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Neven Subotić : « Les footballeurs ne sont pas assez impliqués dans l’action sociale »

Par Adrien Candau et Mathieu Rollinger, à Saint-Étienne
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Avant qu'il ne file à l'Union Berlin, où il s'est engagé pour deux ans cet été, on avait pu causer entre quatre yeux avec Neven Subotic de l'autre grande oeuvre de sa vie avec le football : sa fondation caritative, la Neven Subotić Stiftung, qui creuse des puits à destination des populations défavorisées en Éthiopie. Alors que l'Union Berlin, tout jeune promu en Bundesliga, débute sa saison par un match de coupe d'Allemagne face au VfB Germania Halberstadt ce dimanche, gros plan sur le projet d'un type qui compte bien participer à conscientiser le football professionnel.

Tu as créé ta propre fondation, Neven Subotic Stiftung, en 2012. Mais ton désir de t’engager dans l’action sociale remonte à quand précisément ?Ça remonte à très loin, c’est une longue histoire. Déjà, dites-vous que mon père a émigré en Allemagne autour de 1989-1990, avant la guerre de Bosnie et qu’on l’a rejoint peu après avec ma famille. Là, j’ai grandi en voyant mes parents travailler pour envoyer de l’argent aux proches restés au pays, alors qu’on était déjà pas très fortunés… Ensuite, en 1999, on est allés vivre en Amérique. Puis, quand j’ai eu 17 ans, j’ai quitté les USA pour l’Allemagne, pour jouer à Mayence. Le club avait un partenariat avec un orphelinat de la ville. Je ne savais pas exactement comment l’institution fonctionnait, mais je savais que les enfants étaient heureux de nous voir. Le retour qu’on avait des personnes qui bossaient là-bas, c’était que notre présence avait un effet important sur ces enfants-là, notamment parce que dans la culture moderne, ils sont complètement sous-représentés.

Qu’est ce que tu veux dire par là ?À la télévision par exemple, on a une façon très spécifique de présenter une « vraie » famille. Tu as le père, la mère, le frère et la sœur et ils se retrouvent ensemble autour d’une table pour dîner. Mais ces gosses n’ont pas ça. Certains n’ont aucun parent et ils se sentent diminués, dévalorisés. Quand un autre footballeur ou moi venions les voir pour aller avec eux au parc jouer au foot, leur parler, leur donner de l’attention, ça regonflait leur ego. Je voyais qu’ils ne se sentaient plus petits, invisibles. Ils se sentaient forts, parce que maintenant, c’étaient les autres enfants qui voulaient leur ressembler. Cet effet m’a beaucoup marqué. Ça m’a montré l’impact que mon engagement social pouvait avoir.

Tu as donc continué dans cette voie, quand tu as signé à Dortmund en 2008 ?Oui. Là, j’ai commencé à travailler avec plusieurs petites associations locales, comme Kinderlachen (une association qui vient en aide aux enfants dans le besoin dans toute l’Allemagne, N.D.L.R.). À cette époque-là, je m’impliquais dans beaucoup de projets associatifs divers, aussi bien financièrement, qu’en y consacrant de mon temps. Puis j’ai réalisé qu’il n’y avait que 24 heures dans une journée. À l’époque, il y avait une association qui m’appelait en me disant « Salut, est-ce que tu peux nous aider » , puis une autre dans la foulée qui me demandait de faire d’autres choses. Je disais « oui, oui, pas de problème » . Tout allait bien, mais la question que je me posais c’est : « Mais quelle est l’efficacité de ma démarche ? » . Si je continuais à faire ça pendant des années, j’avais l’impression qu’il ne resterait pas grand-chose de tout ça. Donc je voulais aller plus loin, avoir un impact plus large et important.

C’est donc là que tu décides de créer ton association caritative ?C’est en effet à ce moment-là qu’un de mes amis me dit : « Tu sais, tu devrais mettre sur pied une fondation » . Sur le coup, je lui réponds, « Pfff, j’ai à peine 20 ans, je ne sais pas vraiment de quoi il s’agit » . Je me suis dis que je ne voulais pas le faire moi-même et je dis non. Sauf qu’en secret, je me mets à lire des masses de documentation sur ce qu’est une fondation, comment ça marche, quelles possibilités ça offre, et six mois plus tard, je dis à mon ami : « Tu sais quoi ? Je pense que c’est une bonne idée, cette fondation. » Honnêtement, à l’époque, il devient clair pour moi que mes actions sont très localisées géographiquement, le temps et l’argent que j’investis profitent seulement à des gens qui habitent dans un rayon de vingt kilomètres autour de moi. In fine, c’était un problème quand j’y repense vraiment…

La question qui demeurait c’était : quel est l’élément stratégique le plus primordial, au milieu de tout ça ? Il y a tellement de difficultés en suspens, mais évidemment l’accès à l’eau potable, ça reste le plus basique des droits humains.

