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Montella, un Napolitain contre le Napoli

Par Eric Marinelli
Montella, un Napolitain contre le Napoli

Ce dimanche après-midi, Vincenzo Montella retrouve le Napoli, son club de cœur. Pourtant, l'Aeroplanino n'a jamais évolué sous les couleurs des Partenopei. Pis, il leur a même fait du mal. C'était il y a près de deux décennies...

C’est l’histoire d’un amour qui ne s’est jamais concrétisé. Cette histoire, c’est celle qui lie le Napoli et Vincenzo Montella. D’un côté, un club qui a fait la fierté de toute une région, la Campanie. De l’autre, un natif de Pomigliano d’Arco – une des 91 communes de la métropole napolitaine – qui n’a jamais eu la chance de porter les couleurs des Partenopei. Un véritable acte manqué qu’il est bien difficile d’expliquer. Car celui qu’on a surnommé l’Aeroplanino en référence à sa façon de célébrer ses buts avec la Samp ou la Roma, n’a jamais caché ses sentiments pour le Napoli. « Naples est ma ville. Aujourd’hui, pour la première fois depuis que je suis devenu entraîneur, j’ai vraiment été ému de voir un stade comme le San Paolo. Je me suis souvenu de ma première fois à Fuorigrotta (le quartier où se trouve l’enceinte, ndlr), et du triplé de Maradona contre la Lazio que j’avais vu (en février 1985, ndlr) » , confiait ainsi Montella, en mars 2012, après avoir affronté le Napoli en tant que coach de Catania. Pourtant, depuis que le « Planeur » a pris son envol pour l’Empoli, à l’âge de treize ans, il n’est jamais revenu se poser avec la belle napolitaine. Pis, il lui a même fait du mal…

Le fameux triplé de Maradona :

Un triplé pour rien

« En voiture, Marty ! » , comme le hurlait Doc’. Direction le 21 décembre 1997. Vincenzo Montella a alors 23 ans et il affronte le Napoli pour la troisième fois de sa carrière. Lors des deux premières rencontres, celles de la saison précédente (1996/1997, ndlr), l’Aeroplanino n’a étonnement pas déployé ses ailes. Avec 22 buts au compteur en 28 apparitions, l’attaquant de la Sampdoria a effectivement trouvé le chemin des filets contre quasiment toutes les équipes de Serie A, mais pas contre un modeste Napoli, seulement 13e (sur 18) au terme de cette saison-là. Comme si son for intérieur lui avait inconsciemment dicté de ne pas trahir ses origines. Seulement, quand Vincenzo retrouve à nouveau le Napoli lors de cet après-midi de décembre 1997, la situation a changé. Il a désormais un objectif dans le viseur : attirer l’attention du sélectionneur national, Cesare Maldini, et ce, à même pas six mois du début de la Coupe du monde 98. La Samp’ a également cruellement besoin de son buteur, puisqu’elle patine sévère avec seulement quatre victoires après douze journées (pour quatre nuls et quatre défaites), malgré le retour sur le banc – plus de cinq ans après son départ – de Vujadin Boškov, appelé en renfort dès la 9e journée. Aussi, le Napoli, alors dernier au classement avec cinq petits points, se présente comme la proie idéale sur la pelouse du stadio Luigi Ferraris.

Génois comme Napolitains sont alors déjà loin de leur faste de la fin des années 80 et du début des années 90. La Sampdoria n’est plus en or depuis les départs de Vialli, Mancini, Vierchowod, Lombardo et Pagliuca. Quant au Napoli, il ne cesse de dépérir depuis que Diego Maradona l’a quitté en 1991. Les Blucerchiati s’en sortent toutefois largement mieux, puisque, outre Montella, ils peuvent toujours compter sur des éléments de qualité comme Mihajlović, Boghossian, Karembeu, Véron, Klinsmann ou encore Signori. Si le Napoli dispose, lui, d’un bon buteur en la personne de Claudio Belucci (aujourd’hui entraîneur des U17 de la… Samp, ndlr), le reste ne ressemble pas à grand-chose. En dépit de la présence d’un certain Massimiliano Allegri, dont on peut aujourd’hui affirmer sans trop se mouiller qu’il fait un bien meilleur entraîneur que joueur. Résultat, la Samp est grandissime favorite, et la rencontre ne va faire que le confirmer. Malgré une belle résistance, le Napoli paye effectivement la faiblesse criante de sa défense et s’incline sur le lourd score de six pions à trois. Vincenzo Montella en a, lui, profité pour inscrire le premier triplé de sa carrière en Serie A (grâce à une magnifique volée et deux pénos, ndlr) et finit ainsi meilleur buteur italien de l’année civile 1997 avec 24 caramels au compteur.

En conférence de presse, l’Aeroplanino ne se soucie même pas du nom de l’adversaire du jour et commente surtout ses rêves de Coupe du monde : « Je cherche toujours à mettre le plus de buts possibles pour faire mes preuves. Mais la décision appartient ensuite au sélectionneur. » Néanmoins, malgré une saison à vingt buts en 33 apparitions, Montella ne sera pas appelé par Cesare Maldini. À la différence d’Enrico Chiesa qui n’avait pourtant inscrit que dix buts en championnat cette saison-là. Avec quatorze petits points au compteur, le Napoli sera, lui, relégué, et la Samp connaîtra le même sort une saison plus tard. L’Aeroplanino ne retrouvera plus jamais le chemin des filets face aux Partenopei. Il ne les affrontera d’ailleurs qu’à deux reprises, en 2001 sous les couleurs de la Roma et en 2007 à nouveau avec la Sampdoria. Mais si les retrouvailles ont été rares, Montella n’a jamais oublié son amour pour Naples.

Un cœur azzurro

Une fois devenu coach, il a plusieurs fois fait part de son attachement inaltéré au club napolitain. Avec Catania donc, en mars 2012. Mais aussi avec la Fiorentina, en septembre de la même année. « Ce ne peut pas être un match comme les autres face au Napoli. Parce que je suis napolitain et que, depuis gamin, j’ai toujours eu l’azzurrodans mon cœur. C’est une rencontre spéciale parce que j’ai vu mes premiers matchs au San Paolo, où j’ai même vu marquer le grand Diego. Figurez-vous que petit, je m’enfuyais pour aller voir le Napoli… » , avait-il ainsi révélé, non sans émotion. Mieux encore, cet été, Montella était proche d’un retour à la maison. Enfin. Mais si des contacts entre Aurelio De Laurentiis et lui ont bien été confirmés, le président du Napoli lui a finalement préféré Maurizio Sarri. Un choix qui n’a pourtant pas provoqué la rancœur de l’Aeroplanino. Pour preuve, après s’être incliné avec la Samp’ face à la Juve, il y a deux semaines, Montella a laissé son cœur de tifoso parler sur les ondes de Radiouno : « Ce serait beau que le Napoli soit champion. Ça me ferait énormément plaisir. Ça fait tant d’années qu’il ne l’a pas été. Je le dis d’un point de vue intime et non pas professionnel, ce serait beau pour le football italien. » Reste à savoir si, pour y parvenir, Montella et sa Sampdoria seront prêts à faire des cadeaux ce dimanche après-midi. Si l’Aeroplanino jette un coup d’œil dans le rétro juste avant le décollage, rien n’est moins sûr.

Dans cet article :
Un coach de D4 anglaise régale à l'entraînement
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Par Eric Marinelli

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