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Lui, c’est Filip, et vous, vous êtes qui, putain ?

Par Swann Borsellino
Lui, c’est Filip, et vous, vous êtes qui, putain ?

Un derby de l’Ouest et trois points supplémentaires dans la poche, le FC Nantes fait un joli sixième de Ligue 1. Auteur de quatre des onze buts inscrits par les Canaris depuis le début de la saison, Filip Djordjevic, 26 ans la semaine dernière, compte bien saisir sa chance de s’imposer en Ligue 1. Tête de lard au bon fond, nonchalant mais infatigable, solitaire mais acquis à la cause nantaise, le Serbe incarne le FC Nantes depuis janvier 2006. Une équipe qui a connu la galère, les échecs et le renouveau.

Le derby de l’Ouest entre Rennes et Nantes a fait honneur à son statut. Après un récital nantais en première période, la seconde, plus tendue, a permis aux esprits échauffés d’en découdre. Capitaine des Canaris, Filip Djordjevic jouait le rôle d’acteur principal. Un rôle de médiateur dû au port du brassard, évidemment. Un rôle de fouteur de merde qui découle tranquillement de son caractère de cochon. Et un rôle de danger permanent, conséquence directe du talent que le Serbe a dans les pieds. Sauf que Filip est différent. Au vrai, il est un paradoxe vivant. Sanguin, le Serbe s’est énervé quand personne ne l’était avant de tout faire pour détendre l’atmosphère orageuse quand la rencontre était au bord de l’implosion. Cette histoire, c’est celle de la vie d’un loup solitaire, de nature timide, parfois arrogant, qui aime autant son club que se prendre la tête. Au fond, personne d’autre que lui ne pouvait planter le premier but du FC Nantes dans l’élite depuis Mamadou Bagayoko le 30 mai 2009.

Le Nantes des pauvres

L’avantage, quand on s’appelle Filip Djordjevic et qu’on est un peu fou, c’est qu’on prend les choses de la vie à la légère. Anthony Clément, journaliste à L’Équipe, a pu s’en rendre compte. Désireux de dresser le portrait du Serbe, le collègue s’est heurté à un homme distant, à la punchline affutée. « Écris ce que tu veux, je m’en fous » , a lancé le Nantais avant de poursuivre d’un « non, même pas deux » à un Anthony Clément qui lui demandait simplement dix petites minutes. Au fond, ce que l’on peut écrire du taiseux Nantais est assez simple : il est bon. Auteur de 20 des 54 buts inscrits par les Canaris la saison passée, Filip, 26 ans, est le principal danger des promus. Cependant, si aujourd’hui le fait qu’il soit le plus gros salaire du club ne choque pas, tout n’a pas toujours été si simple. Car si le FC Nantes est un grand club, Djordjevic a passé quelques années à ramasser les miettes laissées par Suaudeau, Loko, Da Rocha, Marama et compagnie. Arrivé au club en janvier 2008 dans les pas du délicieux Stefan Babović aka le « Messi des Balkans » , c’est un môme paumé de 21 ans qui débarque à la Jonelière. Un gamin qui fait gagner les Canaris face à Sedan (2-1) en 2008 en claquant un doublé après être entré à la place de Nicolas Goussé à la 57e minute. Un marmot qui va s’amouracher du FC Nantes au point d’en épouser les courbes de progression. Capable de marquer deux buts au cours d’un même match, le Serbe ne se doutait certainement pas que le total planté face aux Ardennais serait équivalent à son total des deux saisons suivantes. 38 matchs et 4 pions entre 2008 et 2010 et beaucoup de critiques qui laisseraient presque comprendre pourquoi le joueur n’est pas plus bavard aujourd’hui dans le bonheur qu’autrefois dans la galère. Proche des Kita, père et fils, Filip pense connaître le déclic au cours la saison 2010/2011 avec 12 buts, mais enchaîne avec un exercice moyen à six buts dans la foulée. Les montagnes serbes. Finalement, ce sont les retrouvailles avec Michel Der Zakarian qui font exploser le bougre. Le coach lui fait confiance, lui parle d’une saison à 20 caramels. L’attaquant s’exécute, le FC Nantes retrouve la Ligue 1. Djordjevic entrevoit enfin la lumière.

Bandiera gialla

La revoit, plus exactement. Au club depuis 2008, Djordjevic est le seul joueur de l’effectif à avoir déjà porté le maillot des Canaris en Ligue 1. Oui, Filip est un ancien. Un vrai Nantais. Un temps évoqué, son départ était le seul moyen pour les dirigeants de se laisser une marge pour se renforcer. Mais se renforce-t-on vraiment en perdant Filip ? Pas vraiment. Derrière ses airs nonchalants, le Serbe est un monstre athlétique. Major de promo dès qu’il s’agit de s’adonner à tout type de tests physiques, Djordjevic, à défaut d’être un roi du sprint, est le prince de la répétition des efforts. C’est à coups d’innombrables appels qu’il parvient à faire parler son autre qualité principale : le jeu de tête. Parfaitement servi par Lucas Deaux ce dimanche, Filip a touché le poteau d’un coup de casque impeccable avant de planter sa quatrième banderille de la saison. À la pointe d’une attaque où il se régale avec l’excellente doublette Gakpé – Veretout, Djordjevic est, à l’image de son équipe, l’une des bonnes surprises de ce début de saison. Et si, comme l’a confié Veigneau, son partenaire, à L’Équipe, le bougre est parfois difficile à cerner, voire arrogant, celui-ci sait aussi se fondre dans un collectif et a toujours un mot pour ses supporters. Un homme de paradoxe, on vous dit. Un homme capable de tacler les employés du club à la carotide après l’affaire Nantes – Bastia*, mais de vous charmer avec un seul sourire. Un de ces hommes qui rappellent que le joueur de foot et l’homme sont deux personnes bien différentes et qu’il n’est pas bon de tout mélanger. Un type qui prouve que s’il faut être formaté pour plaire à la plèbe, vivre comme on l’entend n’empêche pas un bon bain de foule. Sacrés derbys.

* « Se battre comme des cons pour rien, c’est incroyable. Nous, on s’est arrachés, on a pris des tampons, j’ai eu des crampes, et les responsables doivent être en vacances… Ça fait cinq ans et demi que je suis ici, je ne sais pas ce que ces gens font » , avait déclaré le joueur après que le FC Nantes a été menacé de défaite sur tapis vert suite à la participation d’un joueur non qualifié à la rencontre.

Par Swann Borsellino

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