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Algérie : Youcef Belaïli, star à domicile

Par Adel Bentaha et Clément Gavard
Algérie : Youcef Belaïli, star à domicile

Dans un autre monde qui n'est pas le sien, Youcef Belaïli aurait pu affoler les plus grands clubs européens, briller en Ligue des champions et se faire un nom de l'autre côté de la Méditerranée, à l'instar de son compatriote Riyad Mahrez. À 29 ans, le milieu bourré de talent a prouvé qu'il n'avait pas besoin de porter le maillot de Manchester City pour exister sur la planète foot. Malgré une suspension de deux ans pour dopage en 2015 et une parenthèse éphémère sur le Vieux Continent, à Angers, en 2017, Belaïli a ramassé quelques breloques au Maghreb et conquis l'Algérie, en se rendant indispensable en sélection depuis le sacre en Coupe d'Afrique des nations. Reste cette drôle de personnalité, entre discrétion, dilettantisme et fort caractère, qui le rend si singulier. Sans oublier la place du père dans sa carrière.

Dans les tribunes du stade Al-Thumama de Doha, Abdelhafid Belaïli fond en larmes. Devant ses yeux, son fiston Youcef vient probablement de marquer l’un des plus beaux buts de sa carrière pour remettre l’Algérie devant le Maroc, en quarts de finale de la Coupe arabe 2021. La compétition n’est pas la plus suivie, Belaïli n’est pas Messi, mais les images font le tour du monde et des Internet au mois de décembre dernier. À la 102e minute, en pleine prolongation, le milieu de 29 ans a surpris le portier Anas Zniti en réalisant un enchaînement magistral à une quarantaine de mètres de la cage marocaine : un contrôle de la poitrine avant de se retourner pour envoyer une superbe demi-volée au fond des filets. « J’ai vu le gardien avancé, j’ai tiré fort, et c’est rentré, comme dans Captain Majid (Olive et Tom, en VF) » , souriait l’artiste en zone mixte après le chef-d’œuvre. Il n’a même pas eu le temps de voir son bijou gâché par l’égalisation de Badr Benoun dix minutes plus tard, l’Algérie s’en sortant au bout de la séance de tirs au but lors de laquelle Belaïli a d’ailleurs été le premier à montrer la voie.

Le bonhomme a remis ça quatre jours plus tard, dans un autre registre, toujours pendant la Coupe arabe, qui lui a permis d’ajouter une ligne de plus à un palmarès déjà très garni. Cette fois, Belaïli a fait plus simple, mais tout aussi fort, en qualifiant l’Algérie pour la finale, transformant un penalty en deux temps à la… 90e+17 de la demie contre le Qatar, le pays hôte où il évolue alors depuis novembre 2020. Un but victorieux largement célébré par le trublion algérien, narguant l’arbitre de touche et laissant exploser sa joie entouré de ses coéquipiers. Hasard ou pas, le lendemain, son club du Qatar SC annonçait une résiliation de contrat « par consentement mutuel », laissant le bruit courir dans les médias locaux que son attitude n’avait pas été du goût des dirigeants qataris. Une version démentie par ces derniers. Reste que depuis le 16 décembre, soit quasiment un mois, Belaïli est un joueur libre comme l’air. En quête d’un deuxième sacre en Coupe d’Afrique des nations avec l’Algérie, le phénomène bientôt trentenaire devrait se poser une question déterminante pour son avenir dans les prochaines semaines : l’heure est-elle venue pour lui de retenter sa chance en Europe ?

Plusieurs mecs dans le vestiaire se demandaient comment ce gars-là avait pu arriver en Ligue 1.

