- Amical
- Allemagne/Brésil (3-2)
Mannschaft en béton
Dans un match de très bonne qualité, l'Allemagne a logiquement dominé des Brésiliens encore immatures. Dominatrice, belle joueuse, elle a rappelé qu'il faudra bel et bien compter sur elle dans les années à venir. Özil et Khedira n'étaient pas là, mais personne ne s'en est rendu compte.
Allemagne-Brésil: 3-2
Buts: Schweinsteiger (61e sp), Götze (66e) et Schürrle (80e) pour l’Allemagne. Robinho (72e sp) et Neymar (90e+2) pour le Brésil.
C’était soirée de gala à Stuttgart, avec comme invité de luxe ce jeune Brésil qui continue sa préparation longue durée pour sa coupe du monde, en frottant déjà ses stars à crêtes aux grandes nations du football (Argentine, Pays-Bas, France). Des starlettes encore loin d’être prêtes toutefois, puisque déjà battues par les Argentins et les Français, tenues en échec par les Bataves, et recalées par le Paraguay en quart-de-finale de ce qui constituait leur premier examen officiel, la Copa America, ils ont de nouveau mordu la poussière face à une très belle Allemagne. À la recherche des défauts de ses protégés, Löw assurait lui que « seules des nations fortes comme le Brésil peuvent révéler les faiblesses d’une équipe » . Malgré le score serré, trompeur, on n’en a pas vu beaucoup ce soir dans les rangs allemands. Avec une équipe plus made in Bundesliga que jamais (Özil et Khedira, épuisés par leur tournée sino-américaine, ne faisant pas partie de la fête), la Nationalmannschaft, la nation la plus régulière depuis longtemps, poursuit sur sa série de victoires.
Chômage technique pour les gardiens
Et l’élan allemand s’est ressenti dès le début du match. Les locaux monopolisent le ballon, tournant systématiquement autour de Schweinsteiger, gagnent tous les duels, mais ne sont en fait pas dangereux. La Seleçao, elle, joue en contre, et à la moindre perte de balle du milieu allemand, va vite, très vite. Car ce Brésil n’est plus celui qui enchaîne les passes courtes pour mieux endormir l’adversaire et, en une accélération, la foutre au fond. Non, ce Brésil attend l’adversaire, et compte sur la vitesse de Neymar et Robinho pour faire la différence devant. Ça joue bien, les Allemands construisent et les Brésiliens explosent quand ils récupèrent. Problème, on galère pour viser la cage. La Mercedes-Benz-Arena, pleine à craquer, fait la ola. Menezes applaudit les deux jongles approximatifs de Löw sur le bord de la touche. 21ème minute de jeu, on joue à une touche de balle côté allemand, centre en retrait de Trasch pour Kroos aux 20 mètres qui ne cadre pas. Il faut attendre la 32ème minute pour voir un gardien se servir de ses gants, et c’est Neuer qui boxe un coup-franc lointain de Daniel Alves. Le Brésil termine mieux, Pato élimine trois défenseurs mais sa frappe, toujours aussi incertaine, termine en tribune. Ça circule bien, ça va d’un côté à l’autre, mais les deux gardiens s’emmerdent. 44ème minute, petit festival d’Alves qui remonte tout le terrain et sert Neymar sur le côté droit. A côté. C’était le mot d’ordre de la première mi-temps.
Suprématie allemande
Schürrle et Klose ont remplacé Podolski et Gomez, et ils vont changer la donne. Ça repart fort mais Pato, parfaitement lancé par Ramires, continue sur sa lancée en mettant soigneusement son lob à côté. Les Allemands reprennent le contrôle du match. On approche de l’heure de jeu et Kroos, plus vif que Lucio et Andre Santos, contrôle et s’effondre dans la surface. Penalty. Schweinsteiger n’est pas du genre à trembler et prend Julio Cesar à contre-pied (1-0, 59è). La Mannschaft a clairement pris l’ascendant, et montre qu’elle sait aussi jouer en contre. Sur l’un d’entre eux, Götze est parfaitement lancé en profondeur, le meneur de jeu de Dortmund efface facilement Julio Cesar pour doubler la mise (67è, 2-0). Le match est débridé, les Brésiliens souffrent mais s’accrochent. Ils vont revenir dans la partie grâce à un enchaînement contrôle raté-faute dans la surface de Lahm, que Robinho concrétise (2-1, 72è). Ganso venait d’entrer en jeu, et Fred remplace Pato, intéressant mais maladroit. Ça ne changera rien, physiquement, techniquement, les Allemands sont au-dessus. Schweinsteiger, encore très bon ce soir, gratte un ballon dans la surface et sert Schürrle en retrait qui conclut en force sous la barre (3-1, 80è). Les Auriverdes, trop brouillons, ne s’en remettront pas. Neymar, intermittent ce soir, sauvera l’honneur dans les arrêts de jeu (3-2, 90è). Mais 2014 est encore bien loin pour le Brésil. L’Espagne, elle, est prévenue, elle aura au moins un sérieux adversaire à l’Euro.
Par Léo Ruiz
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