OL-Bordeaux : le facteur + des Girondins ?
Le « Gigigone » (Gigi-Gones), c'est le vrai classico de notre chère «Ellune» (L1). Rappelez-vous du chouette sommet Lyon-Bordeaux de l'an dernier (4-2). Un classico qui tombe donc pile-poil au début du deuxième tiers du championnat. Une étape importante pour les deux clubs avec une interrogation cruciale pour la suite de la compète : est-ce que Bordeaux peut vraiment challenger l'OL ? Réponse : why not !
Parlons bourrins ou plutôt équitation : Marseille a encore refusé l’obstacle, Lyon fait cavalier seul et Bordeaux doit cravacher. Because si Lyon gagne ce soir, ils mettront l’OM à 7 points, Toulouse à 8 et Bordeaux à 9. Le break, quoi… Laurent Blanc en a conscience. Il y croit : « L’année dernière, Lyon était venu nous donner une belle leçon de football à Chaban-Delmas (1-3). Au retour, sur le match, l’écart s’était réduit (2-4), en dépit d’une entame qui nous avait pénalisés. Mais nous avions pratiquement fait jeu égal avec eux. Enfin, il y a eu une troisième confrontation, lors du Trophée des champions (remporté par Bordeaux, 0-0 et 5-4 aux tirs au but), en début de saison, chez nous et dans un autre contexte, où dans le jeu, nous avions été meilleurs. Par conséquent, tout le monde ici est conscient que sur un match, Lyon est jouable » . Conclusion : « Moi, je joue pour la gagne » . Du style présidentiel tout craché.
Même s’il reconnaît la supériorité lyonnaise (budget plus élevé, ultra compétitivité du groupe, les stars Juni et Benz), Lolo Blanc a des raisons d’être optimiste. A la différence de la saison passée où il devait se traîner un Micoud honnête mais usé, le président dispose de la starshooter du foot français actuel, Yohan Gourcuff. C’était le chaînon manquant en milieu axial, près des attaquants, qui manquait aux Girondins l’an dernier, Fernando ne pouvant pas tout faire sur le terrain.
Lolo Blanc a aussi stabilisé une défense qui tient désormais bien la route (Jurietti, Chalmé et la paire axiale la plus en vue de L1, Diawara et Planus). Devant, c’est la “concurrence sauvage” qui booste les Cavenaghi, Chamakh, Bellion et Obertan. Au point que Cavé est sorti furieux d’être remplacé lors du match contre Auxerre. Obertan, lui, supporte de moins en moins d’avoir trop peu de temps de jeu. Une saine émulation que Lolo Blanc gère pour l’instant avec doigté. Il a passé l’éponge sur le coup de sang de Cavé, là où d’autres coaches auraient créé un psychodrame, en faisant indirectement comprendre à tout le groupe que chaque match avait sa vérité et que le turn-over nécessaire qui en découle pouvait conduire n’importe qui sur le banc. Car mine de rien, que ce soit en championnat, en Ligue des Champions ou en Coupe de la Ligue, le Prez a donné sa chance et du temps de jeu à pratiquement tous les joueurs de l’effectif : à chacun d’en profiter. N’est-ce pas, Gaby Obertan ?…
Pour le reste, comme c’était prévu, Bordeaux monte en puissance physiquement (comme l’OL), après une préparation lourde d’avant saison qui avait pesé sur les organismes (voir le début de saison en dents de scie L1-C1). Ceci dit, l’accumulation actuelle des matchs handicaperait plus un groupe bordelais qui n’a pas la profondeur de banc des Lyonnais. D’autant plus que Puel a pu faire souffler Benzéma, Toulalan, Lloris et Govou en Coupe de la Ligue contre Metz. Un luxe que Bordeaux ne peut se permettre.
Lolo Blanc va sans doute aligner un 4-2-3-1 déjà rodé (comme à Cluj, par exemple). Le brillant Chamakh seul en pointe, avec Gourcuff derrière, Wendel à gauche, Gouffran à droite, et plus bas la paire Fernando-Diarra devant la défense. L’une des clefs du match, ce sera le rendement de Wendel, Fernando et Gouffran. Le premier, malgré trois buts en C1, n’a pas retrouvé sa carburation phénoménale de l’an dernier.
En tous cas, il a une bonne raison de se motiver et de prendre une petite revanche perso : il va sans doute retrouver dans son couloir l’infâme Réveillère qui l’avait honteusement découpé à Gerland en mars dernier… Et puis, il y a le mystère Fernando, capable en ce début de saison du très bon et du n’importe quoi. Enfin, est-ce que le « novice » Gouffran sera à la hauteur de ce match à enjeux, lourd de pression ? On peut penser que, outre Chamakh, Cavé, Gourcuff ou Valverde (il peut être décisif à Gerland s’il a bien récupéré de son choc) l’étincelle viendra de Wendel, Fernando et Gouffran : si un seul d’entre eux passe à côté, Bordeaux aura du mal à créer l’exploit. Alors, le déclic ce soir Quoi qu’il en soit, Lolo Blanc les aura mis face à leurs responsabilités…
Côté lyonnais, rien de vraiment nouveau. Ah, si ! Hugo Lloris. Au moment précis où Steve Mandanda est de plus en plus discuté au poste de N°1 chez les Bleus, avant le France-Uruguay de mercredi soir, il serait judicieux pour Hugo de marquer des points. Le gardien des Gones a l’occasion unique de prendre la place de Steve chez les Bleus et éventuellement de la garder pour un bon bout de temps. A suivre aussi le duel Diarra contre Toulalan : Pat Vieira revient chez les Bleus, alors ça va faire une place en moins. Pas besoin de leur faire un dessin…
Chérif Ghemmour
PS : C’est dimanche, jour du Seigneur… Une pensée (très très très) émue pour Mitch Mitchell, parti là-haut reformer le Jimi Hendrix Experience avec Jimi et Noel Redding. Une pensée émue pour Miriam Makeba, Africa Queen qui aura eu le bonheur de fêter la victoire d’Obama avant de monter là-haut, elle aussi. Et enfin, sorry ! Gros oubli…Une pensée émue à Lux B des Massilia Sound System, parti cet été. Ça doit jammer là-haut !
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