Pourquoi ?Parce qu’en Allemagne, en France ou aux USA, des pays qui font partie des plus riches du monde, il y a des économies très encadrées, avec un niveau de taxation important. Ils font face à des problèmes très relatifs. Je veux dire par là qu’on a tous des problèmes individuels, propres à chacun d’entre nous, qui ne sont pas forcément faciles à appréhender pour une personne extérieure. Mais les problèmes absolus, tout le monde peut les comprendre. Si je te prends tout, ton argent, ton boulot, ton eau, la dernière chose que je peux te piquer c’est l’air que tu respires et ensuite tu es complètement mort. Mais ne pas avoir d’eau et de nourriture, ça reste quelque chose de relativement rare dans les pays qui ont intégré une régime économique global, ancré dans la mondialisation. C’est pour ça que que j’ai voulu m’investir dans des pays où les circonstances sont totalement différentes. C’était la clé. Et la question qui demeurait c’était : il y a beaucoup de problème à régler, ok, mais quel est l’élément stratégique le plus primordial, au milieu de tout ça ? Il y a tellement de difficultés en suspens… Mais l’accès à l’eau potable, ça reste le plus basique des droits humains.

Tu penses que les problèmes de ces pays-là sont occultés par les pays occidentaux ?Il y a de grosses carences aux niveaux éducatif et médiatique. Bon l’Afrique, c’est un continent avec une histoire hyper large, pour comprendre pourquoi certains pays en sont là aujourd’hui, il faut revenir à des centaines d’années plus tôt. Je pense qu’énormément de choses peuvent être faites, mais je suppose que ce n’est pas vendeur, pas très « cliquable » de s’étendre là-dessus pour les médias.

Mais pourquoi avoir spécifiquement choisi de travailler en Éthiopie avec ton association ?Il y avait des pays où on savait qu’on aurait plus d’accessibilité et de facilité pour travailler. On voulait se concentrer sur les régions les plus pauvres et l’Éthiopie met pas mal de choses en oeuvre pour les gens qui vivent dans des environnements ruraux. Forcément, ça aide d’avoir affaire à un gouvernement qui travaille dans les campagnes et ne veille pas à seulement valoriser des politiques d’urbanisation.

S’ils ne concentraient leurs politiques que vers les développement des villes, ça aurait été très dur pour nous de bosser dans les communautés rurales. On voulait être sûrs qu’il y ait des programmes parallèles au nôtre pour accompagner notre démarche. Qu’il y ait des organisations non gouvernementales ou des organisations gouvernementales qui nous aident à soutenir le développement de ces communautés. Par exemple, en Éthiopie, il y a ce qu’on appelle des agents de vulgarisation sanitaire. Ils sont autour de 40 000 à travailler dans les communautés rurales. En gros, ce sont des agents gouvernementaux qui viennent une fois par semaine aider pour éduquer les gens et les sensibiliser aux thématiques de santé, d’hygiène, distribuer des vaccins, superviser les grossesses… Ils transmettent des informations, éduquent et nous, notre job, c’est de construire les infrastructures. Nos activités dépendent l’une de l’autre. C’est indispensable. Si vous aviez 100 organisations non gouvernementales et aucune coordination, ça ne pourrait pas marcher.

Justement, quelles infrastructures sont construites par ta fondation ?Techniquement, on creuse des puits. C’est notre activité principale. Des puits de 60 mètres de profondeur. Ensuite, il faut installer la pompe et entraîner techniquement la communauté à l’utiliser. Parfois, ça signifie aussi d’impliquer un fonctionnaire du gouvernement dans le processus car des techniciens sont en charge des infrastructures. Donc, on tient toujours à partager et transmettre les responsabilités. Nous mettons aussi en place des ateliers d’hygiène et d’assainissement axés sur l’éducation car les gens n’ont pas d’eau potable là où nous sommes et presque aucun n’a de toilettes… Donc il faut se battre pendant des jours entiers pour expliquer l’usage et l’utilité décisive des sanitaires.

Les personnes avec qui nous traitons, si je devais faire une comparaison footballistique, je te dirais qu’elles sont niveau Champion’s League. Elle sont exceptionnelles. Le truc, c’est que personne ne le saura jamais.

On prodigue également cette formation dans les écoles où nous construisons des toilettes… On ne peut pas construire des sanitaires pour tout le monde mais l’école est un lieu commun, donc c’est un endroit stratégique. On a aussi des programmes spécifiques qui surveillent la post-implantation de nos systèmes : construire un puits, c’est très, très cher, ça représente 80% du coût global, c’est la partie la plus onéreuse du programme. On veut être sûrs que le puits va fonctionner dans les années à venir, donc on installe des capteurs, ils envoient des données à nos serveurs tous les jours et l’équipe y a accès pour repérer puis répondre à d’éventuels problèmes.

