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Ils ont marqué le foot sud-américain (de 80 à 71)

Par Léo Ruiz, Florian Lefèvre, Alexandre Doskov, Arthur Jeanne et Ruben Curiel
8 minutes
Ils ont marqué le foot sud-américain (de 80 à 71)

Après les tops européens, voici le classement des joueurs qui ont marqué le football sud-américain. Aujourd'hui, les joueurs classés de la 80e à la 71e place.

80. Álex Aguinaga

Les 10 de grande qualité ne sont pas l’apanage des Argentins ou des Colombiens, l’Équateur a aussi eu un 10 superlatif. Un homme à la queue de cheval éternelle appelé Alex Aguinaga. El Maestro se fait remarquer en 1989 lors de la Copa América. À l’époque, Arrigo Sacchi a envoyé son assistant Fabio Capello pour superviser le tournoi. Et Fabio n’a d’yeux que pour Aguinaga qu’il souhaite ramener dans ses bagages à Milan. Las, Alex vient de s’engager avec les Mexicains de Necaxa. Un club où il restera quatorze ans et remportera trois championnats, s’affirmant comme l’un des plus grands du championnat mexicain. En sélection, « El Güero » brille aussi, il dispute huit Copa América (un record) et mène l’Équateur à la première Coupe du monde de son histoire. Grâce à ses passes millimétrées et ses coups francs chirurgicaux. AJ


79. Freddy Rincón

Dernièrement, le nom de Freddy Rincón a été mentionné dans une sombre affaire de blanchiment d’argent à travers le trafic de drogue. Interpol avait même lancé un mandat d’arrêt contre lui, avant que l’ancien international colombien ne soit acquitté. Milieu de l’incroyable sélection colombienne des années 1990, Rincón a parcouru le continent sud-américain, amassant quelques titres, laissant une trace indélébile au Brésil, avec Palmeiras et Corinthians. En 1995, il signe au Real Madrid. Un échec total, qu’il attribuera plus tard au racisme dont il a été victime en Espagne. On se souviendra de lui pour ce but magnifique marqué contre les Allemands lors du Mondial 1990 en Italie. RC


78. Carlos Bianchi

Avant de se construire un des plus beaux palmarès du foot argentin sur les bancs de touche de Vélez et Boca Juniors, Carlos Bianchi a passé sa carrière à mettre le ballon au fond des filets. Trois titres de meilleur buteur avec Vélez en Argentine, cinq avec Reims et le PSG en France, ce qui fait de lui l’Argentin le plus prolifique de l’histoire en première division. Explications : « Mes matchs se résumaient à un duel avec les défenseurs. Mon travail, c’était de mettre des buts. Il n’y avait rien d’autre. Les défenseurs, le but et moi. J’étais opportuniste et assez froid face au but. Je me débrouillais bien de la tête et des deux pieds. Ah, et j’avais un bon crochet. En championnat, au total, j’ai marqué 385 buts. C’est pas mal, non ? » C’est en tout cas mieux que Di Stéfano et, pour l’instant, que Messi. LR

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77. Ariel Ortega

À l’image des nouveaux Zidane en France, l’Argentine a longtemps été à la recherche du « nuevo Maradona » . Riquelme, Aimar, D’Alessandro ont tour à tour été perçus comme les successeurs du Diez. Mais le premier et le plus sérieux prétendant fut indiscutablement El Burrito (le petit âne en VF) Ortega. Le jeune meneur de River fut même chargé de remplacer l’idole quand celui-ci fut exclu du Mondial 1994. Un remplacement logique, car en plus d’une silhouette comparable et d’une technique extraordinaire, les deux hommes partagent une addiction commune au vice : la blanche pour Maradona, l’alcool pour Ariel. Et aussi un drôle de caractère. Les deux combinés empêchent Ortega de réaliser la carrière européenne en phase avec son immense talent. Mais pas de devenir une idole à River Plate où il remporte six titres de champion et une Copa Libertadores lors de ses quatre passages. Notamment grâce à son amour des petits ballons piqués. Sa signature. AJ


76. Pedro Petrone

Avant de martyriser les gardiens du continent et de devenir le premier avant-centre de l’histoire, Pedro Petrone portait lui-même les gants. C’était lors de ses débuts, à seize ans, au Club Solferino. Deux ans plus tard, sous le maillot de Charley FC, Petrone devient attaquant. Dès 1923, Perucho dispute son premier match avec la sélection uruguayenne. Un an plus tard, la règle du hors-jeu change et Petrone en profite pour inventer ce qui deviendra le poste d’attaquant de pointe. Joueur de Nacional, Perucho va connaître la pire période de sa carrière en 1925. Lors d’une tournée en Europe, il se blesse gravement au genou. « Si j’avais eu une arme à la main, je l’aurais utilisée » , racontait-il pour décrire sa douleur. Alors que la rumeur d’une amputation court, il revient sur les terrains. En 1930, il remporte avec la Celeste la première Coupe du monde de l’histoire. Il deviendra plus tard le premier joueur étranger de la Fiorentina. En 1933, après une dernière pige au Nacional, il prend sa retraite. Avec quelques trophées dans son armoire : une Coupe du monde, deux médailles d’or aux JO, deux Copas América et deux titres de champion national. Rien que ça. RC

