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Guinée, quand des internationaux se retrouvent au milieu d’un coup d’État

Par Alexis Billebault
4 minutes
Guinée, quand des internationaux se retrouvent au milieu d’un coup d’État

Le match entre la Guinée et le Maroc, prévu lundi pour le compte de la deuxième journée des qualifications pour la Coupe du monde 2022, a été reporté, après le coup d’État de dimanche à Conakry. Les Marocains, dont l’hôtel était situé près du palais présidentiel, ont entendu les armes automatiques crépiter, avant leur évacuation, dimanche soir. Quant aux Guinéens, éloignés des scènes de combat, ils ont surtout craint pour la sécurité de leurs proches.

Fouzi Lekjaa, accompagné de quelques membres de la Fédération royale marocaine de football (FRMF) qu’il dirige, aurait pu arriver à Conakry en plein coup d’État, malheureusement une vieille tradition guinéenne depuis l’indépendance obtenue en 1958. « Une heure avant de décoller, il a été informé de la situation en Guinée. Son avion devait quitter Rabat dans la matinée, et le putsch venait d’avoir lieu », explique un responsable de la FRMF. Mais le boss du football marocain a vite compris que venait de commencer une journée particulière, faite d’attente, de stress et de dizaines de coups de téléphone.

Les Lions de l’Atlas étaient arrivés vendredi dans la capitale guinéenne, au lendemain de leur victoire obtenue face au Soudan (2-0) à Rabat, afin de préparer au mieux la confrontation avec le Syli National. Et dimanche matin, vers 8 heures, des tirs ont éclaté aux abords du palais présidentiel de Sekhoutoureya (ce qui signifie en langue soussou chez Sekou Touré, du nom de l’ancien dictateur Ahmed Sekou Touré, qui a régné sur le pays de 1958 à 1984, NDLR). Des putschistes, emmenés par le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, tentaient de renverser le président Alpha Condé, qui occupait les lieux, et qui ne s’attendait sans doute pas à un réveil aussi brutal. « L’hôtel (Palm Camayenne, NDLR)de notre délégation était situé très près du palais. Toute la matinée, les joueurs, le staff technique notamment ont entendu des tirs. Lekjaa assurait la liaison entre les autorités et la sélection », poursuit le responsable marocain.

« Du stress, de l’inquiétude » côté marocain

« L’établissement avait beau être protégé, ce n’est pas très rassurant d’entendre des coups de feu. Nous étions confinés, avec l’interdiction de sortir, bien sûr. Nous avons vite compris que le match n’aurait pas lieu lundi, et que la priorité des autorités marocaines était de nous évacuer le plus vite possible », intervient, en off, un membre de la délégation marocaine (la FRMF a refusé que des joueurs ou des membres du staff s’expriment en on sur les évènements, NDLR). À Rabat, le roi Mohamed VI active ses réseaux diplomatiques pour que la sélection nationale puisse quitter rapidement Conakry avec l’avion spécial affrété pour l’occasion. « L’appareil était resté en Guinée. Il était prêt à décoller, mais il fallait seulement attendre le feu vert des autorités locales. Or, juste après un coup d’État, c’est le genre de démarche qui prend du temps. Pendant des heures, même si les joueurs et les membres du staff n’ont jamais été menacés, le temps a été très long. Il y a eu du stress, de l’inquiétude. Certains de nos nouveaux joueurs – Sofiane Alakouch (Metz), Souffian El Karouani (NEC Nimègue), Imran Louza (Watford), Youssef Maleh (Fiorentina), que Vahid Halilhodžić avait convoqués pour ces deux matchs – allaient disputer pour la première fois un match en Afrique. Cela a dû les surprendre », glisse un dirigeant de la FRMF.

Kamano : « Je ne me suis jamais senti en danger »

La Guinée et le Maroc entretenant de bonnes relations, l’avion des Lions de l’Atlas a pu quitter Conakry dans la soirée de dimanche pour rejoindre Rabat, après 4 heures de vol. Mais avant d’embarquer, les Marocains ont eu droit, malgré leur escorte, à un au revoir un peu particulier de la part de quelques Guinéens. « Notre bus a été un peu secoué, des gens tapaient dessus, ce n’était pas très agréable », reprend un des membres de la délégation présents en Guinée. Mais contrairement aux Marocains, les joueurs guinéens n’avaient pas encore, lundi après-midi, quitté leur pays. « Nous savons que la situation est beaucoup plus calme que dimanche à Conakry. Notre hôtel est situé assez loin du palais présidentiel, et nous n’avons entendu aucun coup de feu, rapporte l’attaquant François Kamano, ex-Bordelais aujourd’hui au Lokomotiv Moscou. Les informations, je les ai eues en regardant la presse sur Internet ou les réseaux sociaux. Mais je ne me suis jamais senti en danger. Notre hôtel est très sécurisé, il était loin des combats. C’est surtout pour nos familles, nos amis, que nous étions inquiets. »

Les frontières ayant été rouvertes par les nouveaux maîtres du pays, Kamano et les autres internationaux évoluant à l’étranger cherchaient lundi le moyen le plus rapide de quitter Conakry. « Le match n’aura pas lieu au Maroc mardi ou mercredi, comme on avait pu le lire ou l’entendre. La FIFA va fixer une date, assure Kamano. Nous essayons de trouver un avion pour repartir dans nos clubs respectifs. » Aux dernières nouvelles, la FIFA devrait communiquer sur le sujet en milieu de semaine. Avec un calendrier déjà surchargé, on lui souhaite bien du plaisir pour trouver une date qui saura satisfaire tout le monde…

Dans cet article :
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Par Alexis Billebault

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