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«On ne peut reprocher à Lyon d’être éliminé»
Spécialiste Liga parmi Les Spécialistes, le plus à même de juger le Real, c'est Raynald. Entre un commentaire cabine hier soir et un plateau télé ce soir, Denoueix souspèse l'adversaire de l'Olympique Lyonnais, livre les enjeux du huitième tant attendu et offre même sur un plateau d'argent quelques clés de lecture à Claude P.
Quelle stratégie adopter à la place de Lyon : celle du chêne ou du roseau ?
Lyon ne doit pas les attendre, mais essayer de les presser. On le sait, le Real est une équipe capable de porter le ballon avec beaucoup de facilité, donc je pense qu’il faut leur réduire l’espace un maximum. Ronaldo ou Higuain, quand il y a 30 ou 40 mètres de libre, ils sont très forts. Donc il faut qu’il y ait très peu d’espace entre les défenseurs et Hugo Lloris.
Quel est le talon d’Achille du Real Madrid, sur lequel Lyon devra appuyer ?
Comme toutes les grandes équipes, le Real est une équipe qui physiquement au niveau de la récupération est très agressive dès le départ. L’adversaire peut donc repartir relativement facilement en éliminant quelques joueurs sur la première passe. Pour le Real, c’est particulièrement vrai sur les côtés, car ils ont un milieu en losange généralement. C’est sûr que quand on arrive à toucher l’opposé du ballon, et quand ils ne sont pas très nombreux, ça peut être délicat pour eux. D’autant que ce soir ils vont avoir un milieu assez remanié avec Guti et Lassana Diarra qui ne jouent pas régulièrement ensemble. Dans une relance assez rapide, orientée sur les côtés, ou encore mieux à l’opposé de ces deux milieux là, ils sont en difficulté.
Et puis, c’est une équipe qui, comme dans leur dernier match (ndrl Real Madrid-FC Séville 3-2), même si ça s’est bien terminé pour eux, quand elle est face à un bloc assez compact, son public la presse. Elle n’a pas le temps de faire des passes. Le public veut tout de suite qu’en deux passes, ils soient au but. Si Lyon oblige le Real à faire plus d’une passe, il y a des moments, ça énervera le public et ça mettra la pression sur les joueurs aussi. C’est un des points intéressants pour Lyon.
Dans quelle mesure l’excès d’euphorie madrilène, suite à la victoire contre Séville, est une bonne chose pour l’Olympique Lyonnais ?
C’est plutôt une mauvaise chose. Les Madrilènes ont terminé dans un état second et c’était justifié parce que quand on est mené 2-0… Alors il est vrai que les caractéristiques de Séville se prêtent à ce genre de remontée, puisque Séville, jusqu’à un quart d’heure de la fin, ils étaient quasiment avec quatre attaquants. Donc ils n’avaient pas une grosse agressivité. Mais pour les Madrilènes c’est sûr, ça donne excessivement confiance. Ce soir, par rapport au public qui a son importance, c’est vrai qu’avec Bernabéu dans la poche, on peut supposer qu’ils peuvent avoir une ambiance très positive et être dans un état euphorique. Et pour eux, c’est important car ça n’a pas été le cas en début de saison, et c’est important dans cette situation.
Dans cette ambiance, sur qui est la pression : le Real ou Lyon ?
Sur le Real. C’est une petite surprise quand même que Lyon ait gagné l’aller. Donc il y a grosse pression sur le Real. D’autant plus que depuis le temps qu’il n’arrive pas à passer ce stade de la compétition, il y a un facteur psychologique. En plus, il y a le fait que la finale se joue chez eux. Et enfin, c’est un Real avec Florentino Perez, qui est revenu cette année, donc il y a tout pour que l’échec soit dramatique. Il y a la phrase à la con là, qui dit qu’on n’a pas le droit de perdre, mais qui est adaptée au Real aujourd’hui, parce qu’avec tous ces éléments, ils sont obligés de gagner.
La pression n’est-elle pas aussi sur Lyon ? L’année dernière, après la défaite contre Barcelone, l’effectif s’était délité et l’OL avait fini troisième…
(Il coupe). Non, la pression est côté madrilène. A ce stade, Lyon est sûr de tomber contre une grosse écurie. Madrid a cette année des joueurs d’un talent exceptionnel, un club exceptionnel, donc Lyon est face à un club au-dessus de lui. Aujourd’hui Lyon a déjà fait quelque chose de très fort en gagnant la première manche. Les Lyonnais ne peuvent que rêver à l’exploit. Logiquement on ne peut reprocher à Lyon d’être éliminé par le Real. Les Lyonnais y vont avec l’idée qu’il n’y a que l’exploit à faire, donc c’est plutôt positif à mon avis.
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