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Retour sur la première saison de Nabil Fekir au Real Betis

Par Clément Gavard
Retour sur la première saison de Nabil Fekir au Real Betis

Plus d'un an après son arrivée au Real Betis, Nabil Fekir n'a pas complètement perdu sa place en équipe de France. Appelé en remplacement d'Houssem Aouar, le milieu offensif a pourtant réalisé une saison en demi-teinte chez le 15e de Liga. Mais l'arrivée de Manuel Pellegrini sur le banc du club andalou pourrait lui permettre de s'éclater davantage dans un collectif mieux huilé. Retour sur la première année de l'ancien chouchou de l'OL sur les terrains espagnols.

Il n’est jamais le premier auquel on pense quand il s’agit de coucher le nom des vingt-trois champions du monde 2018 sur un papier, mais Nabil Fekir fait (presque) toujours partie des meubles à Clairefontaine. La preuve, le milieu offensif a finalement profité du forfait de son pote lyonnais Houssem Aouar, contrôlé positif au Covid-19 quelques heures après l’annonce de la liste, pour décrocher une convocation pour les rencontres de Ligue des nations contre la Suède et la Croatie. Didier Deschamps aurait pu donner sa chance au prometteur Christopher Nkunku, un profil similaire à celui d’Aouar et un joueur en pleine bourre cette saison au RB Leipzig. Mais non, il a préféré sortir de son chapeau un habitué du château (23 sélections). Si Fekir a manqué quelques rassemblements, souvent à cause de pépins physiques, depuis l’aventure en Russie, il reste un soldat fiable pour le sélectionneur. « Je l’ai surtout utilisé en joker en cours de match, mais ça fait un moment qu’il est avec nous et il a toujours sa capacité à pouvoir créer des différences, présentait DD en novembre lors de la dernière sauterie en date des Bleus. Il aspire à avoir plus de temps de jeu. » Résultat, le joueur de 27 ans avait pu gambader cinq petites minutes sur les deux matchs face à la Moldavie et l’Albanie. Et pas sûr que sa saison en dents de scie au Real Betis lui permette de changer de statut chez les Bleus.

Fulgurances, inconstance et Ugly Betis

Promis à Liverpool un an plus tôt, Fekir avait surpris son monde au moment de signer au Real Betis, modeste 10e de Liga la saison précédente, en juillet 2019. Un drôle de choix motivé par deux choses : la dimension familiale du club andalou et la réputation du championnat espagnol. « J’avais suivi quelques matchs de cette équipe la saison dernière et ça m’a donné envie de la rejoindre, confiait Fekir à L’Équipe quelques semaines après sa signature. C’est un jeu différent de la France, beaucoup plus technique. Ça me correspond un peu plus. La Liga est un championnat qui m’a toujours attiré et j’ai la chance aujourd’hui d’y évoluer. » Plus d’espaces, plus d’attaque, plus d’amour ? L’ancien capitaine de l’OL était le chouchou du Groupama Stadium, il est devenu la coqueluche du Benito-Villamarín. « Les supporters l’ont accueilli comme une star dès le premier jour, rembobine Samuel Silva, journaliste suiveur du Betis pour le Diario de Sevilla. Les fans du Betis ont toujours aimé ce genre de joueurs techniques. Ils vont d’ailleurs au stade pour les encourager et se délecter de leur style de jeu. » Que reste-t-il de cette première saison de Fekir sous le maillot verdiblanco ? Des lignes de statistiques très honorables, déjà : sept buts et sept passes décisives en 32 apparitions en Liga, une moyenne de 2,4 tirs par match (le 4e total le plus élevé derrière Messi, Benzema et Ávila), 3,1 dribbles réussis par partie (juste derrière Messi et ses 5,5) et cinq penaltys obtenus, un record cette saison. « Quand on voit un match de Fekir, on se rend vite compte qu’il est le type de joueur amené à jouer un rôle majeur dans le football européen », avance Nacho Liaño, journaliste pour ABC Sevilla .

