PSG : la crise sur le gâteau…
Paris invaincu à l'extérieur, c'est fini. Défait 2-1 à Nice, Paris est 18ème et reléguable. Paris est pile au rendez-vous habituel du mois de novembre : de l'eau dans le gaz à tous les étages !
« Putain d’sa mèèèèère ! » Du Paulo dans le texte. Lloris vient de repousser d’une main ferme la tête de N’Goyi sur un coup franc de Rothen : superbe détente, superbe manchette. On jouait la 63ème minute. C’était une bonne occasion d’égaliser à 2-2. Mais, en fait, on sait bien que le match est déjà plié. Il l’était juste avant la mi-temps, à la 37ème quand Koné supersonique est parti seul en sprint, bien lancé par Echouaffni : il a semé Ceara et Yepes, et du pointu a planté Landreau, sorti en catastrophe…2-1, score final, juste avant la mi-temps. Au moment où Paris revenait dans la partie après la super reprise égalisatrice de N’Gog (31ème). Or, on sait que niveau mental, Paris est un petit producteur. Il faudra attendre les vingt dernières minutes pour voir le PSG “pousser” avec de grands ballons aériens, dignes de la grande époque Guy Lacombe. Inutiles, évidemment, vue la carrure des défenseurs niçois, costauds en altitude…
Bon, y’a le but refusé pour Paris, à la 76ème. Un coup franc à trente mètres de Pauleta repris de la tête par Camara, aux dix mètres, sous la barre. Refusé pour hors-jeu de Yepes, qui ne participait pas directement à l’action. OK, le but est valable. L’arbitre s’est planté. À vitesse réelle, ça va réellement vite…Et puis Yepes fait un peu action de jeu… Ca peut induire Lloris en erreur, tout ça, et puis même que, etc…D’accord, c’est pénalisant pour Paris. Cayzac est d’ailleurs allé pourrir Tony Chapron à la fin du match. Bien vu, ça donnera un penalty pour son équipe la prochaine fois…En attendant, on espère que les joueurs du PSG ne se focaliseront pas que sur cette erreur d’arbitrage, sinon on leur promet la cata pour les matches à venir (Paris reçoit Caen, va à Auxerre, reçoit Toulouse, va à St-Etienne et puis c’est trêve). Parce que le problème est ailleurs.
Paris a logiquement perdu. Sale équipe pour Paris, Nice. Comme Lyon, Marseille, Nancy, St-Etienne, Rennes, Lorient, Bordeaux, Valenciennes, Lille…Nice, c’est de l’expérimenté (sept trentenaires dans l’équipe-type), c’est du hargneux avec Balmont, Echouaffni, Rool, Apam, Kante, Hellebuyck, Hognon. En face, un mix de cadres (Armand, Camara, Yepes, Rothen, Landreau), de secondes lames (Ceara, Diané, Clément) et de jeunots (N’Gog, N’Goyi, Arnaud). On se demande où est passé Sackho, promu capitaine, puis abandonné sur l’autoroute…
L’équation est simple : Nice ne peut tenir qu’une heure dix, vu l’âge avancé de ses joueurs. Ils doivent marquer vite et tenir. Ce qu’ils ont bien fait, en ouvrant la marque de la tête par Laslande à la 8ème. Du classique pour Paris, seule équipe au monde qui défend en reculant : débordement et centre sur la gauche d’Hellebuyck et loupé de Landreau (décidément…) qui profite à Lilian le vieux renard. La suite, on la connaît.
Ce match, c’était avant tout un duel Balmont contre Clément, les deux détonateurs du jeu de leur équipe respective. Balmont a gagné, plus précis et mieux aidé par des coéquipiers sans cesse en mouvement, qui redoublent de passes et déclenchent de bons appels sur les côtés. Et c’est là tout le drame du PSG : on peut à peu près analyser le jeu des Niçois, par contre, celui de Paris…Disons, qu’en première mi-temps, on a vu quelques passages intéressants : ça part de Clément, après vers Rothen (souvent), puis après ça combine à la va-comme-je-te-pousse avec Diané, N’Gog et Arnaud. Objectivement, il y a du progrès. Mais le tout n’a pas la fluidité de beaucoup d’autres équipes de L1, en tout cas pas comme Nice où la coordination milieu (Balmont-Hellebuyck-Echouaffni) et attaque (Koné-Laslande-Bamogo) est parfois impressionnante. Nice est donc 5ème, ce n’est pas par hasard. Paris flotte, avec des océans entre ses lignes…
L’an dernier, Paris était entré dans la zone de relégation à 10 journées de la fin. Là, ils viennent d’y entrer au bout de la 15ème. Le plus inquiétant, on l’a dit et répété, c’est l’absence d’identité de jeu, d’organisation récurrente, de “référents” stables. Tous ces atouts indispensables, c’est ce qui sauve des équipes comme Lorient, Valenciennes ou Caen, pourtant guère supérieures à Paris sur le papier. Paulo n’est pas “officiellement” menacé…mais, avec des résultats nettement moins pires, d’autres prédécesseurs avaient déjà valsé. Il se murmure par ailleurs que Rothen négocie une remise de peine, une libération pour bonne conduite à la fin de la saison, si Paris ne finit pas au moins dans les dix premiers. Reste le joker, Yoan Gouffran, qu’on annonce certain, désormais, au mercato. Caen est 12ème. Et-ce que Yoan a appris à compter ?
Corneille Emparisi
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