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Et si Samuel Eto’o allait en prison ?

Par Maxime Brigand et Swann Borsellino
Et si Samuel Eto’o allait en prison ?

Auteur d'un dribble très barcelonais sur le fisc espagnol, Samuel Eto'o risque dix ans de prison. Ça donnerait quoi, si le Camerounais faisait un tour derrière les barreaux ?

Les faits

Samuel a ses petites oreilles qui frétillent. Barcelone serait donc définitivement devenue une terre de magouilles, entre le bordel d’un coq brésilien et les saloperies fiscales d’un fils à papa argentin. Pour Eto’o, la justice a débarqué dans sa vie en 2012. La raison ? Un une-deux raté avec le fisc espagnol entre 2006 et 2009 et une faute estimée à 3,46 millions d’euros, soit moins que Messi, mais avec un an de plus. Pas grand-chose quoi. Sauf que Léo le tout puissant a été condamné à vingt et un mois de cabane et quelques chèques, là où Saméto risque dix ans et demi, comme l’a expliqué El Pais jeudi matin. N’est pas prophète qui veut, et personne ne comprend trop pourquoi ce jeu des différences. Mais bon, l’homme aux oreilles de gosse a sur sa table quatre accusations pour avoir notamment caché ses droits à l’image entre l’Espagne et la Hongrie. Selon le fisc espingouin, Saméto était propriétaire de ces droits et il aurait dû être imposé au taux maximal de l’impôt sur le revenu (45%), alors que Puma lui filait entre 1,5 et 3 millions d’euros chaque saison. Alors, c’est quoi ce bordel ? Le Camerounais dit que c’est la faute de son agent, Josep Maria Mesalles dit que le proprio d’Eto’o Télécom savait tout. On se crache dessus, on se retourne le crâne, mais voilà, au bout d’un moment, Saméto doit payer. Et c’est maintenant.

NB :Ce qui suit est une fiction, et toute ressemblance avec des faits réels serait évidemment fortuite.


Saison 1 : le procès

Fred Hermel ne peut plus attendre. Alors, devant le tribunal de Barcelone, il tourne sur lui-même et se contente de répéter sans arrêt : « Bordel, à Madrid, on n’aurait jamais vu ça… » Bref, Saméto débarque enfin et fend la foule avec son sceptre royal. Un vrai, pas celui d’Ottokar, hein. Pour l’occasion, il a décidé de poser avec une couronne entourée d’une fourrure en hommage au maître Bokassa. Sacré Soudard. Face caméra, il est clair : « Je suis venu ici pour prouver que Saméto est innocent. La vérité sera rendue aujourd’hui. Et j’ai décidé de me défendre seul, personne ne peut parler à ma place. » Présent dans la foule, Pep Guardiola est dégagé de la salle par les dents de Samuel, Rigobert Song et Achille Emana, après un mouvement du sceptre qui raconte beaucoup. La sentence tombe et est confirmé : ce sera la taule. « Messi n’a pris que vingt et un mois, Mascherano un an, je suis meilleur et puis c’est tout. Personne n’arrive à l’oreille de Saméto. » Il négocie pourtant avec une seule demande. Finir à la prison de la Santé. La raison ? « C’est à côté de Saint-Anne et je sais que je pourrai y retrouver Pep. » Saméto remonte sa cape, pose sa couronne et se retourne. Il sort du tribunal avec un matricule qui se balance : 234 234. Un Lion ne meurt jamais.


Saison 2 : l’arrivée en prison

Saméto est alors transféré à la Santé quelques jours plus tard. Pour l’occasion, il faut tendre l’oreille : « Aaaaaaaaah… C’est seulement sur beIN Sport. En exclusivité pour vous, en direct, Charlie, Elie, Omar. Un tableau parfaaait. On va se régaler mes amiis. » Alexandre Ruiz est touché pour son « Sam » . Il n’oublie jamais les vrais et sait que l’histoire se joue sous ses yeux. Au Cameroun, Paul Biya, en sueur depuis sa demande de faire revenir Dieu à la maison, décrète un deuil national. Le Sénégalais Youssou N’Dour en profite pour ramener sa gueule devant la Santé : « We will live for looooove united ! » Le moment choisi pour voir une hystérique surgir : Nathalie Koah is back. C’est son heure et elle prend le micro : « Il faut que personne n’oublie que j’ai été le jouet de ce cochon pendant des années. » Ambiance tendue. Saméto débarque, entre et vide ses poches : quatorze téléphones, une bague et une photo de José Mourinho. « Pour ne jamais oublier. » Et il se retourne. Crush immédiat sur un clin d’œil dévastateur de Shéhérazade, médecin chef de la prison, sosie officiel de Sara Tancredi en Afrique du Nord.


