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L’OL a rejoué sa saison

Par Serge Rezza
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L’OL a rejoué sa saison

Pour la première fois depuis qu’il ne domine plus, l’OL terminera la saison avec un titre. Alors qu’on s’attendait à voir les Lyonnais jouer leur saison sur cette finale de la dernière chance, on les a trouvés en train de rejouer leur saison. Retour en trois instantanés.

Comme à peu près tous ceux qui suivent la saison lyonnaise, on s’est pointé hier au Stade de France avec la ferme intention d’envoyer du bilan en fin de partie. L’histoire est connue et a déjà été éprouvée il y a quinze jours de ça pour les Marseillais : pile, c’est victoire et saison pas trop mal réussie ; face, défaite et donc humiliation à tous les étages. Avant de gagner les tribunes, on s’est rappelé de la dernière fois qu’on avait vu les Lyonnais remporter un titre ici même. C’était en 2008 et on s’était posé à peine plus bas pour assister à une sinistre finale où il avait fallu forcer pour tout, de la décision – but de Govou dans les prolongations – jusqu’aux sourires de fin de partie. On avait alors senti la fin d’une histoire. Il était encore trop tôt pour comprendre qu’il s’agissait surtout de la fin de l’histoire, celle des années de domination.

D’histoire, il en a été pas mal question cette saison pour l’OL. Dès son lancement l’été dernier, lorsque le club promettait à qui voulait l’entendre une « nouvelle histoire » . Un sacré tour de comm’ quand on y repense, avec cet effectif à peine renouvelé, encadré par tout ce que la maison pouvait compter d’historiques. Restait une obligation : pour avoir droit au chapitre, toute nouvelle histoire devait passer par la case titres. C’est chose faite depuis samedi soir. Alors, promesse tenue ? Pour ce qu’on en a vu, pas si sûr. En revanche, trois instantanés ramenés des tribunes ont permis de rejouer de manière plus inattendue une autre histoire, celle de la saison.

Lisandro et Lloris, seuls au monde

A se demander s’ils savent encore comment faire. C’est un peu après le coup de sifflet final. Les joueurs se sont enfin décidé à improviser une petite célébration face aux tribunes lyonnaises – 15 000 supporters avaient fait le déplacement. Au milieu des cris de joie et qui-ne-saute-n’est-pas-lyonnais de rigueur, très vite les groupes se forment, des joueurs se cherchent. Il en manque un, Lloris qui traîne au milieu de terrain avec Joël Bats. Le grand échalas à tête de fouine finit par rejoindre la troupe, à la façon du premier de la classe qui débarquerait dans une soirée où les autres n’ont plus besoin de lui pour que la fête batte son plein. Jusqu’à ce que Lisandro le trouve et lui tombe dans les bras. Etreinte prolongée, mots qu’on se glisse au creux de l’oreille : dans sa spontanéité, la scène rappelle la proximité entre les deux joueurs. Lloris fait partie des rares confidents de l’Argentin au sein de l’effectif lyonnais.

Pourtant, au-delà des parties de pêche que les deux peuvent partager, d’un caractère de grands timides qu’on veut bien leur prêter – toujours pratique pour en dire le moins possible face à la presse –, ce pas de deux offert sur la pelouse du Stade de France ressemble à celui que les deux joueurs ont donné à voir le reste de la saison. Hier encore, il a fallu une demi-volée fracassée de Licha (28ème), puis une déviation du bout des doigts de Lloris (66ème) pour que l’OL emporte la mise. A défaut d’être toujours décisifs, les deux joueurs restent encore ceux qui l’ont été le plus souvent. Ce qui suffit à leur confier le rôle de sauveurs de la patrie lyonnaise quand elle évolue sous la menace. Ce fut incontestablement une des forces de l’OL cette saison pour ne pas couler complètement à la façon des Marseillais. Cela reste encore une de ses principales faiblesses, alors même qu’une des grandes priorités annoncées en début de saison par Rémi Garde était de réconcilier une équipe avec son jeu.

Briand et Cissokho, coupables à la fête

Le reste de l’équipe a déjà quitté le plancher. Ne restent plus que deux hommes et une coupe. Aly Cissokho et Jimmy Briand s’en donnent à cœur joie pour montrer à quel point ils savourent le moment, ce premier titre remporté sous les couleurs lyonnaises. On se dit qu’il faut bien ça pour renvoyer au loin cette autre réalité qui a fait des deux joueurs la partie visible dans la redistribution des rôles établie depuis le désastre de Nicosie. Au lendemain de l’élimination, Garde avait pourtant prévenu qu’il se refuserait à ce genre mise à l’écart qui désigne sur le champ son lot de coupables : « Ce n’est pas comme ça que ça marche ! » Surtout quand la fin de saison promet d’être incertaine, que l’effectif est devenu plus léger – en qualité comme en quantité – et que l’OL finira avec le titre d’équipe de L1 ayant disputé le plus grand nombre de matchs officiels cette saison.

