Buts : Blas (77e) pour le SRFC // Magnetti (27e) et Ajorque (74e) pour le SB29
Un stade, deux ambiances.
Il y avait une drôle d’ambiance, ce samedi, au Roazhon Park, entre le parcage animé par les supporters brestois, heureux d’être là et sans doute impatients de retrouver la Ligue des champions la semaine prochaine, et ceux rennais, silencieux, contestataires et de plus en plus inquiets pour l’avenir de leur club, à la dérive depuis trop longtemps à leur goût. Les nombreuses banderoles adressées à un peu tout le monde, surtout aux responsables qui se reconnaîtront sûrement, n’ont pas empêché le Stade rennais de s’incliner une onzième fois cette saison en championnat, face à des Brestois qui ont tendu le piège parfait à leur voisin malade (1-2).
Rennes au fond du trou, Brest s’offre un bol d’air
Avec un effectif réduit à cause des blessures, notamment en défense, les Finistériens n’ont pas voulu se précipiter, misant sur le jeu long dans le dos de la défense rennaise pour tenter de faire la différence. Les locaux ont eu les meilleures opportunités, d’abord, Lorenz Assignon tentant d’animer le côté droit et Marco Bizot gardant le gant ferme sur un coup de tête de Christopher Wooh (10e). Ironie du sort, c’est quelques minutes seulement après la fin de la grève des encouragements et l’ultime banderole déployée par les ultras rennais (« maintenant qu’on s’est tout dit, et peu importe votre mépris, on va chanter pour le club à travers lequel on vit ») que les Brestois ont fait exulter leurs fidèles et réduits au silence l’autre camp. Sur un corner, Hugo Magnetti a profité d’être tranquille aux 20 mètres pour caler une frappe rasante bien placée (0-1, 27e).
Nouvelle banderoles dans le @RCK1991 : « Nous aussi on a fait un audit du club…
Un club mal géré, un effectif mal pensé, des branquignols trop limités : c’est donc ça le nouveau SRFC ?
Tant d’années sabotées en quelques mois, qui doit-on remercier pour cela ? » pic.twitter.com/R37XR3x3Fh
Les réactions rennaises, trop timides, n’ont réchauffé personne chez les amoureux désabusés des Rouge et Noir, qui ont à peine sursauté quand le tir de Jordan James a été dévié sur la barre avant l’entracte. On ne sait pas si l’on peut parler d’espoir, mais Brice Samba a sauvé les meubles après un festival de Mama Baldé, qui avait mystifié Hans Hateboer et Leo Østigård (49e), alors que Kamory Doumbia a vu sa tête filer au-dessus (60e). Derby oblige, les Ty Zefs ont pris plaisir à chambrer leurs homologues en tribunes, où les locaux ont continué de se retourner contre leur équipe à coups de « Olé » moqueurs sur des phases de possession stériles. L’ambiance s’est un peu plus tendue quand, après une mauvaise relance de Samba, Sima a trouvé dans la surface Ludovic Ajorque, qui a astucieusement repris le ballon pour enfoncer les Rennais (0-2, 74e). Puis, un début de minuscule espoir est revenu au moment où on s’y attendait le moins côté rennais, Blas ajustant Bizot après un service d’Amine Gouiri (1-2, 77e), trop tendre et pas assez précis sur deux balles d’une égalisation qui n’arrivera jamais, malgré un dernier beau mouvement qui a débouché sur un centre tir du jeune Meïté repoussé par Bizot et une tête de Wooh dans la niche.
Une réalité face à une autre : Brest prend de l’air au classement et jouera la Ligue des champions la semaine prochaine, pendant que Rennes va devoir continuer de se creuser la tête pour trouver des solutions et éviter le pire au printemps.