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  • Bilan 2012

Top 10 : ils ne regretteront pas 2012

Par Pierre Girard et Benjamin Jeanjean
8 minutes
Top 10 : ils ne regretteront pas 2012

Le 21 décembre passé, une véritable fin se présente. Celle d’une année qui apporta son lot de dérangeantes surprises, bêtises ou désillusions. Certains ont plus morflé que d’autres, c’est sûr. Leur soirée du 31 n’en sera que plus expiatoire. Santé !

1/ Les Glasgow Rangers trois pieds sous terre

En 2013, les catholiques risquent de se sentir bien seuls. Bye bye les Rangers. Le club protestant de la ville, 140 bougies au compteur, s’il vous plaît, a touché le fond du fond. Croulant sous les dettes (plus de 160 millions d’euros), l’institution écossaise est exclue le 4 juillet du championnat de première division. Au bord de la faillite, les Rangers sont rachetés par l’Anglais Charlie Green. Le fisc britannique refuse pourtant le plan de reprise présenté par l’homme d’affaires. Le 12 juillet, vingt-cinq des trente clubs de la Scottish Football League votent pour la rétrogradation du club en 4e division. Dont acte. Une longue reconstruction s’amorce pour le club aux cinquante-quatre titres de champion. Ils peuvent néanmoins toujours compter sur le soutien de leurs supporters. Ils étaient 50 000 massés dans Ibrox Park pour l’ouverture du championnat de la Third Division.

Supporters des Rangers lors d’un sombre match de Scottish Communities League Cup en août dernier

2/ Le téléspectateur français, consommateur forcé Soyons honnêtes deux minutes, la majorité des abonnés de beIN Sport ne fanfaronne guère face à l’économie effectuée grâce à l’abonnement à 11 euros. Les méfaits sont nombreux : montages de qualité douteuse, bug monstrueux lors d’une soirée de C1, clone d’Alexandre Ruiz, consultants au lexique limité… La « 4 » , elle, surfe sur le ruisseau qui lui reste. Thomas Thouroude a beau en faire de l’humour, l’absence d’images de Liga dans L’Équipe du dimanche est une douleur qui peine encore à s’estomper. Dans ce concert de droits télé, concurrence et transfert de Jean-Luc Arribart, c’est bien le téléspectateur qui trinque. S’il n’est ni chez Canal, ni souscrivant beIN, il n’a pu regarder aucun match de Champions cette mi-saison. 2012 aura vu disparaître la gratuité de la C1 à la téloche. Pleurs.

3/ Yann M’Vila couronné roi de la lose Samir Nasri postulait, mais Yann M’Vila, c’est quand même une division au-dessus. Le gaillard a presque tout connu cette année. Pilier de l’équipe de France version Laurent Blanc, il est transparent pendant l’Euro. En quart contre l’Espagne, le sélectionneur le remplace par Giroud. Un défaut de serrage de pogne lui vaut un rappel à l’ordre de la commission de discipline de la FFF. Moins flamboyant, en début de saison, il n’est plus titulaire à Rennes. Mais le must reste cette virée en taxi, le 13 octobre, pour aller faire la bringue sur les Champs, deux jours avant un barrage crucial avec les Espoirs. Le joueur de 22 ans prend cher : suspendu de toute sélection nationale jusqu’au 30 juin 2014. Soit six mois de plus que ses compères, en raison de son rôle attendu de « grand frère » dans cette équipe. Si son appel n’aboutit pas, la Coupe du monde au Brésil, M’Vila la regardera dans son canap’. Après l’avoir écarté du groupe professionnel rennais plusieurs jours, Frédéric Antonetti déclarait : « Disons qu’il n’aura plus jamais ma confiance, en tant qu’homme. Et ça, ad vitam aeternam. En tant qu’entraîneur à joueur, peut-être, mais pas en tant qu’homme. » Depuis, ça va mieux. Courage Yann, c’est bientôt 2013.

4/ Berlusconi : 2012 et ça repart !

Perdre ses deux meilleurs joueurs lors d’une seule et même intersaison, c’est généralement le sort réservé aux petites équipes, dotées de petits moyens et auteurs de grandes choses. Silvio Berlusconi et le Milan AC sont des géants, mais la nécessité économique leur a coûté Zlatan Ibrahimović et Thiago Silva. La qualif’ difficilement acquise en huitièmes de C1 et le piteux parcours en Serie A n’augurent rien de bon. Bref, au niveau sportif, 2012 fut pourrie jusqu’à l’os pour Il Cavaliere. Remplacé, fin 2011, par Mario Monti à la présidence du Conseil italien, il a traversé l’année comme une ombre. Pour tuer le temps, Silvio reprend son Milan en main. Histoire de faire le ménage et poursuivre l’initiation de Barbara dans le milieu. « Quand je faisais du sport, quand je travaillais et que j’étudiais, je ne suis jamais entré en compétition pour avoir une bonne place, mais toujours pour vaincre » , a-t-il déclaré il y a quinze jours pour justifier son retour et entériner sa candidature aux législatives 2013. À 76 ans, « Berlu » briguera un quatrième mandat à la tête de la Botte.

