Luis Fernandez : Bétar mouillé ?

Luis vient de signer un fumant contrat d’un an renouvelable, sur une base salariale de 600 000 par an. Arrivé ce matin en jet dans la ville sainte, il risque bien d’en repartir sous les cailloux des supporters du Likoud, euh du Bétar, si les résultats ne sont pas à la hauteur de sa réputation !
Le club israélien est en effet intimement lié au parti de Sharon et Netanyahou et ses supporters quasi fanatiques s’érigent en porte drapeaux d’une guerre anti-arabe (plus précisément anti-palestinienne) attisée par le début, en 2000, de la 2ème Intifada. Après un entretien qu’on imagine très convaincant avec le méphistophélique président et homme d’affaires, Arkady Gaidamak, Luis était conquis. Et une cohabitation explosive s’annonce car, question bagout et caractère, le président nanti est un très gros poisson.

Gaidamak, roi des basses œuvres

Le milliardaire franco-russe est un sombre personnage (clé) de « l’Angolagate » avec son ami et néanmoins associé, Pierre Falcone, ancien ministre conseiller au sein de la délégation permanente de l’Angola à l’Unesco. Ces deux petites vermines ont assuré pendant des années la fourniture des armes de l’armée angolaise, se gavant au passage de quelques très grasses commissions. Gaidamak aurait touché au total 135 millions de dollars. De quoi lâcher quelques pourliches. Dans une perspective plus sombre et plus lointaine, il était la tête de pont d’un réseau liant le pays africain, déchiré par des années de guerre civile, aux secteurs obscurs de la Russie. Il est donc implicitement lié à des figures emblématiques de la mafia russe ainsi qu’à des apparatchiks totalement corrompus. La bonne bureaucratie soviétique.
Mais l’activité de l’opaque homme d’affaires ne résume pas simplement à son étiquette de vendeur d’armes ; en 1996, il achète la dette angolaise à la Russie mais en la payant à hauteur de 15% de sa valeur nominale, le reste compensé par la livraison directe de pétrole (1.5 de tonnes par an) à sa propre société. Il empochera 100 millions de dollars avec la bénédiction non désintéressée de Moscou. Et puis avec l’un de ses amis russo-israéliens, il va s’octroyer, pour fêter dignement le nouveau millénaire, le droit exclusif de la vente des diamants angolais, un commerce extrêmement lucratif. On y voit donc plus clair quant à la destination pour le moins surprenante du nabab israelo-russo-franco-canadien. Une sorte de parangon de la mondialisation à lui seul. Il est en outre dignitaire de la Grande Loge Nationale Française (GLNF), illustre confrérie maçonnique, titulaire de 4 passeports (russe, israélien, angolais et canadien) et se prétend persécuté par le fisc parisien. Fruit de son imagination paranoïaque sans doute. En résumé, la Russie et Israël sont au top du classement mondial de l’opacité financière. Le diamant est l’un des principaux vecteurs des trafics illicites et du blanchiment d’argent. Le diamant angolais, le congolais et bientôt le russe vont passer sous la coupe d’une nébuleuse russo-israélienne, soutenue par les autorités de Tel Aviv et par Poutine. Au top de cette nébuleuse, on trouve des hommes comme Gaydamak…
On comprend mieux pourquoi le russo israelien s’est retrouvé aux manettes du Bétar. Pour mieux (se) blanchir peut-être ?

FS