C’est pourtant comme ça que les choses ont fini par se passer pour Briand et Cissokho : leurs passages plus fréquents par le banc en ont fait les joueurs les plus souvent cités au moment de chercher les coupables. Mais coupables de quoi au juste ? D’inconstance côté Jimmy. Au mois d’octobre dernier, l’ancien Rennais avait pourtant réussi à venir à bout des sifflets qu’entraînait la seule évocation de son nom côté tribunes. Une poignée de buts décisifs, et l’on pouvait enfin mettre en évidence ce travail de sourd mené à la manière d’un Govou – repli défensif, suractivité évidente et dernier geste approximatif. Quelques mois plus tard, retour à la case départ, les sifflets en moins. Non pas que le supporter ait encore en mémoire le moment Briand de l’automne dernier. C’est que Jimmy ne foule plus les terrains qu’en qualité de supersub. Y compris, comme ce fut le cas hier soir, lorsque la voie est libre pour une place de titulaire – forfait de Bastos. Entré à quelques minutes de la fin, Briand eu le temps de faire valoir son potentiel de gros croqueur, le temps d’un dernier duel perdu (85ème).

Rémi Garde aurait pu désigner Cissokho comme un autre coupable possible du délit d’inconstance. Dans ses mises au point des dernières semaines, le coach lyonnais a surtout soulevé les façons du garçon. Même franchise que Briand, même naïveté aussi quand il se pointe face aux médias. Aly ne maîtrise pas tout. D’après Garde, ce serait aussi le cas de son environnement. Du coup, quand on a vu Dabo occuper sa place côté gauche, on a repensé au lamento le plus souvent entonné par l’entraîneur cette saison : ces « intérêts divergeant » qui emportent avec eux une part du collectif. Hier soir, la qualité de l’engagement de Cissokho contrastait avec celle aperçu une semaine plus tôt face à Lorient. Concentration, intensité, application : cette fois, tout y était. L’intérêt aussi, visiblement.

Gourcuff, du souvenir en magasin

Quatre, cinq minutes, pas plus. Ce qu’il faut aux Lyonnais pour poser les règles de la partie : on domine et vous subissez. Chacun à sa place, la discipline est de sortie pour ce soir. Au point de se demander s’ils n’en font pas un peu trop, à faire tourner le ballon à vide. Bras en l’air et trépignements d’impatience, Gourcuff s’en agace ouvertement. Après tous ces mois passés à vivre planqué, l’ex-enfant chéri du foot français fait tout pour attirer l’attention. Un coup je pars à droite, un autre à gauche, je libère l’intervalle, donne la moi et tu verras ce que j’en fais. Pour bien se faire comprendre, Gourcuff profite de ses premières prises de balle pour donner grand spectacle, celui qui reste imprimé dans toutes les têtes, du type à la gestuelle déliée qui vous passe en revue toute une défense.

On le sait, le football fabrique des souvenirs. Et ces derniers mois, en revoyant à l’infini ces mêmes actions des années girondines – contre Toulouse ou Paris, au hasard –, on a compris que le meneur de jeu avait su plus qu’aucun autre en fabriquer, du souvenir. Pour ce qui est du football, on repassera. Car, en vrai, l’autre part du grand joueur qu’il fut entre 2009 et 2010 manque toujours : cette caisse qui permet au porteur du ballon d’avoir une solution à 10-15 mètres de lui. Cette part-là manque cruellement à Lyon. Au point d’entendre Cris balancer la veille du match : « Il nous manque quelqu’un qui a les épaules larges au milieu de terrain. Il faut l’acheter. Le joueur qui aurait pu nous apporter ça, c’est Yoann. Malheureusement il a été embêté par ses blessures » (Le Progrès). C’est ce aussi qu’on a vu : le gars sort à la 67ème minute, complètement rincé et incapable d’aller plus loin que ses envolées de première période. Reste qu’on est à quelques semaines du choix des 23 pour l’Euro et faire fonctionner le souvenir est encore la meilleure façon d’emporter la décision de Laurent Blanc. Qui s’en plaindra ? Certainement pas les supporters qui scandaient son nom hier soir. Et puis, autant qu’on sache, raviver les souvenirs, l’OL en est là lui aussi. Une Coupe de France permet bien ça.

Par Serge Rezza

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