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Top 10 : À la recherche du nouveau Gerd Müller

Par Côme Tessier
Top 10 : À la recherche du nouveau Gerd Müller

Gerd Müller a marqué le Bayern de son empreinte comme aucun autre numéro 9. Dès son départ, le poste et le numéro 9 ont été lourds, très lourds à porter. Nombre de joueurs n'ont pas pleinement comblé les attentes liées à ce poste et à son passé. La preuve par 10.

10 – Oliver Bierhoff

« Bierhoff ne sait rien faire. » Avant la Coupe du monde 2002, Gerd Müller a donné directement son avis sur l’un de ses successeurs. Et peu importent ses réussites précédentes, la victoire à l’Euro 96 et les buts marqués en Italie. Pour Gerd Müller, Bierhoff ne peut absolument pas être un nouveau Bomber pour la Nationalmannschaft. « Qu’il joue maintenant un bon ou un mauvais match, cela m’est égal. Je n’attends tout simplement rien de lui. C’est un buteur qui espère tout le temps que le ballon lui vienne sur la tête. » Même dans les médias, c’est Gerd Müller qui est le plus incisif.

9 – Mario Gómez

Mario Gómez avait absolument tout pour plaire au club et donner enfin du répondant à Gerd Müller, 30 ans plus tard. Avec ses cheveux gominés, un physique de mastodonte et un certain talent pour être au bon endroit au bon moment, Mario Gómez redonne à la fin des années 2000 du goût pour les grands buteurs racés, fins et physiques à la fois. Après le titre conquis sous les couleurs du VfB Stuttgart, le Bayern se dit donc qu’il est grand temps de ramener dans sa maison le futur buteur prolifique de la Nationalmannschaft. Ce n’est pas un échec total, mais pas une réussite non plus. Gómez résiste souvent mal à la concurrence, qu’elle vienne de Luca Toni ou de Mario Mandžukić. En équipe nationale, Miroslav Klose lui passe devant en matière d’efficacité. Mario Gómez aurait dû naître à une autre époque, sans concurrence, sans genou fragile.

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8 – Carsten Jancker

Le crâne chauve le plus flippant du football a bénéficié d’une certaine aura, certainement due au fait que Carsten Jancker ne respirait pas la délicatesse. Il y avait tout dans sa démarche et son style pour faire de lui une excellente bombe devant le but, qui explose les défenseurs avant de pousser la balle au fond. Mais cette technique rudimentaire pour mettre des buts, si elle lui permet d’atteindre le coquet total de 48 buts en Bundesliga avec le maillot du Bayern, à une époque où le club met l’Europe au pas, lui joue des tours. Après l’épisode bavarois, notamment, sa carrière prend un tournant nettement moins alléchant et loin, très loin de Gerd Müller. En 2003, il est élu parmi les pires joueurs de Serie A (avec Rivaldo et le fils Kadhafi). En 2006, il signe en Chine. Pas de quoi bomber le torse.

7 – Alexander Zickler

En douze ans, Zickler a eu le temps de s’adapter au Bayern, d’y prendre ses marques et d’y accumuler des apparitions et des pions. De 93 à 2005, Zickler a su se montrer utile à son club, avec au total 68 buts inscrits. Mais il a fallu du temps à Zickler. Trop de temps. Au début de sa carrière, pour sa première avec le Bayern, il est titulaire et ne marque pas – le Munich en passe trois à Fribourg. Dans un premier temps, il manque des buts tout faits, n’arrive pas à être le tueur qu’on attend. Il faut quelques saisons pour voir le Zickler tueur. Après l’échec de Barcelone et le temps additionnel fatidique en finale de C1. Hitzfeld dit de lui qu’il devient un « buteur dangereux devant le but, plus seulement un attaquant de contre » . C’est l’année 2000, quand Zickler plante un but tous les 33 minutes. Mais il le sait déjà : « Il viendra de nouveau un temps où je ne marquerai pas 100 % de mes occasions. » Zickler revient dans le rang. C’est bientôt la fin de son époque bavaroise et des sélections avec la Mannschaft. Mieux vaut le savoir quand on n’a pas l’instinct de Gerd Müller.

6 – Klaus Toppmöller

D’après la presse allemande de l’époque, Klaus Toppmöller n’avait aucune chance d’être au niveau. Candidat n°1 à la succession de Gerd Müller en Nationalmannschaft, sa présence est un certain échec. Dès le premier match, les titres nationaux descendent le favori d’Helmut Kohl à Kaiserslautern. « Trop lent » , pour Bild. « Pas de révélation » , assure l’Express. Klaus Toppmöller a marqué, mais c’est insuffisant. Trois matchs en trois ans avec la Mannschaft, et la carrière de Toppi est terminée à ce niveau-là. Malgré un ratio tout à fait correct en club (108 buts en 204 matchs avec le FCK), la sentence sévère du membre de la SPD s’avère justifiée : « De Toppmöller, on ne fera jamais un top-Müller. » Emballé, c’est pesé.