L’Anjou n’en vaut pas la chandelle

La première aventure éphémère du champion d’Afrique au-delà de la Méditerranée n’a pas laissé un souvenir impérissable à ceux qui l’ont croisé. C’est à la fin de l’été 2017 que Youcef Belaïli décide de donner un nouveau tournant à sa carrière en posant ses valises à Angers, après avoir purgé une suspension de deux ans pour dopage à la cocaïne. Une volonté des dirigeants angevins de remettre la pépite algérienne dans le bain, lui qui avait commencé à se forger une petite réputation au Maghreb (MC Oran, ES Tunis, USM Alger). Seulement, Belaïli débarque au SCO avec le besoin d’être retapé physiquement, entre ses deux années d’inactivité, une blessure à la cheville et une réputation sulfureuse. « Rien qu’un footing, c’était une galère pour lui, les kinés se demandaient comment ils allaient réussir à le remettre sur pied, rembobine Loïc Puyo, son coéquipier à Angers. On avait entendu toutes les histoires sur lui, on savait qu’il était hors de forme… Plusieurs mecs dans le vestiaire se demandaient comment ce gars-là avait pu arriver en Ligue 1. »

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À commencer peut-être par le coach Stéphane Moulin, qui n’a jamais trop compté sur le milieu de terrain, abonné à l’équipe réserve et dont l’unique apparition avec les professionnels aura été une entrée en jeu contre Metz, en huitièmes de finale de Coupe de la Ligue. « Il avait fait une bonne entrée en plus, sourit Puyo, lui aussi présent sur la pelouse de Saint-Symphorien ce soir-là. On ne savait jamais trop quoi penser de lui sur un terrain. Il avait des coups de génie, il était capable de dribbler n’importe qui, mais tactiquement, il était perdu et il avait du mal à se fondre dans un collectif. Dans les petits jeux à l’entraînement, si tu étais dans son équipe, tu pouvais toujours attendre pour qu’il te fasse une passe. » La barrière de la langue et la discrétion de Belaïli n’ont également pas aidé le petit nouveau à se faire sa place sur le terrain comme dans le vestiaire, ce qui le motive à plier bagages dès janvier 2018 pour mettre fin à ce rendez-vous manqué et signer son retour à l’Espérance. Depuis, les dirigeants angevins de l’époque, dont le président Saïd Chabane, préfèrent ne pas revenir sur le passage éclair du joueur algérien au SCO. « Ce n’est pas simple pour des joueurs starifiés en Afrique de débarquer dans l’inconnu en Europe, théorise Mohamed Larbi, copain de vestiaire de Belaïli à Tunis. Il faut se dire que tout est à refaire et à prouver sur un autre continent, plus concurrentiel et plus compétitif. »

Ponctualité, dilettante et forte tête

Cette parenthèse angevine raconte quelque chose de la personnalité du bonhomme. De nature discrète, même si décrit comme « souriant » et volontiers « chambreur » par ceux qui l’ont côtoyé ici et ailleurs, Belaïli n’est pas du genre à se faire violence au quotidien. « Il fallait constamment être derrière lui. Son plus gros problème, c’est la ponctualité. C’était devenu un mauvais rituel, se marre Raoul Savoy, l’un de ses premiers entraîneurs chez les pros, au MC Oran. Il arrivait constamment en retard, que ce soit aux causeries ou aux départs en déplacement. À chaque fois que je lui faisais la leçon, il me répondait :« Mais c’est rien, 4-5 minutes, ça va changer quoi au match ? »Il était en dilettante totale. Il marchait avec les pieds à moitié dans ses chaussures, tranquille, peu importe l’enjeu de la rencontre. » Un homme dans sa bulle, avec un « caractère détaché » lui permettant de passer rapidement à autre chose après un coup dur.

Il était en dilettante totale. Il marchait avec les pieds à moitié dans ses chaussures, tranquille, peu importe l’enjeu de la rencontre.

