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Thiago Alcântara, le symbole des maux de Liverpool

Par Jérémie Baron
4 minutes
Thiago Alcântara, le symbole des maux de Liverpool

Recrue phare du mercato estival de Liverpool alors qu'il était au sommet de son art en Bavière, Thiago Alcântara n'a toujours pas retrouvé son football sur les bords de la Mersey. Plombé par des conditions difficiles, un collectif en veille et une équipe à la peine, il symbolise mieux que personne la période horrible que traverse le champion d'Angleterre en titre.

Rien ne sera épargné aux supporters des Reds cette saison. Alors que la bande de Jürgen Klopp n’est plus en course dans les coupes nationales et a probablement déjà dit adieu à l’idée de conserver sa couronne de champion, ce week-end a vu une série de 21 ans prendre fin pour le club au Liver bird : celle de l’invincibilité face au voisin toffee. Inoffensif depuis 1999 à Anfield, Everton a enfoncé son rival sans pitié (0-2) ce samedi, ‘Pool signant un horrible quatrième revers de rang malgré ses 72% de possession. Encore une fois, Thiago Alcântara était aligné au milieu. Encore une fois, son influence sur le jeu s’est révélée insuffisante.

Perfide Albion

L’international espagnol est soit maudit, soit un vrai boulet pour les siens. Touché par la Covid en septembre après un premier match plein de promesses à Stamford Bridge, puis blessé à Goodison Park en octobre (2-2), le milieu de poche n’a revu la lumière que le 30 décembre, ayant passé la phase de groupes de Ligue des champions en tribune et avec seulement deux petites apparitions en Premier League dans les pattes lors de son premier trimestre dans le nord-ouest de l’Angleterre. Et depuis, c’est l’horreur : le LFC, qui n’avait perdu qu’une seule fois en quinze apparitions, affiche six défaites et deux victoires en dix matchs depuis la réapparition de l’ancien du Bayern.

Le produit de la Masia pouvait difficilement connaître une acclimatation plus compliquée que celle qu’il vit actuellement. Virgil van Dijk sur le carreau depuis un bout de temps, Jürgen Klopp est obligé de bricoler en utilisant Jordan Henderson et Fabinho à contre-emploi, un cran plus bas en charnière centrale. Jamais, depuis son retour, Thiago n’a donc eu l’occasion d’être titularisé avec l’Anglais ou le Brésilien (ça avait été le cas lors de l’aller contre Everton), vraies bonbonnes d’oxygène de l’entrejeu liverpuldien en temps normal et que Georginio Wijnaldum, James Milner, Curtis Jones ou Xherdan Shaqiri, avec leurs qualités respectives, ne sont pas en mesure de supplanter.

Des fautes, beaucoup de fautes

Et c’est exactement le contraire de ce qu’imaginait certainement le natif de la région des Pouilles (Italie) et ce qu’on lui avait vendu sur le papier au moment de sa signature. Mais c’est ainsi. À l’aise sans être transcendant lorsque l’équipe tourne bien, comme à Leipzig en milieu de semaine (0-2), le frère de Rafinha sombre souvent en Premier League, au sein d’une équipe qui ne sait plus quoi faire du ballon et s’ouvre de toutes parts à la moindre adversité. Sans quelqu’un à ses côtés pour faire le ménage, Thiago est souvent pris par le rythme, alors il fait des fautes. Beaucoup de fautes, même, et les chiffres sont ahurissants par rapport à ses standards : 2,3 par match, en moyenne, plus que des maîtres en la matière tels que Pierre-Emile Højbjerg (Tottenham), Tomáš Souček (West Ham), Steven Alzate et Yves Bissouma (Brighton), Jake Livermore (West Brom) ou encore Mateusz Klich (Leeds).

C’est très simple : parmi les milieux de terrain de Premier League, seul Ashley Barnes (Burnley) en commet plus (2,4), mais lui en subit (2,7) beaucoup plus que l’Espagnol (0,8). Récemment, sa charge illicite sur Harvey Barnes au King Power Stadium il y a une semaine a permis à James Maddison de remettre les Foxes dans le match avant de le renverser (3-1). Et entre Southampton (17e journée) et Brighton (22e), il en faisait systématiquement au moins trois par match, même quand Liverpool l’emportait. Alors qu’il était devenu un constructeur omnipotent en BuLi, la Premier League a fait de lui un destructeur zélé et à court d’idée.

Offensivement, au sein d’un entrejeu qui se marchait sur les pieds contre Everton, Alcântara n’a pas le rayonnement qu’il affichait par exemple en Ligue des champions la saison dernière dans le milieu à deux d’Hansi Flick au sein duquel il était capable de prendre le jeu à son compte. Et puis il y a bien sûr cette feuille de stats, toujours vierge depuis son arrivée à Liverpool. Même si Thiago n’a pas toujours eu besoin d’enfiler les bonbons pour prouver sa préciosité sur le pré. Pour Jürgen, il n’y a pas le feu au lac, pourtant, concernant celui sur lequel on a misé 27 briques pour apporter de la créativité, de la vision et de l’autorité au cœur du jeu : « Tout le monde a besoin de temps pour s’adapter. Le Bayern a joué un style différent, dans un championnat différent, et était beaucoup plus dominant en Bundesliga que n’importe quelle équipe ne peut l’être en Premier League. Donc, tout est différent. » On veut bien le croire : il y a deux ans, l’Allemand avait laissé Fabinho au frigo pendant deux mois et demi avant que son poulain ne soit disposé à tout casser outre-Manche. Mais ce serait mentir que de dire que tout est sous contrôle.

La gardienne du Bayern atteinte d’un cancer à seulement 23 ans

Par Jérémie Baron

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