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Top 5 : Ils vont créer la surprise à Roland-Garros
Comme chaque année, des joueurs et des joueuses plus ou moins loin du sommet des classements ATP et WTA devraient faire un joli bout de chemin dans le tableau de Roland-Garros. À l’aube du premier jour de la quinzaine, voici en avant-première le nom de cinq d'entre eux. Attention, spoiler.
Alexander Bublik
Qu’on se le dise tout de suite : voilà sûrement le joueur le plus timbré du circuit. Car Alexander Bublik, c’est notamment celui qui ne voit « pas de point positif à être un joueur de tennis, et ne joue que pour l’argent », comme il l’affirmait à L’Équipe en septembre dernier. Mais en dehors de ses déclarations parfois lunaires, le bombardier kazakh est aussi un formidable artiste, capable de servir 30 aces par match (dont certains à la cuillère), d’envoyer des deuxièmes balles à 220 km/h, et même de convertir une balle de match grâce à un coup gagnant… dans le filet adverse. Déjà tombeur de Gaël Monfils l’an passé au premier tour, il sera cette fois opposé à la tête de série n°2 Daniil Medvedev. Un gros morceau certes, sauf que le Russe a un dégoût profond pour la terre battue. La preuve : il n’a jamais remporté le moindre match porte d’Auteuil, et n’a joué que deux tournois sur la surface cette année… pour une seule petite victoire. En scalpant d’entrée le finaliste du dernier Open d’Australie, Bublik verrait le tableau s’ouvrir devant lui. On a déjà hâte de le voir au troisième tour contre Reilly Opelka, dans un match en cinq sets à 127 aces au total.
Paula Badosa Gibert
Deux fois sur les quatre dernières années, la gagnante de Roland-Garros est sortie de nulle part. Il y a d’abord eu Jeļena Ostapenko en 2017, puis Iga Świątek l’an passé. Cette année encore, celle qui soulèvera la coupe Suzanne-Lenglen était méconnue de tous ou presque en début de saison. Son nom ? Paula Badosa Gibert. Encore en dehors du top 70 au début du mois d’avril, l’Espagnole a réalisé une tournée magique sur terre battue, enquillant deux demi-finales à Charleston et Madrid, avant d’aller glaner son premier titre en carrière la semaine dernière à Belgrade sans perdre le moindre set. Porte d’Auteuil, la New-Yorkaise de naissance, aujourd’hui 34e mondiale, va de nouveau rouler sur tout le monde, à commencer par Naomi Osaka qu’elle devrait défier des le troisième tour. Le 12 juin, elle brandira pour la première fois un trophée dans le ciel parisien. Ou plutôt la deuxième, car Badosa a déjà ramassé le titre chez les juniors il y a six ans. Rendez-vous dans deux semaines.
Carlos Alcaraz
À la différence de son idole Rafael Nadal, il ne remportera certainement jamais treize fois Roland-Garros. Il n’empêche que Carlos Alcaraz est aujourd’hui la pépite la plus prometteuse du tennis espagnol et devrait, dans les années à venir, être au moins candidat pour soulever la coupe des Mousquetaires. Majeur depuis le début du mois de mai, le droitier s’est déjà offert des victoires de prestige sur le grand circuit, comme celles sur Feliciano López ou Casper Ruud il y a deux mois à Marbella. 94e mondial, l’adolescent débarque surtout avec une confiance folle, lui qui vient de remporter le Challenger d’Oeiras au Portugal, avant de survoler les qualifications du Grand Chelem parisien, ne concédant que onze jeux en trois matchs. Coup de bol supplémentaire : le natif d’El Palmar va affronter un autre qualifié, en la personne de Bernabé Zapata Miralles. Il a déjà rendez-vous avec Andrey Rublev au troisième tour, pour la plus belle victoire de sa jeune carrière. Vous l’aurez lu ici en premier.
Cori Gauff
On parlait juste au-dessus de la précocité d’Alcaraz. Dans le même genre chez les dames, Coco Gauff n’est pas mal non plus. L’Américaine est même encore plus impressionnante puisqu’elle est la plus jeune joueuse de l’histoire à avoir remporté un match en Grand Chelem, elle qui avait atteint les huitièmes de finale à Wimbledon en 2019… à seulement 15 ans. Depuis, elle a accroché deux titres à son palmarès dont le dernier en date la semaine passée à Parme, lui permettant de grimper à la 25e place mondiale, son meilleur classement en carrière. À 17 piges, la petite protégée de Patrick Mouratoglou arrive donc à Paname avec une jauge de confiance pleine à craquer. Malgré une partie de tableau pas forcément évidente – Anastasija Sevastova ou Jennifer Brady potentiellement sur la route dès le troisième tour –, Gauff possède tout l’arsenal pour enfin passer le cap des huitièmes en Grand Chelem. Et pour surtout nous permettre de crier : « I’m in love with the Coco ! »
Benoît Paire
Alors oui, Benoît Paire a un comportement et une attitude qui peuvent agacer. Oui, Benoît Paire n’a gagné qu’un seul de ses douze derniers matchs. Et oui, Benoît Paire sera opposé à Casper Ruud, l’un des joueurs les plus en forme sur ocre cette saison, avec des demi-finales à Monte-Carlo, Madrid, et un récent titre à Genève. Mais s’il y a un joueur qui peut faire des miracles quand on ne l’attend pas, c’est bien lui. Après tout, l’Avignonnais a bien réussi à gagner son seul match en trois mois après une semaine à boire des Spritz aux Maldives. Le talent, le barbu au toucher de balle magique ne l’a pas perdu. Soutenu par 1000 spectateurs acquis à sa cause, le grand Ben’ peut renverser des montagnes, surtout quand on sait qu’un duel avec son pote Arthur Cazaux l’attend au tour suivant. Et puis, de toute façon, si le Sudiste venait à se ramasser d’entrée, ce sera uniquement parce que le Norvégien aura eu de « la chaaaaatte ! »
Par Félix Barbé