« Il était dans son monde, confirme Puyo, qui admet ne jamais avoir été trop proche de son ancien partenaire. Avant chaque entraînement, on avait un jeu, on se mettait en cercle pour jongler. Il s’intégrait de cette manière, c’était toujours par le ballon, en fait. Sinon, il n’a jamais trop posé de questions. Puis, c’est moche à dire, mais quand les mecs ont vu qu’il n’était pas dans les plans du coach, ils ne se sont pas trop souciés de lui. » Ce qui n’a pas dû aider l’introverti Belaïli à s’adapter à sa nouvelle vie européenne, même si le garçon ne se laisse pas marcher sur les pieds. « Il a une énorme confiance en lui. Quand quelque chose ne lui plaît pas, il vous le fait savoir, pose Savoy, actuellement à la tête de la Centrafrique. Calmement, mais il vous le fait savoir. Peu importe ce qu’on lui dit, il fera ce qu’il a décidé de faire. C’était parfois difficile de lui faire entendre raison. On le voit en tout cas à travers ses choix de carrière. » Reste cette image d’un « garçon charmant et tout à fait respectable », loin de l’étiquette de grand fêtard irresponsable difficile à déchirer depuis son contrôle positif à la cocaïne en 2015. Un épisode qui aurait pu mettre un terme à sa carrière sans un pilier essentiel à la vie de Belaïli : son papa.

Papa poule, fierté de coq

Plus que son paternel, Belaïli a besoin de son cadre familial pour s’épanouir. En débarquant dans l’inconnu, sur le bord de la Maine, il s’est retrouvé loin de son environnement, loin des siens, au point sans doute de perdre ses repères. Savoy : « Pour moi, c’était trop tôt. Il revenait à peine de sa suspension et s’embarquait dans un club dont il ne connaissait rien. Et ça n’a pas manqué. Il était loin de sa ville, de sa famille, ne parlait pas forcément la langue et il s’est vite retrouvé mis de côté. Le contexte ne lui convenait pas du tout. » Le symbole de ce manque porte donc un nom : Abdelhafid Belaïli. Agent, conseiller et meilleur ami, le père de Youcef s’est effectivement mué en socle solide, même si on lui reproche parfois les drôles de choix de carrière de son fils. Une figure familiale, jalonnant le parcours d’un fiston talentueux, mais au caractère volage. L’argument implacable, expliquant dès lors ce passage à vide angevin, mais aussi, et surtout, le trou noir dans lequel s’est engouffré l’Oranais en cette fameuse année 2015, crépuscule de sa période algéroise. «  C’était difficile pour moi de le surveiller, narrait papa Belaïli. Il habitait seul à Alger, et moi, je suis presque tout le temps à Oran. D’après ce que j’ai entendu, il avait des amis, et à cause d’eux, il a commencé à sortir la nuit et à s’amuser. »

Durant sa période de suspension, son père était l’une des seules personnes à le soutenir au moment où tout le monde le lâchait.

Déjà omniprésent dans sa jeunesse, Abdelhafid Belaïli s’est transformé en véritable bouclier pour aider Youcef à traverser ces deux années blanches. « Il était bien moralement pendant ces deux années, il était bien entouré, expliquait-il récemment à Franceinfo. On s’entraînait, on jouait des matchs ensemble. Donc il n’a pas perdu ses repères et sa forme. » Jugurtha Hamroun, son coéquipier avec les U23 de l’Algérie, ne dit pas autre chose sur le rôle du papa : « Durant sa période de suspension, il était l’une des seules personnes à le soutenir au moment où tout le monde le lâchait. Il était déjà là en U23, quand Youcef n’avait que 19 ans et il est encore là, alors que son fils a maintenant 29 ans. » Un cercle fermé, agrandi après la naissance de son fils Amir, régulièrement aux côtés de son grand-père en tribunes, où Belaïli aime se rendre pour l’embrasser au moment de célébrer un but, comme il avait pu le faire à deux reprises en l’espace de trois semaines sous le maillot du Qatar SC, en décembre 2020. « Il a son petit cocon, il ne déroge pas trop à ça, renchérit Mohamed Larbi. Ils viennent voir tous les matchs. Son petit frère et son père étaient même quasiment tout le temps aux entraînements. »

