone, faut se donner à 200%. Donc je me donne à 200% avec ma copine.
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Propos recueillis par Florian Cadu

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