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Nice, la fin des illusions ?

Par Florent Caffery, à Lens
Nice, la fin des illusions ?

Encore dauphin du Paris Saint-Germain il y a quelques semaines, les Niçois ont basculé dans le doute, l'inefficacité et les tensions exacerbées. La fessée reçue dans les grandes largeurs à Lens (3-0), après avoir été en supériorité numérique durant 40 minutes, a révélé un peu plus au grand jour la fragilité d'un groupe encore encensé il y a peu. Désormais à huit points d'une qualification directe en Ligue des champions, le Gym doit tirer la sonnette avant de se saborder sérieusement.

Trente secondes, selon les points de vue, c’est court ou très long. Prenez Christophe Galtier par exemple. Sur son perchoir de la salle de presse de Bollaert, le technicien niçois a bien pris une demi-minute de réflexion avant d’analyser la débâcle des siens : « Je vais essayer d’expliquer l’inexplicable. Nice a joué une équipe de Lens avec des compétiteurs, et Lens a joué une équipe de Nice avec des mecs qui étaient venus en touristes. C’est la première fois que je vis ça, un tel écart entre une première et une deuxième période en supériorité numérique. Dire que j’ai honte, on n’en est pas loin. » Trente secondes, au cumulé de trois actions rondement menées, c’est justement la capsule dont ont eu besoin les Sang et Or pour placer les Niçois sous l’éteignoir. Galtier a vu « une équipe coupée en deux », bancale en 4-2-4, alors qu’elle évoluait, jusqu’au deuxième but lensois, en supériorité numérique. « On s’est désuni totalement en laissant notre défense gérer les situations. » Les ralentis se suffisent à eux-mêmes, pas besoin de dessin. Sur l’ouverture du score, les six Niçois dans leur surface se délitent face à trois Lensois. Quatre minutes plus tard, Dante dézone totalement, une passe en profondeur pour Frankowski suffit à déséquilibrer le fébrile bloc aiglon et Doucouré a tout le temps d’envoyer une praline. « On a réglé un ou deux aspects défensifs et on savait que Nice allait s’ouvrir, déroule le tacticien artésien Franck Haise. Si on ne perdait pas le ballon sur les deux premières passes, on savait que ça pouvait le faire, car Nice laissait quatre, cinq, voire six joueurs offensifs. » Sur le troisième, encore, les Lensois peuvent passer le milieu de terrain sans subir de pressing sur leur sortie de balle, et Kalimuendo fait le reste face à Benítez, parti à la pêche.

Je ne sais pas ce qu’il se passe dans la tête de certains joueurs. Ça doit nous ramener à beaucoup plus d’humilité.

Silence radio devant

Six points en six matchs, un podium qui s’éloigne step by step, la pire série en cours (4 matchs sans victoire) : Nice est dans le dur. Fin décembre, dans un entretien à France Bleu, le président Jean-Pierre Rivère espérait que « la deuxième partie de saison sera pleine et entière pour qu’on puisse effectivement se bagarrer jusqu’à la fin pour essayer de se qualifier pour une des Coupes d’Europe ». Pour cela, il faut déjà remettre les fondamentaux au centre de l’échiquier. Christophe Galtier convoque les grands mots : « Je ne sais pas ce qu’il se passe dans la tête de certains joueurs. Ça doit nous ramener à beaucoup plus d’humilité. Cela dénote aussi d’une réflexion sur le profil mental à avoir sur le terrain. Beaucoup trop de joueurs en deuxième période ont à la fois déjoué, et pas fait les efforts nécessaires. » Dans le viseur de Galtier qui évoque « certains, sans les citer, qui vont se reconnaître », son quatuor offensif (même si Dolberg, malade, a été remplacé à Lens au pied levé par Guessand, titularisé pour la première fois depuis octobre). De Justin Kluivert à Andy Delort en passant par Amine Gouri, en disette complète (neuf matchs sans le moindre pion), le Gym est quasi muet. Depuis début février, c’est quatre buts en neuf rencontres.

Aucun joueur n’a pris la parole après Lens, laissant la part belle à Galtier pour enfoncer le clou. « On a jeté en pâture un match où on pouvait espérer l’emporter et rester collés au wagon de tête. Il y a la vérité des matchs et l’aspect personnalité de l’équipe, des uns et des autres, qui font qu’on a lâché le match. Là, on a décroché le wagon de la SNCF. Les premiers sont devant, et nous assez loin derrière. » Particulièrement remonté, l’ex-entraîneur du LOSC espère « ne pas jeter à la poubelle les huit mois que nous avons faits. Ce serait à la fois dommage et irrespectueux de se laisser aller de cette manière-là ». Les maux azuréens questionnent aussi la pertinence des choix de Galtier, loin d’être exempt de tout reproche. Placé à gauche dans un 4-4-2 où on ne lui demande pas d’être ailier tout en restant fin finisseur (10 buts), Amine Gouri patauge logiquement. Là où quelques pas lui suffisaient à déclencher, l’attaquant doit revoir ses courses, ses frappes, son appréhension de son nouveau pré carré. Dans l’entrejeu, l’option Mario Lemina, préféré à Kephren Thuram, s’est révélée être un fiasco à Bollaert. Deux jaunes en sept minutes, le second évitable et une preuve de plus (avec l’autre expulsion de Dante) que les nerfs sont à vif. La cocotte-minute niçoise explose bien trop à l’aube du sprint final. « Je n’ai pas peur que ça glisse trop vite, c’est la vérité, constate encore Christophe Galtier. Il faudra réagir et montrer dans les compositions d’équipe à venir qui va jouer la fameuse finale(de Coupe de France, le 7 mai face à Nantes, NDLR).Il y aura des choix de tempérament, de caractère. On dirait qu’on ne parle pas de football, mais le foot de haut niveau demande du caractère, de la personnalité, des efforts intenses. » Après la fessée, « des joueurs ont pris la parole dans le vestiaire, mais à chaud c’est toujours difficile. Je ne suis pas intervenu, achève l’entraîneur niçois. La parole c’est une chose, les actes en sont une autre. » Avec une semaine à trois matchs qui se profile (réception de Lorient le 17, derby à Monaco le 20 et réception de Troyes le 24), Nice aura beaucoup à gagner. Et à perdre.

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