- L1
- Rennes/PSG
Jallet, l’anti-Llacer
Il aurait pu être appelé par Laurent Blanc pour affronter le Brésil mercredi au Stade de France, au lieu de ça, Christophe Jallet regardera le match de son canapé. En attendant, ce soir il sera de la partie avec son club qui défie le stade Rennais en championnat, et ce, en toute discrétion. Comme d'habitude.
« Dans une équipe, on a besoin de stars et de besogneux. Les stars sont exposées, c’est normal. Moi, je préfère qu’on me laisse tranquille finalement » . Voilà comment Christophe Jallet se définissait dans L’Équipe début janvier. Un mec sans histoire, sans strass, sans vague. Après tout, le Petit Robert est limpide sur la définition du mec « besogneux ». On parle alors de quelqu’un qui travaille avec application mais mal. A bien y réfléchir, le numéro 26 francilien n’est pas de ceux-là. Au contraire. Certes, l’arrière droit bosse, mais le résultat est (très) souvent largement au-dessus de la moyenne. Arrivé en catimini dans la capitale en provenance de Lorient en juillet 2009, l’ancien Niortais devait, à la base, être cantonné à un rôle de doublure de Ceara. 18 mois plus tard, le Brésilien a disparu, comme aspiré par la concurrence. Oui, Christophe Jallet est devenu un titulaire indiscutable au sein de la défense d’Antoine Kombouaré. Pourtant l’intéressé ne souhaite pas tirer la couverture. Il se voit comme un joueur de l’ombre. « Des joueurs comme Francis Llacer, il en faut. Je suis dans la catégorie des joueurs qui ne doivent pas lâcher sinon le coup de bambou derrière la nuque arrive aussi sec » balançait-il au quotidien sportif, comme gêné par son éclosion.
Polyvalent
Là ou Cisco était besogneux, Jallet est talentueux. Solide défensivement, important dans l’animation offensive, le latéral est un vrai défenseur moderne. D’autant que le lascar est polyvalent, il peut jouer à gauche ou milieu droit au besoin. Un moindre mal, surtout pour un mec acheté 3 millions d’euros. Une somme dérisoire actuellement. Même son ancien coach Christian Gourcuff semblait scié par ses performances parisiennes. « En voyant ses prestations à Paris, je me dis qu’on ne l’a pas vendu assez cher » déclarait le Merlu dans Le Parisien à l’automne 2009. Pourtant, statistiquement, le défenseur est en retard sur son tableau de marche. On parle quand même d’un type qui valait 3 buts et 8 passes décisives en championnat l’an dernier. Pour le millésime actuel, Jallet est vierge dans les deux catégories. Il se contente avant tout de défendre. Et il le fait bien. Très rarement pris en défaut (24 fautes commises en 19 matches, un seul carton jaune), le lascar s’applique également à bien serrer son couloir et à combiner avec Ludovic Giuly.
Digne héritier de Jimmy Algerino
Finalement, Christophe Jallet s’inscrit dans la lignée des latéraux du Paris-SG. Surtout à droite où les Jean-Lus Sassus, José Cobos, Oumar Dieng et autres Cristobal ont fait le métier. De tous les pensionnaires du poste, Jallet se rapproche surtout de Jimmy Algerino qui squatta la place un quinquennat entre 1996 et 2001. Car être arrière droit au PSG, c’est laborieux, difficile, délicat et terriblement usant. Suffit de regarder la carrière de Bernard Mendy.
Pour autant, Jallet continue son petit bonhomme de chemin (on parle d’une prolongation de contrat au PSG). Contre Rennes, il y a aura un défi à relever. Celui de mettre fin à 8 années de disette en terre bretonne (6 défaites et 2 nuls et aucun but marqué depuis quatre saison). Pour retrouver trace de la dernière victoire parisienne chez Salma Hayek, il faut remonter au PSG de Ronaldinho.
Par