Saison 3 : la vie derrière les barreaux

Qui dit prison française dit codétenus. Une proximité difficile à digérer les premiers mois pour Samuel Eto’o, enfermé dans une pièce de la taille habituelle de ses toilettes. Voleur multi-récidiviste et fan de foot, Marko tente de briser la glace avec le matricule 234 234 : « Écoute Sam, je sais qu’avant pour toi, 9, c’était un numéro de maillot. Mais il faut t’y faire : aujourd’hui, 9, c’est la taille en mètres carrés de ton appartement. » Une phrase qui a le mérite de réveiller Samuel, qui se laissait un peu vivre ces premières semaines. « Tu as raison, Marko. Saméto ne peut pas vivre là-dedans. » Crayon papier en main, le Camerounais commence à griffonner des LV un peu partout sur les murs de la chambre. « Voilà, le papier peint Vuitton, comme à la maison. Je vais faire les draps Prada maintenant. » La session Valérie Damidot terminée, Samuel profite du seul luxe qui lui est véritablement octroyé : la télévision. Neuf pouces, évidemment, pour le neuf des neuf. « C’était la taille de l’écran de ma voiture, putain. » Mais le pire dans tout ça, c’est encore la nourriture. De son passé de membre éminent de la sélection camerounaise, Eto’o garde une certaine paranoïa. « Tu sais Marko, à une époque, j’ai vécu avec un groupe de policiers. L’un dormait devant ma porte. Je ne portais pas l’équipement donné par la Fédération, je demandais tout directement à Puma. Je ne mangeais même plus avec mes partenaires, de peur d’être empoisonné » , dit-il, méfiant, devant son plateau qu’il n’ose pas manger. Amaigri, Eto’o tente bien de taper le ballon en équipe avec le détenu M1Y1T1HO, Jérôme Cahuzac, lors d’un tournoi de 2 vs 2. « Putain, j’ai cru que c’était le mec de Bastia qui avait pris de la taule, moi. » Défait même au foot, Sam broie du noir. Une dépression réelle qui le conduit à voir de plus en plus souvent Shéhérazade, formée psychiatre. Mais même l’amour ne semble pas éteindre le spleen de Samuel.


Saison 4 : le ras-le-bol et l’évasion

Il paraît que l’amour dure trois ans. S’il n’a jamais aimé la prison, Samuel Eto’o ne digère pas sa troisième année à la Santé. Au détour de l’une de ses trois visites médicales hebdomadaires, le Camerounais se confie à Shéhérazade : « Je ne veux pas que tu crois que Samuel est l’homme que tu as découvert ici. Pour nous, j’imagine mieux. J’imagine de la liberté. Mieux, j’imagine un canapé en crocodile. » Conquise, sa douce tente de répondre avec sagesse : « Samuel, tu sais, avec tes moyens, si tu prenais un bon avocat, tu pourrais bientôt sortir. Comment tu expliques que Messi soit encore en train de planter des buts en Ligue des champions ? » Touché dans son immense ego, Saméto coupe court à la discussion : « Moi, Shéhérazade, je ne suis que panache et volupté. Si je quitte la Santé, je la quitte la tête haute, en m’évadant. Pas en sortant comme monsieur Tout-le-monde, avec mes affaires dans un sac Tati sorti du clip de Tonton du bled. » Du genre à se donner les moyens de ses ambitions, Samuel regarde la photo de José Mourinho accrochée dans sa cellule et prend sa plus belle plume. « Cher José, toi et moi, nous avons parfois eu des points de vue différents, mais là, j’ai peut-être besoin de réaliser le plus beau coup tactique de ma carrière. Aide-moi. Sam. » Mais alors qu’il planche sur son évasion, 234 234 est victime d’un nouveau coup dur : Marko a terminé sa peine. Son ami s’en va et est remplacé par Pedro, accusé de tentative de meurtre sur sa femme. Costaud et tatoué des pieds à la tête, le Portugais d’origine est intimidant, mais les tatouages semblent frais et faits par François l’Embrouille. « C’est José qui m’envoie, Sam. Dans mon dos, il a inscrit ses consignes tactiques. » L’évasion est prévue le 22 mai 2020, dix ans jour pour jour après la victoire de l’Inter en Ligue des champions. Au petit matin, Samuel rejoint le bas de l’aile droite de la prison de la Santé : « Va là où tu t’es senti le mieux sous mes ordres » , a inscrit José dans le dos de Pedro. « Là-bas, à 8 heures tapantes, tu feras ta meilleure célébration. » Les cheveux grisonnants à cause de son âge réel en 2020, cinquante ans, Eto’o s’exécute et fait mine d’être vieux, le dos courbé par le poids des années. Invisible par les caméras car baissé, Eto’o se rappelle la dernière consigne du Mou : « Devant la porte dérobée, utilise ton meilleur atout. Une connaissance viendra te chercher ensuite. » Le Camerounais glisse alors son oreille microscopique dans la grande serrure qui semble avoir été traficotée. La porte s’ouvre. Sam court vers la sortie. Une alarme sonne, mais un bus garé devant la sortie principale empêche les policiers de sévir. Une voiture vient chercher Samuel et démarre en trombe. « Merci, M. Sarkozy » , balance Saméto. « Imagine ce que j’aurais pu faire pour toi, si tu avais vraiment joué à Paris » , sabre Sarkozy. « Je n’hésiterai pas à vous renvoyer l’ascenseur quand ça sera votre tour » , répond Samuel, apaisé. « Je peux vous emprunter votre téléphone ? »

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