Mais Fekir a aussi brillé par son inconstance. Au Betis, l’international français a montré qu’il était capable de marquer à l’aller et au retour contre le Barça ou de livrer une prestation XXL face au Real Madrid, comme de passer totalement à côté d’un match contre un « petit » ou de se faire expulser en deux minutes face à Villarreal. « On peut dire qu’il a été très inconstant, souligne Samuel Silva. Il a souvent été bon contre les gros, mais il a loupé d’autres matchs. C’est le joueur le plus fort de l’équipe avec Joaquín et Canales, mais il n’a pas été le leader que le Betis attendait. Il a quand même le salaire le plus élevé dans l’histoire du club, ce qui renforce les attentes. » La faute aussi à un collectif pas très bien huilé. Sous Rubi, éjecté de son banc en juillet, les Béticos n’ont jamais totalement maîtrisé le 4-2-3-1 (ou 4-3-3) – des systèmes bien connus de l’ancien Lyonnais – dans lequel Fekir avait la lourde tâche de faire oublier Lo Celso. « Rubi l’a surtout utilisé comme un joueur axial, presque comme un second attaquant, pour qu’il soit toujours proche de la surface adverse. L’idée, c’était qu’il évite de s’épuiser avec le travail défensif pour tirer profit de sa qualité de frappe. Il a aussi parfois joué sur l’aile, développe Samuel Silva. Il faut dire que les performances de l’équipe n’ont pas été bonnes en général et ça ne l’a pas aidé. » Et si ça changeait ?

Pellegrini sous le charme

Après une très décevante 15e place en championnat, le Betis a choisi de faire confiance à l’expérimenté Manuel Pellegrini pour relancer la machine. Et le technicien chilien a immédiatement fait comprendre qu’il comptait sur Fekir pour la saison à venir : « Il a pratiquement montré sa qualité à chaque match cette année. La performance des joueurs est étroitement liée à celle de l’équipe. Je suis très heureux qu’il appartienne au Betis. Je suis sûr qu’il va continuer de s’améliorer, car il a toutes les qualités pour le faire. » Une manière d’inciter le milieu offensif à prolonger l’aventure andalouse, alors que plusieurs clubs européens (Newcastle, Arsenal, AC Milan) lui feraient les yeux doux. « Je suis impatient de voir comment Pellegrini va aligner Fekir dans son schéma, se projette Nacho Liaño. Je suis convaincu qu’il va lui donner le rôle de leader qu’il devrait avoir ici. » En attendant, le joueur sous contrat avec le Betis jusqu’en 2023 a déjà pu régaler son nouveau coach lors des dernières séances d’entraînement avec quelques friandises, des buts et « des dribbles impressionnants ».

Reste que sa convocation en équipe de France a pu surprendre. « Fekir a été absent une bonne partie de la préparation. Il a été contrôlé positif au Covid-19 sans que ce soit officiellement révélé, précise le journaliste Manuel Silva. Et maintenant, il doit rejoindre les Bleus, ce qui fait qu’il ne jouera pas les deux derniers amicaux de la préparation estivale. » Deschamps, lui, n’a jamais caché son affection pour le profil du joueur, allant même jusqu’à lui passer la brosse à reluire pour le rassurer quelques semaines après son choix de filer au Betis : « Nabil a changé de club et de championnat, il arrive à être décisif, à faire marquer et marquer même si le classement de son équipe n’est pas très bon. Sa qualité individuelle, il ne l’a pas perdue du jour au lendemain. » Près d’un an plus tard, Fekir ne pouvait pas laisser passer une telle opportunité de se (re)montrer sous le maillot tricolore à moins d’un an de l’Euro. Car au mois de mai prochain, il n’en aura que faire s’il est le vingt-troisième nom posé sur la liste de Didier Deschamps.

Jonathan Clauss sera absent pour trois à quatre semaines

Par Clément Gavard

Propos de SS et NL recueillis par CG

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