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Paris, ce n’est jamais fini…

Eric Maggiori
Paris, ce n’est jamais fini…

Cela commence à faire trop pour qu’il s’agisse uniquement d’un hasard : depuis quatre matches, le PSG marque toujours à la 90ème minute (ou après, même). Et si la fameuse « chance du champion » commençait là ?

Peut-être que Carlo Ancelotti a appris ça en Angleterre, en côtoyant sur les bancs de touche de Premier League un certain Alex Ferguson. Sir Alex, en son temps, avait fait duMoney Timesa botte secrète jusqu’à en faire une marque de fabrique, le Fergie Time. Des buts en fin de rencontre, comme pour mieux assassiner son adversaire. Le concept a fait son chemin, a été repris l’an dernier par Walter Mazzarri et son Napoli (le Mazzarri Time), et remonte cette année à Paris. Le Ancelotime, le Ancelotti Time, le Paris Time, le PSG Time. On peut l’appeler comme on le souhaite. Les faits restent les mêmes : le PSG a pris l’habitude de marquer en fin de rencontre, et souvent des buts décisifs. Lors des deux dernières journées de championnat, les Parisiens sont parvenus à gratter trois points dans le temps additionnel. Deux à Dijon (92ème) et un à Caen (90ème), pour ne citer que les deux plus récents. Impossible aussi de ne pas penser à cette égalisation d’Hoarau au bout du bout du suspense sur la pelouse de Lyon (94ème), ou de cette autre réalisation du grand dadet face à Montpellier (87ème). Si l’on élargit à l’intégralité du championnat, Paris pète les stats en fin de rencontre. Dix buts inscrits après la 90ème minute (19,2%), dont cinq depuis l’arrivée du coach italien. Alors, quoi ? Qu’est-ce que cela veut dire ? Que Paris a désormais des ressources mentales hors du commun ? Peut-être, oui. Mais pas seulement.

Deux mi-temps et 95 minutes

C’est l’équipe que l’on adorerait enterrer. Mais pourtant, personne n’y parvient. Depuis l’arrivée de Carlo Ancelotti, le PSG n’a pas perdu le moindre match. Huit victoires et quatre nuls toutes compétitions confondues. Montpellier y a cru. 2-1. Puis 2-2 à la 87ème. Lyon y a cru. 4-3. Puis 4-4 à la 94ème. Ce week-end, Caen y a cru aussi. 2-1. Et 2-2, grâce à Christophe Jallet, qui en plaisante encore. « Les arrêts de jeu nous réussissent pas mal. Mais il ne faut pas se satisfaire de ça, il faudrait éviter à chaque fois de batailler jusqu’au bout et se rendre les matches plus faciles » tempère-t-il. D’accord. Mais ce PSG immortel sait aussi se rendre ses fins de matches plus faciles, en profitant des largesses et des maladresses de ses adversaires. Les Dijonnais, par exemple, au lieu de se contenter du match nul face au leader du classement, ont voulu faire les beaux en allant chercher la victoire dans les arrêts de jeu. Ils ont pris un contre fatal, à deux contre le gardien. Preuve aussi que Paris y croit jusqu’au bout, même quand la situation semble désespérée.

L’exemple le plus criant, c’est évidemment ce déplacement à Gerland, où les joueurs de la Capitale sont revenus de nulle part, arrachant le point du nul à la dernière seconde. Et ça, on l’avait rarement vu sous Kombouaré. Peut-être lors du match à Toulouse (1-3), où le meilleur Pastore de la saison avait offert à Erding le but de la victoire dans les arrêts de jeu. Mais pas le reste du temps. D’ailleurs, lors de ses trois défaites de la saison en Ligue 1 (Lorient 0-1, Nancy 0-1 et Marseille 3-0), le PSG avait perdu sans parvenir à réagir après l’ouverture du score de son adversaire. De l’histoire ancienne. Avec Ancelotti aux commandes, Paris a appris qu’un match durait parfois plus de 90 minutes. « Un match, ce n’est pas 80 minutes mais 90 et on en a conscience. On a eu cette force de caractère pour revenir » atteste Blaise Matuidi. Un discours qui rappelle inévitablement celui de Walter Mazzarri l’an passé. « J’ai appris à mes garçons une chose : un match dure 95 minutes, pas 90 » affirmait-il, encore plus radicalement.

C’est le premier qui gagne

Qu’y a-t-il à conclure de ces buts inscrits en fin de rencontre ? Déjà, que le PSG version Ancelotti ne lâche rien. D’accord. Un bon point. Mais ensuite, la part de chance et de réussite est indéniable. La tête d’Hoarau contre Lyon aurait pu heurter le poteau. Gameiro aurait pu être hors-jeu sur la passe de Menez contre Dijon. Et le centre du même Menez, contre Caen, aurait pu être détourné en corner, et non atterrir sur la poitrine de Jallet. Des petits détails, certes, mais qui rapportent finalement gros sur le plan comptable. Souvent, on appelle ça la chance du champion. Ces matches que vous remportez, ou, au pire, que vous ne perdez pas, alors que 99 fois sur 100, vous l’auriez perdu.

Pas sûr que la saison dernière, cela se soit passé de la même manière. D’ailleurs, Bahebeck (énorme occasion à la 90ème lors du 2-2 contre Montpellier) et Nenê (barre transversale à la dernière minute lors de la défaite 1-0 à Bordeaux) peuvent encore témoigner que cette réussite n’a pas toujours accompagné les Parisiens. Néanmoins, si le classement sourit encore grâce à ce Money Time à la parisienne, Ancelotti est loin de s’en satisfaire. « Non il ne s’est pas calmé(après la fin du match à Caen, ndlr), c’était pire dans les vestiaires. Il faut dire que l’on n’a pas bien joué » a assuré hier soir Salvatore Sirigu sur le plateau du CFC. Alors oui, Paris joue peut-être moins bien que Montpellier, Paris accroche des points à l’arrache et Paris court souvent après le score. Vrai. Mais en attendant, Paris est en tête, et, jusqu’à preuve du contraire, c’est celui qui a le plus de points qui gagne. Et peu importe si ces points ont été picorés avant ou après la 90ème minute.

Eric Maggiori

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