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Monaco enclenche la seconde
Quand Dmitry Rybolovlev a repris en main l’AS Monaco en décembre 2011, le milliardaire russe voyait grand pour son nouveau jouet : une première saison pour apprendre le boulot et remonter en Ligue 1. Une deuxième pour s’affirmer et une troisième pour venir taquiner le cuir en Ligue des champions. Pour le moment, Monaco est dans les temps.
Avant que Claudio Ranieri et son CV long comme une étagère Expedit ne débarquent sur le banc de l’AS Monaco, les dirigeants monégasques avaient zieuté ailleurs en Europe. Au cœur du printemps, Rybolovlev rencontre les hommes qui gèrent la carrière de Roberto Mancini. À cette époque, City accuse huit points de retard sur Manchester United et semble avoir dit au revoir au titre de champion d’Angleterre, l’un des objectifs prioritaires du club (avec la Ligue des champions où City s’est déjà ramassé en poule). Ça ne fait plus aucun doute, Mancini ne restera pas dans le Nord de l’Angleterre à moins d’un miracle. L’affaire Tévez l’a ébranlé et le cas Balotelli lui flingue son quotidien. Il se cherche une porte de sortie. Et celle que lui offre le nouveau patron monégasque ressemble à une carte Gold. On le sait, le Russe ne sait pas quoi foutre de son pognon. Et comme Mancini s’est habitué à un train de vie luxueux à City, il faut parler biffetons. Dans les coulisses, il se murmure que le coach de City sera le nouvel entraîneur de l’AS Monaco s’il n’est pas champion d’Angleterre. L’Italien n’est pas contre l’idée de repartir en seconde division. Le projet le séduit.
Sauf que trois mois plus tard, Sergio Agüero donne le titre aux Citizens dans un final complètement fou. Mancini sauve sa tête. Monaco perd la sienne. Durant ce temps, l’ASM a assuré l’essentiel : se maintenir en Ligue 2 – ce qui n’était pas acquis au moment de l’arrivée du Russe en décembre 2011. On peut maintenant enclencher la première phase du plan : Remonter en Ligue 1 en engageant un coach de renommée européenne pour bricoler une équipe de grognards, sans véritable star (Ocampos, en dépit des onze millions, n’en est pas une, mais plutôt une promesse) et une solide connaissance des joutes nationales. Dès lors, Ndinga, Poulsen, Raggi ou Bajrami débarquent sur le Rocher avec Claudio Ranieri sur le banc. Des internationaux. Des mecs besogneux, solides et réputés pour leur sérieux. Aucune star donc. Pas un mec capable de faire la Une d’un canard. Ça, c’est pour l’étape suivante. Parce que Rybolovlev a déjà tout prévu. L’ascension en Ligue 1 ? Elle est déjà programmée. Et validée. Dans les coulisses du club, on se penche déjà sur la prochaine fenêtre de transferts. Et les millions qui vont avec…
Lampard et Beckham en appel d’offres
Le plan est simple. Pour leur probable retour en L1, Monaco visera le top 3, à savoir la Ligue des champions. Pas question de perdre encore du temps en passant une autre année à reconstruire une équipe. Dès lors, le nouveau directeur sportif du club, le Norvégien Tor-Kristian Karlsen (passé par le Zénith et Leverkusen) passe ses semaines à faire péter les Miles Air France pour négocier les prochains pensionnaires de Louis-II. En début de semaine, les noms de Frank Lampard et David Beckham sortent dans la presse. Des pistes aussi sérieuses que folles. Au sein du club, on veut avant tout des noms, des mecs expérimentés capables d’encadrer les jeunes talents du club. Surtout, on recherche des cadres censés mener le club sur le podium du championnat en deux temps trois mouvements. L’argent ? Comme au PSG, ce n’est plus un problème. Dmitry Rybolovlev possède la 100e fortune mondiale (jusqu’en 2010, il possédait 65 % d’Uralkali, un des plus grands producteurs d’engrais potassique du monde) et le régime fiscal monégasque est une aubaine pour un club de football qui sait se montrer généreux sur les salaires.
Reste maintenant à convaincre des cracks. Comme le PSG avant l’arrivée d’Ibrahimović et de Thiago Silva, Monaco cherche une première grosse pointure pour montrer que le temps du bluff est terminé. Mancini aurait pu être ce premier gros coup. Bekcham et/ou Lampard le seraient assurément. Même si le club n’est pas très réputé d’un point de vue footballistique en dépit de deux finales européennes (C2 1992, C1 2004), le Rocher fait rêver : la Côte d’Azur, le soleil, la fiscalité, Grace Kelly, tout ça quoi. Pour attirer des noms, il faut donc un point de départ. Celui-ci prend une tournure anglaise pour le moment, mais en coulisses, d’autres noms sont avancés : Gianluigi Buffon et Roman Pavlyuchenko. Bref, comme au Qatar, la patience n’est pas de mise chez Rybolovlev qui aimerait vite briller sur la scène européenne. Pour ce faire, il s’en donne les moyens. En attendant, Monaco continue son avancée sur les chemins de la deuxième division. Ce soir, les hommes de Ranieri iront défier Sedan à Louis-II avec Gary Coulibaly dans l’entrejeu.
Par Mathieu Faure, avec Eric Maggiori