- CDM 2018
- Gr.C
- Danemark-France
Kjær : « J’adore me confronter aux meilleurs du monde »
À 29 ans, le capitaine de la Danemark se sent prêt et mûr pour amener son pays aux huitièmes de finale de la Coupe du monde. Pour ce faire, son équipe ne doit pas perdre face à la France. Rencontre avec un mec qui est toujours motivé dans les défis difficiles.
Tu disputes actuellement ta deuxième Coupe du monde, huit ans après la première. Comment te sens-tu ?
J’ai eu la chance de faire partie de l’équipe nationale pour la Coupe du monde 2010. En tant que jeune joueur, ça a été une expérience unique, car je venais d’être catapulté dans une réalité différente. Je prenais part à une compétition avec des sacrés footballeurs que je n’avais vus qu’à la télé quelques années auparavant. Là, c’est différent, j’ai grandi, je suis plus mature. J’ai 29 ans, je me sens au top de ma carrière, je joue la Coupe du monde et j’évolue dans le meilleur championnat du monde avec un grand club comme Séville.
Et tu es le capitaine du Danemark.Oui. C’est quelque chose de spécial d’être en Russie en tant que capitaine de mon équipe nationale. Je suis très fier de ça. Déjà la première fois que j’ai mis le brassard, j’ai senti une grande fierté s’emparer de tout mon corps.
Vous allez jouer votre qualification ce mardi face à la France.
Oui. On connaît tous l’énorme potentiel de l’équipe de France. Mais nous sommes en confiance : nous sommes sur une série de 17 matchs sans défaite, cela n’était jamais arrivé dans l’histoire du Danemark (dernière défaite en octobre 2016, contre le Monténégro, N.D.L.R.). Cela nous donne encore plus de motivation et de puissance. On jouera contre les Bleus comme on l’a fait jusqu’à maintenant.
Tu as joué en Ligue 1 avec le LOSC, donc tu connais bien le foot français. En tant que défenseur, est-ce que tu appréhendes de jouer face à des joueurs comme Griezmann et Mbappé ?Nous, les footballeurs, on ne doit avoir peur de rien pour jouer à notre meilleur niveau. Je voulais être joueur de foot pour vivre ce genre de matchs, les grands matchs. En plus, j’adore devoir me confronter aux meilleurs, et la France en a plusieurs.
Que penses-tu de l’équipe de France ?Lorsqu’elle est au top de sa forme, la France est assurément l’une des favorites à la victoire finale dans cette Coupe du monde. Il faut que tous les joueurs trouvent leur rythme. Mais ils ont tellement de bons joueurs qu’ils pourraient faire trois équipes différentes, toutes capable de faire le job en Russie.
Quels sont les autres favoris de ce Mondial ?L’Espagne et le Brésil. Cependant, je pense que dans une compétition comme celle-là, tout peut se passer quand il y a un seul match décisif. On a vu tellement de fois des équipes réaliser une superbe phase de poules et s’écrouler dès les huitièmes. Il y a plein de facteurs qui peuvent influer : la forme physique, la confiance et bien sûr la chance. À partir des huitièmes de finale, chaque détail compte.
Tu as joué dans les principaux championnats d’Europe à part la Premier League. Où as-tu appris à défendre le mieux ?
Le foot, c’est un long processus d’éducation. Tu es toujours en train de pratiquer et d’apprendre quelque chose de nouveau pendant ta carrière. Je crois avoir appris différentes choses partout où j’étais, car chaque championnat a sa particularité. J’ai commencé mon parcours de défenseur en Italie et je crois que la Serie A est l’endroit parfait pour apprendre à défendre et se placer le mieux possible. J’ai vécu deux années magnifiques à Lille où j’avais beaucoup de responsabilités, je faisais partie d’une bonne défense et je pouvais compter sur de bons coéquipiers. J’ai notamment de très beaux souvenirs de ma première saison à Lille, quand on avait construit un mur dans notre défense et on a terminé troisièmes en Ligue 1.
Le grand Danemark des années 1980 et 1990 a fait l’histoire. Vous êtes venus en Russie pour écrire un nouveau chapitre ? Bien sûr qu’on aime les histoires sur le grand Danemark du passé, mais on ne joue pas contre les fantasmes. On est fiers de ce qu’on est en train de faire maintenant. Nous avons établi un record avec ces 17 matchs sans défaite. Maintenant, à nous d’aller encore plus loin. Le Danemark n’a pas disputé un huitième de finale de Coupe du monde depuis seize ans. À nous de faire le job et d’y remédier. L’ambition est énorme.
Propos recueillis par Antonio Moschella