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Top 10 : Français du Japon

Par Pierre Girard et Gaspard Manet
6 minutes
Top 10 : Français du Japon

Vendredi soir, la France accueille le Japon en amical. Une occasion de retracer les échanges footballistiques entre les deux pays. Plus nombreux qu’on ne pourrait le croire. Florilège de nos expats partis chez les chasseurs de baleines. Ils étaient préparateur, joueur ou entraîneur. Ceci est leur histoire.

10 – Jean-Claude Thiry, kiné sans frontières

Après un début de carrière au RC Strasbourg, en qualité de préparateur physique, Jean-Claude Thiry part pour l’aventure nippone en 1993. Il s’en va au pays du soleil levant rejoindre le club de Nagoya, alors entraîné par un certain Arsène Wenger, on y reviendra plus tard. Ostéopathe de formation, ce bon vieux Jean-Claude restera cinq années au sein du club fondé par Toyota, avant de revenir à ses premières amours : le RC Strasbourg. Il profitera de son passage japonais pour écrire les seules lignes de son palmarès, une Supercoupe du Japon (1996) et une coupe de l’Empereur (1999), autrement plus classe qu’une banale Coupe de la Ligue, non ?

9 – Aimé Lavie a du mal à kiffer la sienne

« Mon parcours est simple et compliqué à fois, vous voyez. On va faire simple. J’ai été formé à Sochaux, je suis passé pro là-bas. Je suis allé à Sète, puis au Japon. Et aujourd’hui je suis en Israël » , au Hakoah Ramat-Gam plus précisément. Le frangin de Ted Lavie a toujours eu du mal à se faire une place. Malgré sa victoire en Coupe de la Ligue avec Sochaux en 2004, le défenseur de vingt-six ans attend toujours que sa carrière décolle. Au Japon, il n’était qu’en « stand-by » et se concentre aujourd’hui à fond sur son présent en Israël. Avec un secret espoir. « Si j’ai la chance d’avoir un intérêt de Francis Gillot avec qui je suis toujours en contact, ce serait avec grand plaisir. » Le message est passé.

8 – Claude Dambury, jamais dans l’élite

Claude Dambury, défenseur de son état, a lui aussi tenté l’aventure au pays des yakuzas. Après cinq saisons passées à Gueugnon, le natif de Cayenne débarque dans son nouveau club de Gamba Osaka en 1998. L’aventure se passe plutôt bien, elle durera même trois années. Mais 55 matchs et 4 buts plus tard, l’homme qui fut appelé deux fois en sélection de Guyane reviendra traîner ses tresses sur les pelouses de D2 et de National. Entre Créteil, Martigues et Reims. Club où il mettra un terme à sa carrière en 2005. À quelques années près, tu connaissais la L1, dommage Claude.

7 – Daniel Sanchez, l’opportuniste

L’occasion fait le larron. Jeune entraîneur fraîchement diplômé, Daniel Sanchez ne se voit pas proposer de job significatif. Quand, enfin, la chance lui sourit (en 1996 à Nice), l’expérience se termine par la case ANPE au bout de 20 matchs. Mais que faire lorsqu’on est en galère en France ? Contacter le Nagoya Grampus, pardi ! Envoûtés par la « méthode Wenger » , les dirigeants du club japonais sollicitent l’ancien attaquant du PSG. Daniel a 42 ans et sait que le train ne passera pas deux fois. Il obtient des résultats concluants et bossera de concert avec Philippe Troussier au développement du foot au Japon avant de rentrer en France. Remonté en Ligue 2 avec Tours il y a quatre ans, Sanchez s’évertue aujourd’hui à pérenniser Valenciennes à l’étage supérieur.

6 – Gérald Passi, le baroudeur

International français pendant douze mois, Passi est une fulgurance du football français. Estampillé Téfécé (où il brille pendant cinq saisons), le milieu de terrain va laisser son instinct guider sa fin de carrière. À Monaco, il est dirigé par Arsène Wenger. Sous le charme de cet entraîneur fédérateur et novateur, Gérald veut faire perdurer leur collaboration. Celui qui deviendra une des légendes d’Arsenal embarque son joueur dans ses valises pour… Nagoya. S’ensuit une année de profond dépaysement. À propos de son expérience, il raconte que « tout était mis en œuvre pour que le football se développe rapidement et devienne le sport collectif numéro un. Ajoutez à cela une grande fraîcheur, voire une certaine naïveté dans le jeu, très plaisante car tellement nouvelle. » Résultat : une deuxième place en J-League et une victoire en Coupe de l’Empereur.