One, two, three, viva Belaïli

Sur le continent africain, le virtuose a collectionné les trophées en clubs (quatre championnats de Tunisie, un championnat d’Algérie, une Supercoupe de Tunisie, deux Ligues des champions de la CAF) comme en équipe nationale (une CAN et une Coupe arabe), soit un palmarès qui ferait saliver plus d’un joueur de Ligue 1 à l’échelle européenne. « C’est cool de le voir réussir, glisse Puyo, fair-play. C’est fou parce qu’à l’époque, il était presque raillé dans le vestiaire, et maintenant, c’est une méga star. » Ces trois dernières années, Belaïli a mis le cap sur le Moyen-Orient, en Arabie saoudite puis au Qatar, où il a soigné ses statistiques et satisfait son banquier.

Je pense qu’il va lui manquer quelque chose s’il n’a pas goûté à la France ou à l’Espagne d’ici la fin de sa carrière.

Ce sont aussi ses aventures avec la sélection algérienne qui lui ont conféré le statut de superstar. Chez les Verts, Belaïli s’est imposé comme l’un des chouchous de Djamel Belmadi, à l’origine de son retour en novembre 2018, plus de trois ans après ses deux premières capes. Depuis, Belaïli s’est affirmé en pendant de Riyad Mahrez sur l’aile gauche, cumulant une trentaine d’apparitions et jouant un rôle déterminant dans la conquête de la CAN 2019. En bonus, Belaïli n’a plus connu la défaite sous la tunique algérienne depuis sa toute première cape en mars 2015 (1-0 contre le Qatar, comme un symbole), soit une série hallucinante de 34 matchs. Le milieu a grandi, mais les succès et son rôle dans le groupe de Belmadi n’ont rien changé à sa personnalité parfois déroutante, comme en témoigne une anecdote livrée par son grand copain Bagdhad Bounedjah dans un documentaire diffusé par beIN SPORTS fin 2019 : « Nous étions dans le bus, en route pour le stade du Caire où se déroulait la finale de la CAN. Tout le monde était tendu, anxieux. Tous, sauf un. En effet, en tournant le regard, je vois « Monsieur » Youcef Belaïli complètement endormi avec ses écouteurs et de la musique à fond. Il était totalement ailleurs. Dans les vestiaires, je lui dis :« Youcef, on est en finale ! »Il me regarde, toujours un peu endormi et il me dit :« Ouais, c’est bien. Allez viens, on va la gagner. »Ce mec ne connaît absolument pas la pression ! »

En 2022, Youcef Belaïli n’a plus grand-chose à prouver, mais peut-être une revanche à prendre cinq ans après son échec européen. Ces dernières semaines, son nom a circulé dans le sud de la France, notamment à Montpellier et à Marseille. Auprès de Franceinfo, son père a également glissé les intérêts de Saint-Étienne et du FC Bâle, « seul contact concret en cours », tout en confirmant que l’Europe était « son objectif », malgré des agents perturbateurs. « En Europe, on ne va pas forcément respecter la Coupe arabe ou la CAN ; j’aimerais qu’il vienne montrer son talent ici, assume le Tunisien Larbi, aujourd’hui à Cholet. Je pense qu’il va lui manquer quelque chose s’il n’a pas goûté à la France ou à l’Espagne d’ici la fin de sa carrière. » Raúl Savoy, lui, n’écarte pas la possibilité d’une énième feinte made in Belaïli, « capable de prolonger dans le Golfe. Il est tellement imprévisible qu’il peut même annoncer sa retraite après la Coupe du monde 2022. Pour lui, le football, c’est avant tout un passe-temps, rien de bien sérieux. » Sauf peut-être quand il tire des larmes à son papa.

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Par Adel Bentaha et Clément Gavard

Tous propos recueillis par AB et CG, sauf mentions.

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