Tu travailles quotidiennement pour ta fondation ?Oui, avec sept autres employés. En un sens, nous sommes une PME de haute technologie. Nous avons chacun des responsabilités, il y a des tâches à accomplir, nous mettons en place des systèmes de gestion de la qualité pour sécuriser et développer notre organisation.

À quelle fréquence te rends-tu en Éthiopie ? J’y vais tous les étés et tous les hivers. Énormément de gens m’ont marqué là-bas. Nous sommes dans un environnement où la notion de profit est inexistante. Toutes les personnes avec qui nous traitons sont dans une optique sociale et l’atmosphère s’en ressent. Si je devais faire une comparaison footballistique, je te dirais que ces personnes ont un niveau Ligue des champions. Elle sont exceptionnelles. Le truc, c’est que personne ne le saura jamais. C’est le cœur du problème… (Il fait une pause) Enfin, je suppose que ce n’est pas un problème, c’est la nature de la vie qui veut ça. Mais bon pour moi, ce sont des gens qui travaillent à faire des choses incroyables.

Tu penses à des personnes en particulier ?Je me rappelle par exemple de ce professeur extrêmement instruit. Lui, à la base, il venait d’une communauté très très rurale. Pourtant, il a réussi à aller à l’école primaire, puis secondaire. Dit comme ça, ça à l’air facile, mais le gars a 40 ans. Dans son enfance, les écoles étaient encore plus rares qu’aujourd’hui. Pour y aller, il devait marcher des heures, de longues, longues distances. Puis pour aller au collège et au lycée, il a dû bouger encore plus loin et il pouvait voir sa famille une ou deux fois par an au maximum. Ensuite, il a dû payer ses études à l’université en travaillant dans un bar. Après avoir fait tout ça, il aurait pu bosser en ville, avoir un job rémunérateur avec un ordinateur, profiter de l’argent là où il est. Sauf que non. Il a pris la direction d’une école en pleine campagne. Il n’y avait alors que des classes équivalentes au CP, CE1, CE2 dans un petit bâtiment et il s’est débrouillé pour que son école ait des classes réservées au CM1, CM2, 6e.

Common Goal ? C’est une bonne initiative… Mais la question pour moi c’est aussi de savoir, quand les joueurs s’engagent dans un action sociale, si la démarche est purement financière. Je veux dire, si les joueurs ne font que donner de l’argent et ne sont pas un minimum liés et impliqués à ce à quoi ils donnent… Ok, mais bon…

Maintenant, il va développer une classe de 5e et son école accueille autour de 200-300 élèves. Ce qui est fou, c’est que sans lui, ces enfants n’auraient aucun accès à l’instruction parce que les autres écoles sont beaucoup trop loin. Ce type vit dans une petite pièce à l’intérieur de son école. Il a deux filles qui sont inscrites dans l’établissement et sa femme qui y travaille aussi. Il pourrait vivre une vie tellement plus « commerciale » , mais non, il fait ça depuis sept-huit ans. Comme il ne peut pas bénéficier de tellement d’aides gouvernementales, ils ont pris des bambous et d’autres matériaux pour créer eux même de nouvelles salles de classe dans leur école. Franchement, je trouve ça proprement extraordinaire.

Et sinon, tu penses quoi de l’engagement associatif des footballeurs ? Il y a eu quand même quelques bonnes initiatives lancée dernièrement, comme l’association Common Goal de Juan Mata, non ? Je pense que les footballeurs ne sont pas assez impliqués dans l’action sociale. C’est un peu bête. Common Goal ? On peut avoir une discussion là-dessus. Est ce que c’est assez, quand on gagne un million, de se satisfaire de donner 1% de ses revenus ? Est ce que c’est 1% brut ou 1% net ? Est-ce que ça, c’est vérifié ? Attention, je pense que Common Goal est une bonne initiative et je connais les gens qui s’en occupent. C’est un vrai bon début. Je pense qu’il y a beaucoup de potentiel derrière. La question pour moi c’est aussi de savoir, quand les joueurs s’engagent dans un action sociale, si la démarche est purement financière. Je veux dire, si les joueurs ne font que donner de l’argent et ne sont pas un minimum liés et impliqués à ce à quoi ils donnent… Moi, je pense que les joueurs sont des êtres humains comme les autres. Ils ne sont pas immunisés aux émotions. Si on peut créer un système où les joueurs sont plus connectés à la société – et il me semble qu’ils sont vraiment déconnectés actuellement – ça pourrait leur bénéficier, ainsi qu’aux clubs. J’aimerais bien promouvoir cette démarche-là.

Dans cet article :
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Par Adrien Candau et Mathieu Rollinger, à Saint-Étienne

Pour en savoir plus sur Neven Subotić, vous pouvez aussi lire le portrait qui lui est consacré dans le numéro 166 de SO FOOT.

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