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Don Garber, father soccer

Par Gauthier de Hoym
Don Garber, father soccer

Voilà quinze ans que Don Garber, le grand patron de la MLS, trime comme un malade pour que son championnat ressemble enfin à quelque chose. Parti de presque rien, il s’est échiné à mettre en place une mécanique pour faire de ce championnat une référence mondiale d’ici 2020. Et c’est bien parti pour.

Lorsqu’il prend la succession de Douglas Logan à la tête de la MLS en 1999, Don Garber est devant un Monochrome de Cy Twombly. En gros, une feuille blanche. La récente Coupe du Monde organisée au pays (1994) n’a pas eu l’effet escompté. Pour faire court, aux States, tout le monde se fout du soccer. Le constat est sans appel, mais cela n’effraie pas le tout nouveau patron du cuir US. Très vite, « The Don » , son surnom, comprend que le développement de la MLS passera inéluctablement par la construction de ses propres lieux de culte, unique moyen de rivaliser avec les autres ligues (basket, baseball, football américain), beaucoup plus populaires. Débutée quelques mois avant son élection, avec l’édification du premier soccer-specific stadium à Columbus, il intensifie cette politique dite de « grand travaux » . En 2003, le Home Depot Center de Los Angeles, « la cathédrale du football » , sort de terre. Suivra le mythique « Pizza Hut Park » de Dallas en 2005 puis le « Toyota Park » de Chicago en 2006. Condition sine qua non pour intégrer la ligue, chaque nouvelle franchise se dote de sa propre enceinte alors que les plus anciennes sont dans l’obligation de se mettre aux normes. Les résultats ne tardent pas. Aujourd’hui, treize franchises sur dix-neuf possèdent leur stade, exclusivement dédiés au soccer. Un chiffre qui devrait s’accroître d’ici peu avec la finalisation des stades de San José, Washington et Orlando.

Faux derbys, Latinos et Oscar de la Hoya

Une fois les stades construits, il s’agit de les remplir. Pas simple dans un pays où le soccer fut longtemps pratiqué par les femmes, les enfants et les immigrés. Et c’est justement sur cette dernière frange de la population que Garber va miser gros pour asseoir définitivement sa discipline. Sa cible ? La communauté hispanique, qui offre un double avantage. Premièrement, elle adore le football. Deuxièmement, elle représente 17% de la population américaine. Du pain béni pour Garber, qui voit ici un bon moyen de booster son « entreprise » . Si la Californie et le Texas – deux des États ayant le plus haut pourcentage de Latinos avec respectivement 34 et 39 % – avaient déjà leurs équipes dès 1996 (LA Galaxy, San José pour la Californie et le FC Dallas au Texas), le « Don » fera des pieds et des mains pour compléter l’offre. En 2004, les Chivas USA, propriété du Mexicain Jorge Vergara, s’installent à LA. Un an plus tard, c’est au tour du Dynamo Houston, dont l’un des actionnaires est l’ancien boxeur d’origine mexicaine Oscar de la Hoya, de prendre place aux côtés du FC Dallas.

L’appétit vient en mangeant comme on dit, et Garber, dans un souci de quadriller au mieux le territoire, s’attaque à la Floride et ses 20% de Latinos. Dès 2015, Orlando aura sa franchise, suivie de près par Miami, avec David Beckham aux commandes. Rien que ça. Si la création de ses nouvelles franchises va permettre d’accroître son « portefeuille » de clients, c’est aussi l’occasion pour la MLS de fabriquer de toutes pièces des rivalités sportives susceptibles d’enraciner une « culture soccer » un peu légère. Un phénomène qui ne se cantonne pas aux seules franchises hispaniques. Aujourd’hui, chaque confrontation de MLS ou presque, est l’occasion de s’adjuger la suprématie « régionale » comme le montrent les multiples derbys montés de toutes pièces aux quatre coins du pays pour les besoins de la cause (Atlantic Cup, Brimstone Cup, California Clásico, Cascadia Cup, Heritage Cup, SuperClasico, Rocky Mountain Cup, Texas Derby, Trillium Cup…), Garber use et abuse de toutes les ficelles pour faire prendre la greffe. Et ça marche. A l’issue de la saison 2013, la MLS annonce 18 000 spectateurs de moyenne, soit un peu mieux que la Ligue 1 ou l’Eredivisie hollandaise, et un peu plus de 4 millions de licenciés.

Les Defoe la paire

Pour Garber, la première étape du projet est terminée. Il existe un public pour la MLS, reste à trouver les partenaires idoines pour la faire monter au septième ciel. Et pour attirer de gros bonnets, rien de mieux que d’être crédible sportivement. Garber décide alors de sortir la « fraîche » , aidé dans son entreprise par Philip Anshutz et Lamar Hunt, deux investisseurs « historiques » de la MLS, mais aussi par des franchises décidées à miser gros sur le soccer. Cette saison, la palme revient aux Canadiens de Toronto, pourtant classés 17e sur 19 à l’issue de la saison régulière 2013, avec les arrivées de Jermain Defoe (55 sélections avec l’Angleterre) et Michael Bradley (82 sélections avec les USA) respectivement pour 4 et 6 ans. L’investissement global ? Entre 80 et 100 millions de dollars. Après Clint Dempsey, Obafemi Martins et Tim Cahill la saison dernière, les deux lurons incarnent la nouvelle politique qualitative de la MLS (à noter les retours de Michael Parkhurst et Maurice Edu deux autres internationaux US). Même si la MLS reste capable de reconvertir un Péguy Luyindula en milieu récupérateur, le niveau des derniers play-offs, qui ont été plutôt bons, témoigne de la progression de la ligue.

Flairant le bon coup, les investisseurs commencent à rappliquer : Erick Thohir (déjà propriétaire de l’Inter Milan) à DC United, la famille Saputo à Montréal ou encore Khaldoon Al Mubarak, (propriétaire de Manchester City) à New York (au NYCFC). La MLS est devenue attractive et offre quelques gages de rentabilité, à moyen terme. Si les proprios européens se résignent souvent à perdre leur mise, la MLS, elle, est dans l’obligation de générer du cash. Et pour parvenir à ses peines, rien de mieux que le système de franchise. Fermé et sans relégation, ce système est construit dans ce sens et évite des inepties façon Le Mans FC, club de DH équipé d’un stade de 25 000 places ! Même en cas de saison pourrie, les clubs peuvent se développer sans craindre la perte de leur statut professionnel ou leur centre formation. La MLS a déjà donné dans les catastrophes industrielles et veut s’éviter un douloureux retour en arrière. L’aléa sportif a donc été mis de côté pour s’assurer une croissance régulière. Une vision pragmatique et moderne qui, selon toute vraisemblance, permettra à Dan Garber d’atteindre ses objectifs d’ici 2020.

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Par Gauthier de Hoym

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