5/ Mano Menezes aux arrêts L’histoire devait être belle pour lui. Forcément. C’était sûr. Être le coach du Brésil pour préparer et vivre une Coupe du monde à domicile, où tout le monde imagine les Auriverde soulever le trophée… Sûr qu’il a dû kiffer, Mano Menezes. Pas de bol, il s’est tapé le sale boulot de reconstruire après un Mondial 2010 raté et ne profitera pas du résultat de son labeur. Fin novembre, la CBF juge que la Seleção fait fausse route et licencie, à la surprise générale, l’ancien gourou des Corinthians. Son bilan final (21 victoires, 6 nuls et 6 défaites) est honnête. Ajoutez à cela une finale olympique perdue contre le Mexique (les Brésiliens de Thiago Silva et Neymar partaient grands favoris) et une chute à la 13e place du classement FIFA, et vous comprendrez que Mano ne placera pas 2012 dans le best-of de sa carrière. Pour sa succession, Pep Guardiola ou Muricy Ramalho furent approchés. C’est finalement Luiz Felipe Scolari, apôtre du beau jeu s’il en est, qui est rappelé. Le moustachu champion du monde fait désormais face au plus grand défi de sa carrière.

6/ Arjen Robben, et ça continue…
Sur un nuage il y a un an, Arjen Robben et le Bayern vont vite passer à autre chose quand la machine « Borussia » se met en route. Le titre oublié, la finale de Ligue des champions à l’Allianz Arena devient l’objectif principal du FC Hollywood. Sur le terrain, les emmerdes commencent au printemps pour le Néerlandais dégarni. Fragilisé par un problème dorsal récurrent, il rate quelques matchs, mais la vraie douleur viendra de la tête de Didier Drogba. Chelsea pète joyeusement le délire des Bavarois et remporte sa première C1. Deux ans après l’Inter et l’Espagne, ça commence à faire. L’ailier gaucher se présente donc à l’Euro remonté comme un coucou. Trois fois titulaire, il participe aux trois défaites des Pays-Bas. Fin du calvaire ? Non, non. Arjen confie en octobre être hanté par le spectre d’une retraite anticipée – il fêtera ses 29 ans en janvier – due aux blessures. Depuis le début de saison, Robben n’a disputé que neuf petits matchs.

7/ L’Estadio Dr Francisco Vieira du FC Silves et son effondrement Oui, on peut être un objet inanimé et regretter 2012. Demandez un peu aux habitants de la petite ville de Silves, dans l’Algarve (au sud du Portugal). Touché pendant une tempête longue de plusieurs jours au mois de novembre, le stade du club amateur local, le FC Silves, a été littéralement soufflé par la force des rafales. Une scène qu’un voisin a filmée et postée sur YouTube, bien à l’abri dans sa maison. À sa place, on ferait quand même pas trop le malin.

8/ La Croate coquine de l’Euro Difficile de déterminer si c’est l’abus de houblon ou les mœurs légères de Jelena Miksa qui la poussèrent à sortir ses brioches du four. Avec sa cousine Viktorija, cette supportrice croate veut fêter le succès de l’équipe de Slavan Bilić (3-1 contre l’Eire), au premier tour du dernier Euro. Employée aux archives du ministère de la Culture, et visiblement relax des nibards, elle néglige les dizaines d’objectifs de portables ou d’appareils photo qui se braquent sur elle. Le lendemain, tout Zagreb connaît le sourire de Jelena, et la forme de ses aréoles. Menacée de sanction disciplinaire, la jeune femme est stigmatisée par sa hiérarchie comme un mauvais exemple de la fonction publique. Sympa. Mais elle ne se démonte pas et affirme que « la seule chose qui compte est comment l’équipe a joué. Allons gagner l’Euro ! » déclare-t-elle à la presse. Oui, bon, en fait, c’était la binouze.

9/ David Astorga, la disparition d’une promesse

Le regard que Diego Maradona lui jeta reste gravé dans les mémoires. Celui d’un homme qui ne sait pas pourquoi un autre prend la liberté de le toucher. David Astorga a peut-être pris la confiance avec « El Diez » , mais il était bien l’homme de terrain en vogue. Révélé à TF1, il devient la version plus jeune, plus « minorité visible » mais moins has been, de Laurent Paganelli. Tout se passe comme dans un rêve pour David. En 2010, il est âgé de 37 ans et c’est la consécration : il commente un match en direct, aux côtés de Lizarazu, lors du Mondial sud-africain. L’entendre lui plutôt que Christian Jeanpierre est un plaisir de tous les instants. Mais en 2011, le journaliste va commettre l’irréparable : accepter d’endosser le rôle de « star » chez CFoot, la chaîne montée par la Ligue pour pallier la chute des droits TV. Une fausse couche de 12 mois qui laisse le pote de Lilian Thuram dans la panade en mai dernier. Depuis, l’ancien joueur des Portugais de Fontainebleau pige pour Canal sur quelques affiches diffusées par Foot+. Du milieu de tableau de Bundesliga et Premier League. CJP, lui, est encore là.

10/ L’Inde à la criée Quand on pense à l’Inde et au sport, on parle plus souvent de cricket qu’autre chose, certes. Pourtant, le futur pays le plus peuplé au monde a bien animé les gazettes de foot cette année. Sûrement jalouse du nouvel attrait financier suscité par le championnat de sa voisine et rivale chinoise, l’Inde avait décidé de créer de toutes pièces sa propre ligue, nommée la Premier League Soccer ! Avec un championnat à six équipes (Barasat, Calcutta, Durgapur, Haldia, Howrah, Siliguri) s’étalant sur deux mois, la fédé indienne comptait bien attirer son lot de stars vieillissantes, capables de jouer les têtes de proue médiatiques. Et ça a plutôt bien marché dans un premier temps : Pirès, Crespo, Morientes, Cannavaro, Fowler, Okocha ou Fernando Couto étaient tous partant pour l’aventure. Sacré plateau. Hélas, le manque de professionnalisme et d’infrastructures aura eu raison de ce nouvel Eldorado, mort-né. De reports en reports, la mise en place du championnat a tout bonnement été annulée. Dure dure, la fin de carrière de Robert…

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