5 – Lukas Podolski

On chante, on rigole avec lui, on aime Lukas Podolski. C’est toujours le carnaval avec lui. Mais si, à Cologne, il est aussi une machine à buts, son passage au Bayern est une tout autre limonade. Pourtant, tout commence très fort et promet enfin un nouveau prophète offensif au pays. En dix-neuf matchs, il plante dix fois. Un record en Bundesliga pour un jeune de 18 ans. Mais même s’il plante comme personne, son Effzeh descend. Alors Lukas Podolski tente sa chance pour devenir un très grand, et Munich se révèle trop gros pour lui. C’est la descente lente mais sûre vers la normalité, qui continue tout le reste de sa carrière. Alors, malgré sa constance et la sympathie qu’il suscite, malgré sa troisième place au rang des plus capés, Lululukas Podolski a surtout été un chauffeur de banc au Bayern.

4 – Nils Petersen

Quand il signe au Bayern, Nils Petersen prend le numéro 9. Ça y est, encore une fois, le Bayern a chopé un grand buteur physiquement et statistiquement. Nils Petersen est fait pour mettre le ballon au fond, grâce à un sens de l’anticipation certain et une technique au-dessus de la moyenne. C’est en tout cas ce qu’il montre avec l’Energie Cottbus. Mais au Bayern, il ne met pas un pied devant l’autre. Le maillot et son numéro deviennent trop lourds à porter pour lui. En neuf apparitions, il ne trouve les filets que deux fois – dont un premier but à la 90e lors d’une victoire 7-0, pas des plus importants donc. Plus personne ne croit en lui. Petersen signe au Werder et s’y ennuie. C’est alors que le SC Fribourg vient à sa rescousse, le club étant lui-même en manque de but dans sa mission maintien. Première entrée, premier triplé. Malgré la descente, il reste au club et se place actuellement en tête du classement des buteurs de 2. Bundesliga. Nils Petersen n’est pas un Bomber bavarois, c’est un Bomber du Süd-Baden.

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3 – Sandro Wagner

Même si aujourd’hui, Sandro Wagner est sur la voie de la rédemption avec Darsmtadt en reprenant sérieusement le travail, il reste l’un des buteurs du Bayern les plus décevants jamais vus au club. Avant cela, Sandro Wagner gravit tous les échelons des équipes de jeunes, de l’âge de 8 ans à ses débuts en Regionalliga en mai 2006. Un an plus tard, en plein été, il profite des blessures conjuguées de Luca Toni et Lukas Podolski pour faire ses débuts professionnels en Coupe de la Ligue. Ça sent le bon coup. Il catapulte un centre de Ribéry dans la lucarne. Mais sa carrière ne suit pas. Sandro Wagner commence un petit tour d’Allemagne de clubs en panne d’idées offensives, où Wagner marque toujours aussi peu. Jusqu’à Darmstadt. Tout cela sent malgré tout plus le Xavier Gravelaine allemand que le Gerd Müller nouveau.

2 – Uwe Tschiskale

Avant Nils Petersen, le Bayern avait déjà fait son marché chez des plus petits pour trouver son futur renard des surfaces. Cela avait bien marché avec Roland Wohlfarth. Alors les Munichois ont tenté Uwe Tschiskale dans la foulée. Même s’il a déjà 25 ans, le meilleur buteur de 2. Bundesliga (avec le SG Wattenscheid) est ramené par Uli Hoeness. Sur la phase aller de la saison 1987/88, Tschiskale ne joue que… 10 min sur 1530 possibles. Il est placé par Jupp Heynckes derrière Wiggerl Kögl ou Lars Lunde dans la hiérarchie interne. En six mois, l’aventure est déjà terminée. Tschiskale est renvoyé à l’étage inférieur, d’abord à Schalke, puis de nouveau à Wattenscheid. 25 buts en 101 matchs de Bundesliga, c’est pas si mal avec un petit promu, mais c’est si loin, si loin de Gerd Müller. Ou même de Wohlfarth.

1 – Berkant Göktan

Une saison à plus de 400 buts, repéré par les scouts du Bayern dès l’âge de 12 ans, Franz Beckenbauer parle de lui comme d’un futur très très grand, et Uli Hoeneß l’annonce « intransférable » . Ça y est. Le Bayern a le véritable nouveau Bomber. Celui de la nouvelle génération. Premiers entraînements avec le FCB sous Trappatonni. Bientôt les premières apparitions avec le groupe pro… Et une entrée en Ligue des champions contre Manchester United. Et là, ça coince. Ça coince terriblement. Plus rien ne fonctionne, Hitzfeld ne lui fait plus confiance et ne l’invite plus à entrer en jeu. Quand 11Freunde lui demande ce qu’il s’est passé et si le club a bien agi en le laissant partir en prêt, Göktan estime que « le FC Bayern aurait dû [l’aider] » . Ce n’est donc pas le cas, et le buteur n’est plus dans le coup. Ses prêts d’étalonnage sont foirés, son retour au Bayern ne lui permet de voir que la réserve – avec un ratio de buts correct, pas impressionnant. Sa carrière part à vau-l’eau, entre clubs turcs où Göktan ne fait pas grand-chose et retour à Munich pour jouer avec 1860, planter quelques jolis buts quand même à l’Allianz Arena et finir de façon grandiose en se faisant virer. Göktan, c’est le pétard mouillé qui a explosé avant qu’on lui demande. Aucune chance que ça fasse le moindre dégât.

Par Côme Tessier

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