Ode aux hommes en noir
« Le football ne peut pas continuer comme ça, les erreurs d'arbitrage sont trop nombreuses dans ce Mondial. » Le commentaire, signé Aimé Jacquet, témoigne du malaise régnant autour du larron en noir. Au centre des débats tous les quatre ans, le vingt-troisième homme n'échappe toujours pas aux critiques. Best of des plus belles bourdes, souvent décisives.
Angleterre – Trinité et Tobago, 83ème minute : crêpage de chignons. Le poteau télégraphique anglais, Crouch, s’aide de la tignasse de Sancho pour s’élever dans les nues et crucifier de bien valeureux Soca Warriors.
Tunisie-Ukraine, 70ème minute : Shevchenko réinvente Ravanelli. La méthode est simple, s’infiltrer entre le gardien et le défenseur pour s’auto-balayer quelques centimètres plus loin. Monsieur Carlos Amarilla tombe dans le piège et renvoie Roger Lemerre à Tunis.
Suisse-Togo, 36ème minute : On prend le même arbitre, et on recommence. Adebayor s’écroule dans la surface, cisaillé par Patrick Muller. Le Paraguayen au sifflet oublie la sanction suprême, au grand dam de la tige togolaise.
Bernard Saules, président de l’union nationale des arbitres français, s’emporte : « L’arbitrage depuis le début du mondial est une véritable catastrophe. » Malheureusement, il n’est pas au bout de ses peines.
Italie-Australie, 93ème minute : Un grand classique rital. Alors que la prolongation se profile, Grosso s’empale volontairement sur le défenseur australien. Luis Medina Cantalejo désigne le petit rond blanc. Totti se charge d’envoyer la Squadra en quarts.
Brésil-Ghana 46ème minute : L’arbitre, délaissé par ses assistants, valide le deuxième but brésilien. Seul hic, la position d’Adriano, hors-jeu d’un bon mètre…
France-Corée du Sud, 32ème minute : Corner de Zizou, tête de Vieira, But. Non. Monsieur Archundia n’a pas vu le cuir franchir la ligne blanche. Sur la touche son allié démontre d’inquiétants signes de cécité. Conséquence la France se contente du nul.
« La perfection dans l’arbitrage n’existe pas » , et la coupe du monde 2006 ne contredit pas Sepp Blatter. On entre désormais dans les sommets du classement. Podium, top of the foot.
Argentine-Mexique, 45ème minute : Le rugueux Heinze taillade Fonseca qui partait seul au but. Sa jambe reste sur le pré et Gabi n’écope que d’une biscotte.
Australie-Croatie, 93ème minute : Sketch du mondial. Trou noir pour monsieur Poll et trois cartons jaunes pour Simunic. Averti aux 62ème et 90ème, le boucher de Zagreb reste sur la pelouse et bénéficie de l’Alzheimer du britannique pendant trois minutes avant de voir le rouge.
Portugal – Pays-Bas, tout le match : Valentin Ivanov rentre dans l’histoire. Son œuvre est dantesque : 16 cartons jaunes et 4 rouges. Triste record. Dépassé par les événements, il est taclé par Blatter : « L’arbitre méritait lui aussi un carton. »
Pour conclure, soyons un peu chauvins, puisque certaines erreurs sont salvatrices.
France-Espagne, 83ème minute : Henry trompe son monde. Il mime le grand blessé sur un contact bénin avec Puyol. Berné, monsieur Rosetti accorde un coup-franc. Pain béni pour la tête de Vieira.
PM et OA
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