- Ligue Europa
- 4e journée
- Groupe C
- Marseille/Mönchengladbach (2-2)
Marseille n’a pas su gérer
Après avoir remonté un handicap d’un but, les Marseillais, incapables de maîtriser la rencontre, vont se coucher avec beaucoup de frustration. Rejoints dans les derniers instants du match (2-2) par des Allemands vaillants, les Phocéens vont devoir cravacher pour décrocher une qualification pour le prochain tour.
Olympique de Marseille – M’Gladbach : 2-2
Buts : Barton (54e) et J.Ayew (67e) pour l’OM. Hanke (19e) et Arango (90+3e) pour Gladbach.
Le sourire d’un enfant auquel on offre un paquet de Haribo et une course folle vers Elie Baup digne des plus grandes retrouvailles amoureuses des films romantiques. Quelque part entre un marmot et Hugh Grant, Joey Barton a régalé ce soir à Marseille. Loin de son portable et de Twitter, celui qui devrait bientôt faire ses débuts en Ligue 1 a donné la banane à beaucoup de téléspectateurs. D’abord parce que scorer un corner direct, ce n’est pas rien, surtout quand on le fête avec autant de fraîcheur et d’honnêteté. Mais aussi parce qu’en claquant son premier but sous les couleurs de l’OM, l’Anglais a remis son équipe dans le droit chemin. Menés malgré une bonne première période, les joueurs d’Elie Baup ont cru avoir les Allemands à l’usure mais se sont fait avoir, la faute à une très mauvaise gestion de la fin de match.
Cheyrou, Keyser Söze
En foot, on peut faire le Kaiser. Pas le Keyser. Plus Söze que Beckenbauer, Benoît Cheyrou a fait le con. On joue la 19ème d’un match bien entamé par l’OM quand le numéro 7 phocéen récupère un ballon anodin dans les six mètres. Il lève la tête, garde la balle, relève la tête, perd la balle devant Arango qui, en une touche, file un caviar à Hanke. L’Allemand se jette, score. 0-1, coup de climatisation sur les tribunes du Vélodrome. Le pire donc, c’est que les joueurs d’Elie Baup étaient plutôt bons jusqu’ici. Beaucoup de centres, de corners gagnés, d’intensité physique, sauf sur le couloir gauche, où Morel, souvent mal couvert par un Mendes néanmoins intéressant, se fait constamment bouffer par ce diable de Hermann. De retour après sa longue blessure, Souley Diawara est là, lui aussi, accompagné par sa brouette. Libéré de la sienne, Loïc Rémy, quoique toujours méconnaissable, se démène. Une bonne tête sur corner, détournée in extremis par un défenseur allemand et quelques bons débordements. L’OM pousse malgré le but de ‘Gladbach et il ne manque que quelques centimètres à André Ayew, servi par un bon Barton, pour égaliser de la tête. La défense marseillaise, privée de Nkoulou, au repos, continue de souffrir sous les assauts de Hanke. Sans faire trop de fautes, mais en prenant beaucoup de jaunes (trois pour quatre fautes).
Fin de match folle
On ne sait pas si les Smiths raisonnaient à fond dans sa tête, mais il avait l’air heureux, le Barton, après ce corner direct. Pas exempt de tout reproche sur le pion de l’Anglais, le gardien de ‘Gladbach va voir les assauts phocéens se répéter. Brouillon depuis le début de la rencontre, Jordan Ayew hérite d’un ballon un peu au hasard, après un duel perdu par Amalfitano, et fait une folie. Accélération, crochet, passement de jambes très utile, frappe dans la lucarne. Ça paraît simple comme bonjour, c’est un but du 2-1. Le début du cauchemar pour Elie Baup dont les joueurs peinent à gérer leur avantage. Peu précautionneux avec le ballon, les Marseillais offrent pléthore d’occasions d’égaliser aux Allemands. Un coup, c’est l’attaquant qui se foire, un coup, l’arbitre siffle un hors-jeu inexistant, un coup, c’est une main et puis un moment, le manque de maîtrise finit par se payer. Au pire moment, en fait. 92eme minute, les Marseillais, toujours aussi laxistes en défense, laissent Arango seul au second poteau. Servi par Rupp, il dégaine une frappe croisée imparable et calme le Vélodrome. Les Phocéens pensaient faire le plein de points et de confiance. C’est raté.
Par Swann Borsellino