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75. Oswaldo Piazza

S’il facture plus d’une centaine de matchs à Lanus et à Velez et quinze sélections avec l’Albiceleste, Piazza n’a pas laissé de trace indélébile en Argentine. Peut-être la faute au péage de Salon-de-Provence, où un accident de voiture de sa femme l’a privé de la Coupe du monde 78. C’est donc dans le gris de Saint-Étienne que le stoppeur comme on n’en fait plus a conquis les cœurs : le triplé 74-75-76, la finale des poteaux carrés, les chevauchées fantastiques. Son histoire d’amour avec les Verts est éternelle. D’ailleurs, depuis son quartier cossu de Nuñez à Buenos Aires, où il vit et travaille avec l’agent de Bergessio, il suit toujours de près les résultats de son ancienne équipe, à laquelle il envoie de temps en temps quelques promesses argentines. « Et tous les ans, on se retrouve dans le Forez pour jouer au golf avec toute la troupe : Bathenay, Janvion, Larqué, Rocheteau, Synaeghel, les Revelli… » Nostalgie stéphanoise. LR


74. Arthur Friedenreich

Bien avant Pelé, il aurait marqué en tout 1329 buts en 1239 matchs. Impossible aujourd’hui de confirmer le calcul fait par son père, mais une chose est sûre : à l’aube du XXe siècle, Arthur Friedenreich a marqué le football. À une époque où la société brésilienne réservait la pratique du foot aux blancs, son teint basané, hérité de sa mère – une lavandière brésilienne noire – aurait pu l’empêcher de jouer si son père – un commerçant allemand blanc – n’avait pas forcé les portes du Sport Club Germânia, le club des émigrés allemands de São Paulo. Le 27 juillet 1914, celui qui s’est rendu célèbre par ses feintes de corps et ses frappes enroulées avant-gardistes débute dans la première Seleção, qui bat Exeter City, un club anglais, 2-0. Ce jour-là, le poids plume laisse deux dents sur le pré. Surnommé El Tigre, puis Roi des Rois lors d’une tournée en Europe en 1925, Friedenreich aurait pu participer au premier Mondial si selon certaines sources, le foot brésilien n’avait pas restreint la sélection qu’aux seuls joueurs de Rio, quand d’autres sources indiquent qu’il s’était alors fracturé le tibia. FL

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73. Raí

Le sourire et les larmes. La banane d’un champion du monde brésilien qui a tout gagné avec São Paulo FC avant d’illuminer Paris. Ses passes décisives. Ses penaltys. Sa rage de vaincre et son triplé contre le Steaua Bucarest. Sa classe naturelle avec le numéro 10 dans le dos. Son élégance en dehors du terrain. Qui portait, porte et portera mieux le maillot du Paris Saint-Germain que Capitaine Raí ? Et il y a les sanglots. L’émotion d’un homme au pied du virage Auteuil un soir où le Parc était aux couleurs du Brésil. « J’ai connu beaucoup de joies collectives, notamment dans mon ancien club de São Paulo, mais là, c’était de l’amour pour moi. J’ai craqué, je ne pouvais plus retenir mes larmes. C’était un moment d’une intensité extraordinaire. » Raí, à jamais une légende. FL


72. Ademir

Sur le terrain, le Brésilien Ademir Marques de Menezes – ou Ademir tout court – savait faire une chose : marquer. Beaucoup, partout, tout le temps. Attaquant emblématique du club de Vasco de Gama, il a remporté plusieurs titres de champion de l’État de Rio en terminant meilleur buteur en 1949 et 1950. Et entre ses longues années passées à Vasco de Gama, il s’était permis une pige d’une saison au Fluminense. L’entraîneur du « Flu » de l’époque, Gentil Cardoso, avait alors déclaré : « Donnez-moi Ademir, et je vous donne le titre de champion. » Bingo, Ademir arrive en 1946, et le club finit champion de l’État de Rio la même année. Mais son plus grand fait d’armes reste d’avoir été le meilleur buteur de la Coupe du monde 1950, avec huit buts, même si la compétition s’était terminée par le drame de la défaite face à l’Uruguay au Maracanã. Surnommé « le dynamiteur » pour son explosivité, sa vitesse et ses courses de dératé balle au pied, Ademir a presque tourné à un but par match lors de son passage avec la Seleção – 32 buts en 39 matchs –, et a ensuite connu une carrière de consultant et de journaliste pour des médias sportifs brésiliens. AD


71. Leonel Sánchez

Avant la paire Sa-Za et ce superbe maillot Reebok lors du Mondial français, avant la défaite terrible face au Brésil de la génération Vidal-Sánchez-Medel en 2014, le Chili avait déjà brillé lors d’un Mondial. Une seule fois. C’était en 1962 et c’était à la maison. À l’époque, la Roja est portée par Leonel Sánchez. Gaucher magique, Leon emmène son pays en demi-finale du tournoi, après avoir asséné un bon coup de poing dans le menton de l’Italien Mario David, lors de la « batalla de Santiago » , un match connu comme le plus violent de l’histoire des coupes du monde. En quarts de finale face à l’URSS, il porte encore l’estocade, d’un coup de canon cette fois qui trompe Lev Yachine. L’aventure chilienne se terminera face au Brésil. Déjà. Mais Leonel, co meilleur-buteur de la compétition, finira aussi parmi ses tout meilleurs joueurs. De quoi se faire draguer par l’AC Milan et le Real. En vain, Sánchez reste fidèle à l’Universidad de Chile et à son ballet azul. AJ

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