OM-OL (1-3) : Un Lyon européen…
Surprise au Vélodrome. Les hommes de Puel, qu'on disait moribonds, ont terrassé un OM pourtant en pleine dynamique conquérante. Lyon a sécurisé sa 3ème place en reléguant Paris à quatre longueurs. Bordeaux s'échappe avec 3 points d'avance et une différence de buts de +28 (+27 pour Marseille). Le titre s'est peut-être joué ce week-end...
Une victoire à “titre” posthume. Au sens propre, vu que Lyon avait été officiellement dessaisi de son titre samedi soir avec la victoire de Bordeaux. Et au sens figuré, vu que Lyon est bien mort ce soir. Mais Lyon est mort debout. Comme on le pressentait… Trois retours symboliques éclatants : Benzéma, Govou et Juninho. Benz était resté bloqué à 14 buts depuis bien trop longtemps, et là il s’est permis un doublé avec un sang-froid redoutable : un penalty (31ème) et un duel létal face à Mandanda (42ème). Deux fois décisif sans jamais trembler. Sydney n’a pas apporté beaucoup offensivement à droite mais dans son couloir Taïwo n’est jamais passé. CQFD… Juninho nous a refait une “Juni” : coup franc plein axe surpuissant à 30 mètres, rebond vicelard et rase-poteau (93ème). En 90 minutes, les deux boss du jeu lyonnais ont scoré plus qu’en une bonne dizaine (quinzaine ?) de matchs réunis. On avait parlé aujourd’hui, avant le match, du chant du cygne, d’honneur et de combativité, de courage et d’humilité… Dont acte : au Vélodrome, l’OL a retrouvé ses valeurs.
Malgré sa troisième place, Lyon reste tout simplement le meilleur club français “européen”. Ce sont Bordeaux ou Marseille (ce n’est pas fini !) qui seront champion. Mais aucun des deux n’a encore accumulé cette expérience lyonnaise des matchs répétés au très niveau depuis sept ans. Lyon n’a pas été extra ce soir. Et le score est somme toute assez flatteur. Parce qu’au vu du match, c’est Marseille qui a globalement dominé les débats en se procurant même plus d’actions dangereuses. Mais Lyon a su gérer avec un réalisme supérieur, celui qu’on acquiert à force d’aller jouer à Glasgow, à Madrid, à Rosenborg, à Brême… ou même à Barcelone. Comme un réflexe pavlovien, c’est l’odeur de la poudre, du sang sur le pré et du vent du boulet PSG menaçant qui ont réveillé l’instinct de tueur des Lyonnais. L’OL ne renonce pas à l’Europe comme ça.
L’OL aurait pu être mené rapidement 2-0 au bout de 20 minutes sur deux actions de Brandao : un missile sur le poteau (15ème) et une reprise de la tête dans le but vide mais mal dosée et captée par Lloris (17ème). Une entame furieusement marseillaise avec comme d’habitude une force axiale Brandao-Cana-Cheyrou phénoménale, agrémentée d’un Ben Arfa inspiré -du moins l’espace d’un quart d’heure- qui joue enfin sur le bon tempo collectif. L’OL est à la rue mais ne cède pas à la panique. Et puis Lyon va jouer plus haut, beaucoup plus haut que contre Bordeaux, ce qui va gêner le bloc marseillais, qui aime s’installer dans la moitié adverse…
Grâce à son expérience européenne, Lyon se réorganise vite (Makoun et Toulalan verrouillent devant la défense), Lyon gagne des duels (Cris et Boumsong contre Brandao) et surtout Lyon joue long dans les espaces. Pas fou, Claude Puel a laissé un Juninho trop lent sur le banc afin de profiter des déplacements rapides et profonds d’Ederson, Delgado et Benzéma. Résultat : les courses mortelles des trois larrons qui jouent précis mobilisent la garde et l’arrière-garde marseillaise. Le bloc défensif phocéen recule, consacre une débauche d’énergie folle à récupérer et perd un temps précieux à relancer vers l’avant. Marseille ne peut plus imposer son rythme élevé habituel qui constituait sa force jusqu’à présent.
Les couloirs sont bloqués par Delgado et Govou. Bonnart réalise son premier centre à la 54ème et Taïwo son premier centre également à la 56ème… Contenu dans l’axe et privé de couloirs, l’OM n’existe que par les démarrages foudroyants de Niang mais qui n’aboutissent pas ou bien sur des corners ou coups francs bien repoussés par la défense lyonnaise. Mais ce sont surtout les deux buts inscrits en première mi-temps qui ont plombé le moral des Marseillais. Pour ne rien arranger, Mr Lannoy refuse deux penaltys à Niang en début de seconde période (49ème et 51ème). Des fautes pas évidentes, difficilement sanctionnables… L’arbitre en a décidé ainsi. Point final. A la 81ème, Wiltord réduit le score et l’OM poussera alors jusqu’au bout (2-1). Avant de subir l’estocade de Juninho. L’OM, volontaire, a fait le match de L1 qu’il fallait mais Lyon, expérimenté, a fait le match de C1 qu’il sait encore presque faire à fond.
Par