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Toulouse, la classe américaine

Par Pierre Rondeau
Toulouse, la classe américaine

Mais que sont-ils venus faire dans cette galère ? Alors que le club haut-garonnais vient de descendre en Ligue 2, les dirigeants ont annoncé sa vente à un fonds d’investissement américain. Un pari sur l’avenir ou une prise de risque hasardeuse et inconsciente du côté de l’Oncle Sam ?

Au bord de la Garonne, la rumeur gonflait depuis plusieurs semaines et tout le monde savait que le Téfécé allait être vendu prochainement par son président, Olivier Sadran, à un fonds d’investissement américain, surfant ainsi sur la vague des investisseurs étrangers. Après Marseille et Bordeaux, voilà donc un nouveau club sous pavillon américain : Toulouse est dorénavant et officiellement la propriété de RedBird Capital Partners, qui vient d’avaler 85% des parts, le reste étant conservé par Sadran, désireux de maintenir une place au sein du conseil d’administration du club. Au-delà de l’aspect sportif, avec la nomination de Damien Comolli, qui a notamment été par le passé manager général de Tottenham, puis directeur sportif de Liverpool et du Fenerbahçe, à la présidence, c’est aussi l’intérêt économique de la transaction qui intrigue. Pourquoi un fonds d’investissement américain, valorisé à plus de 4 milliards de dollars, déjà propriétaire des Yankees de New York et des Cowboys de Dallas, s’est-il positionné sur une équipe de seconde zone, régulièrement moquée et critiquée pour ses performances sportives, qui vient en plus de descendre en Ligue 2 après une saison cataclysmique (trois victoires en vingt-huit journées de championnat) ? Étrange, d’autant que malgré l’attractivité de la France aux yeux des investisseurs étrangers, le succès n’est pas toujours au rendez-vous, loin de là. Bordeaux et Marseille, avec des résultats sportifs différents, ont été incapables d’assurer une quelconque source de rentabilité à leurs propriétaires. Idem concernant Lille ou Nice. Alors, pourquoi le TFC ?

Une très bonne affaire sur le marché des clubs

Peut-être parce que précisément, le jeu en vaut la chandelle. Plutôt que de sortir les poncifs habituels « les droits TV vont augmenter », « la Ligue 1 est la farmer-League » ou « la visibilité du Paris Saint-Germain met en avant tout le football français et attire un nouveau public et de nouveaux consommateurs », intéressons-nous au dossier toulousain. RedBird Capital Partners aurait donc racheté 85% des parts du club à 20 millions d’euros, autrement dit, pour eux, une bouché de pain. À ce prix-là, l’intégralité de l’équipe vaudrait 23,5 millions d’euros. Or, selon les comptes de la DNCG de la saison dernière, le total des actifs était valorisé à 51 millions d’euros. Même en admettant une décote à la suite de la relégation cette saison et de la crise du coronavirus, passer d’une valeur de moins de 50 millions d’euros à un prix de vente de 20 millions est une parfaite aubaine. C’est même une promotion de 60% ! Les investisseurs américains entrent donc dans le football français pour quasiment rien. Rappelons par exemple que le Paris Saint-Germain, Marseille, Nice, Monaco ou Lille avaient tous été cédés à plus de 45 millions d’euros, et les prix les plus récents se rapprochaient plus des 100 millions d’euros. Ici, seulement 20 millions d’euros pour récupérer la majorité sur le club de la quatrième ville de France, au potentiel démographique encore inexploité. Rajoutons à cela que Toulouse est aussi capable de faire de l’argent : il est l’un des rares clubs français présentant une comptabilité excédentaire et qui n’a jamais été inquiété par la DNCG. En 2018-2019, son solde net était de 10,2 millions d’euros contre un déficit l’année passée de seulement 424 000 euros. On est loin des déficits de 25 millions de Bordeaux ou des 92 millions de Marseille.

Parier sur la Ligue 2 pour revendre derrière ?

On peut donc parfaitement imaginer le projet des Américains : revenir rapidement en Ligue 1 à moindre frais (en moyenne les budgets des clubs tournent entre 10 et 25 millions d’euros) et profiter de l’engouement en tentant de développer la marque Téfécé pour ensuite revendre l’équipe avec une très forte plus-value. Oui, c’est l’élément qu’il ne faudra jamais oublier. Même si le projet semble intéressant et pourrait ravir les fans toulousains, avec l’arrivée d’un président expérimenté et des repreneurs richissimes, il n’en reste pas moins que l’idéologie de base reste tournée vers la rentabilité et la lucrativité. C’est le fonctionnement originel des fonds investissements. Lorsqu’il s’agira de dépenser et d’investir beaucoup d’argent pour espérer concurrencer les grosses écuries, ce n’est pas certain que RedBird réponde présent et signe des chèques à plusieurs zéros. En Ligue 2, le prix à payer reste raisonnable pour tenter une remontée, en Ligue 1, rien n’est moins sûr.

Par Pierre Rondeau

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