Man City – Arsenal : 4-2, comme un symbole
Manchester City a encore gagné, tout en efficacité, réalisme, talent individuel et en bleu. Arsenal a encore perdu, tout en beau jeu, vaines valeurs, vacuité collective et en rouge. Comme un symbole...
Ce match a le mérite de tout synthétiser. Mais vraiment tout. Les futures difficultés d’Arsenal pour se maintenir dans le Big Four comme les velléités et ambitions légitimes de Manchester pour lui prendre sa place ; la motivation des anciens d’Arsenal, Emmanuel Adebayor et Kolo Touré, contre leurs anciens partenaires qui, malgré les trahisons, continuent de développer un football de grande qualité ; la difficulté de faire triompher un projet collectif et valeureux face à la force d’individualités prêtes à tout pour vaincre ; le sentiment d’injustice et d’impuissance procurée par une énième défaite contre le cours du jeu face à la satisfaction d’avoir remporter le morceau en ayant comme premières qualités le vice, de cynisme et de réalisme, soit celles dont l’absence constitue le point faible adverse mais aussi, quelque part, en tout cas dans les esprits plus que sur les terrains de foot, son admirable particularité ; la difficulté d’Arsenal à concrétiser ses temps forts par des buts, et surtout sa faculté à en prendre dans le même temps. Ca fait quelques enseignements à retenir, n’est-ce pas.
Ainsi, la première action de City se traduit évidemment par un but : coup franc de Barry sur la tronche de Richards, qui trouve le poteau puis le corps d’Almunia, puis ses cages. Comme un symbole de la scoumoune d’Arsenal, de la cruauté de City. Le match est lancé, la couleur annoncée. Arsenal continue de dominer, et tente maintenant de rétablir la justice, enfin disons de revenir au score. Rosicky rentre en jeu, et fait ainsi son retour dans le championnat anglais après un an et demi d’absence. Le Petit Mozart ne nuit pas à la qualité de jeu déployée par Arsenal, avec une superbe circulation du ballon, toujours la même ritournelle, avec vitesse, une certaine qualité technique, volonté d’utiliser toute la largeur du terrain comme tous ses éléments. En face, Manchester City, solide, se contente de défendre face à la pression des Gunners, qui s’accentue. Cela devient de plus en plus dur pour les Citizens. D’ailleurs, Van Persie égalise superbement sur une belle action de Rosicky. Arsenal est récompensé de ses efforts et City parti pour résister en espérant un coup d’éclat de ses individualités.
Arsenal continue de jouer, de faire circuler, d’évoluer dans le camp de son adversaire, passe tout prêt de son second but… avant de se faire évidemment prendre en levrette. But de cet esthète de Craig Bellamy. Comme un symbole. Les mancuniens ont inscrit leurs deux buts pendant des temps forts des Gunners. Arsène Wenger réagit en faisant rentrer Eboue pour Bakary Sagna et Eduardo pour Alexandre Song. Arsenal devrait revenir, mais son ancien buteur, celui que l’on appelle Emmanuel Adebayor, ne l’entend pas de cette oreille. Motivé comme jamais, l’épervier réalise d’abord un slalom digne de Messi, avant de faire une « Fiorèse » , soit un coup de pute contre ses anciens camarades, en plaçant une tête imparable sur un centre de Wright-Philips pour le 3-1. Tout content du mauvais tour joué à son ex, Manu se hâte d’aller chambrer le banc d’Arsenal, de prendre un carton jaune et enfin de célébrer le quatrième but de City, inscrit en contre, évidemment. Adebayor se devait d’être l’homme du match, qui se termine par la réduction du score de Rosicky sur un caviar de Fabregas. Arsenal revient à 4-2, trop tard. L’ultime pion de la rencontre est le plus joli, mais surtout le plus futile. Comme un symbole.
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