Xeka fait c’qui lui plaît

LilleChelsea

16/03/2022 à 21h

UEFA Ligue des champions

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« J’ai fait une remarque à un collègue avec qui je n’ai jamais eu de souci. Il s’est senti offensé alors que je ne l’ai jamais insulté et je ne lui ai pas manqué de respect. Au coup de sifflet de la mi-temps, il s’est précipité vers moi avec agressivité, et j’ai tout simplement essayé de me défendre. » Le 18 juillet dernier, au détour d’un échange musclé avec son compatriote et coéquipier Tiago Djaló, à l’entracte d’un amical anecdotique sur la pelouse du KV Courtrai, la trajectoire lilloise de Xeka a bien failli prendre une très vilaine tournure, en même temps que le LOSC devenait le temps d’un week-end la risée du pays. Et tout cela deux mois après un vibrant titre de champion de France qui avait secoué la Grand’Place, au terme d’un exercice où Miguel Ângelo da Silva Rocha avait rappelé qu’il pouvait demeurer un formidable joueur d’équipe quand on faisait appel à lui.

Xeka your booty

Deux semaines tout pile après l’incident belge, et avant de purger le match de suspension que la FFF lui avait collé, le milieu à la barbe impeccable signait un bijou à l’occasion du Trophée des champions pour terrasser une nouvelle fois le PSG (1-0) et remettre l’igreja au centre du village avec une prestation majuscule et le statut d’homme du match. On parlait alors pour lui d’un possible départ du Nord (Rennes s’était positionné), mais il a bien rempilé pour une cinquième saison au LOSC, et Jocelyn Gourvennec ne va pas s’en plaindre : à la mi-mars, il compte déjà plus de minutes en Ligue 1 cette saison (1388) que sur l’ensemble de la précédente (1184), lors de laquelle Christophe Galtier lui offrait surtout des titularisations en coupes (Ligue Europa et Coupe de France).

Surtout, il monte en puissance en championnat depuis plusieurs semaines, sa mauvaise passe en décembre et janvier (en temps de jeu et niveau de performance) ayant précédé une période faste démarrée à Montpellier, où il avait là aussi offert la victoire aux Dogues (0-1) d’un vrai but de renard. Parfois barré par Boubakary Soumaré (jusqu’à l’été dernier), Benjamin André ou encore Renato Sanches depuis quelques saisons, l’ancien de Paços de Ferreira devrait être dans le onze lillois ce mercredi, comme au match aller, et pourrait bien avoir un rôle prépondérant dans l’entrejeu en l’absence de Sanches. Encore brillant à la récupération contre l’ASSE vendredi (ayant pris les clés du camion à la sortie de Renato Sanches à la 25^e, justement) malgré un triste 0-0, celui qui s’était révélé lors d’un prêt fructueux à Dijon (2017-2018) connaît peut-être avec cette double confrontation anglaise un pic de carrière, à 27 ans.

Le but de Xeka face à Montpellier ?✨#MHSCLOSC pic.twitter.com/622pxz2rTE

— LOSC (@losclive) February 14, 2022

Selecção et to do list

Et la marche avait semblé un peu haute, lors de la défaite il y a trois semaines à Stamford Bridge (2-0), au regard de ses difficultés dans à peu près tous les secteurs du jeu. Quant au rôle que Gourvennec lui destine pour la manche retour, le coach a préféré botter en touche en conférence de presse ce mardi. Faire ses matchs et ses saisons tapi dans la pénombre, le Portugais y semble destiné. « Je vais être honnête : je pensais que j’allais être appelé(en sélection)après avoir été champion, avoir remporté le Trophée des champions et marqué le but de la victoire. J’ai bien commencé la saison, avec de bonnes performances », avouait-il au début du mois de mars. A priori, il en faudra plus pour voir Fernando Santos s’intéresser au natif de Paredes.

Le frisson, à défaut de sélection, Xeka pourrait aller le chercher au Valencia CF, où il était passé entre ses 16 et ses 17 ans (2011-2012) et où il se verrait bien remettre les pieds selon As. Car s’il revient en forme depuis un gros mois et semble avoir trouvé son rythme de croisière avec le champion de France, Xeka sait aussi que son avenir devrait s’écrire loin de la capitale des Flandres, où il avait débarqué en janvier 2017. En fin de contrat en juin et alors qu’une prolongation ne semble plus à l’ordre du jour, le Lusitanien s’est vraisemblablement fait une raison : « Je crois plus à quitter Lille et le football français qu’à rester. » Avec peut-être, dans un coin du crâne, la to do list qu’il avait préparée à ses 18 printemps : « Aller en équipe nationale, jouer la Ligue des champions, gagner un championnat et jouer en Premier League. » Il a déjà parcouru la moitié du chemin, et tous n’auraient pas forcément parié là-dessus au départ.