5 – Franck Durix, un goût d’inachevé

Nous sommes en 1995, Franck Durix est en plein bourre avec l’AS Cannes. Il est même appelé en équipe de France par Mémé Jacquet alors que son club et lui évoluent en D2. Au début du mois de février, le Cannois a des envies d’exotisme. Banco pour le Japon, et plus particulièrement le club de, tiens bizarre, Nagoya, alors entraîné par un certain Arsène Wenger. Il côtoiera pendant une saison et demie quelques bons joueurs comme notamment Dragan Stojković. Puis en décembre 1996, le départ d’Arsène, le ras-le-bol des sushis, bref c’en est trop. Les joues les plus rouges du football français prennent le premier avion pour Genève et le Servette.

4 – Frédéric Antonetti, monsieur zen

Qui l’eût cru ? Avant de devenir l’un des « grandes gueules » de notre Ligue 1 – avec tout ce que cela comporte d’avantages et inconvénients – le Corse a connu sa période nippone. Direction Osaka pour une saison. Il y entraîne notamment Patrick M’Boma. Puis ce sera le retour au bercail. Et n’en déplaise à ses détracteurs, Antonetti est devenu un modèle de régularité. Après avoir fait remonter les Verts dans l’élite en 2004, il ne la quittera plus. Nice, puis Rennes seront ses points de chute. Malgré un maigre palmarès, le meilleur ami d’Élie Baup ne désespère pas d’apporter du succès au Stade Rennais.

3 – Arsène Wenger, les prémices

Voila, on y arrive. Année 1994, Arsène et ses culs-de-bouteille viennent de se faire dégager, après sept ans de bons et loyaux services, de l’AS Monaco pour mauvais résultats. Arsène est triste. Alors il se dit que, merde, il va aller entraîner ailleurs. Ce sera le Japon et Nagoya. Tonton Wenger y restera deux saisons et glane au passage la fameuse Coupe de l’Empereur (1995). Par contre, l’histoire ne dit pas si là-bas, il autorisait les trentenaires à jouer. Après dix-huit mois, il reprend l’avion, direction Londres, pour signer chez les Gunners, sans emmener Franck Durix dans ses bagages. Pas cool !


2 – Basile Boli, un dernier coup

L’homme qui a marqué le but le plus important de l’histoire de l’OM a lui aussi tenté l’exil japonais. Basile est fatigué et vient juste d’achever une saison en demi-teinte à l’AS Monaco. Il décide de se barrer terminer sa belle carrière au Japon. Il y évoluera durant la saison 1996-1997, prendra part à 33 matchs et claquera même deux goals au passage. À la fin de son contrat avec les Urawa Red Diamonds, l’international français plaque le foot et les coups de tête magiques, à 30 piges à peine. À l’époque, on était encore loin des gardes à vue, des abus de confiance, des tribunaux. Belle carrière quand même, l’ami.

1 – Philippe Troussier, le « sorcier blanc »

S’il ne devait en rester qu’un, ce serait lui. Philippe Troussier, comme Zico et Alberto Zaccheroni, est l’un des très rares sélectionneurs à avoir mené la sélection nippone à la victoire en compétition officielle. C’était en 2000, le Japon bat l’Arabie Saoudite en finale de la Coupe d’Asie. Surfant sur la hype de la victoire française de 98, celui qui deviendra le « sorcier blanc » se voit proposer les rênes d’une équipe qui déborde d’ambition. L’objectif principal : une bonne performance au Mondial 2002, co-organisé avec la Corée du Sud. Les coéquipiers d’Hidetoshi Nakata atteignent un huitième de finale mérité (éliminés par la Turquie). Troussier est vénéré. Sa dégaine de cadre bancaire et son phrasé de prof’ de philo auront fait de ce globe-trotter (il a entraîné dans neuf pays différents dont le Qatar, la Chine et le Nigeria) l’une des icônes de l’exportation du coaching made in France.

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