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Lotta Schelin, les adieux à la reine

Par Maxime Feuillet
Lotta Schelin, les adieux à la reine

Arrivée en France en 2008, Lotta Schelin s’apprête à jouer son dernier match avec l’Olympique lyonnais ce jeudi lors de la finale de la Ligue des champions féminine contre Wolfsburg. Elle s’envolera ensuite vers sa Suède natale, là où elle possède une notoriété presque aussi importante qu’un certain Zlatan Ibrahimović.

Son regard est humide, ses mains viennent essuyer les quelques larmes qui coulent le long de ses joues. Lotta Schelin foule alors la pelouse du stade de Gerland, « son jardin » , pour la dernière fois, et son émotion est palpable. La scène se déroule devant la tribune Jean-Jaurès de l’enceinte historique de l’Olympique lyonnais, dimanche dernier, après la dernière journée de D1 féminine entre Lyon et Montpellier (1-1). Jean-Michel Aulas vient réconforter son attaquante et lui offre un joli bouquet de fleurs avant de lui claquer la bise. Le président lyonnais prend ensuite le micro et remercie Henry, Schelin et Nécib qui s’apprêtent toutes les trois à quitter le club en fin de saison. Une page se tourne chez les Fenottes. Une page sur laquelle l’attaquante suédoise a écrit l’histoire du club de sa plus belle plume.

La meilleure buteuse de l’histoire de l’OL

L’aventure de Lotta Schelin à Lyon débute en 2008. Après sept saisons passées dans son club formateur à Göteborg, l’attaquante suédoise décide de quitter le championnat local et pose alors ses bagages entre Rhône et Saône. « Quand j’ai choisi de rejoindre la France, beaucoup en Suède se sont demandé : « Mais qu’est-ce qu’elle fait ? », sachant que le championnat suédois était très compétitif et que peu pouvaient évaluer le niveau réel du championnat de France à cette époque » , expliquait-elle sur le site de la FIFA en 2014. Et à son arrivée dans l’Hexagone, la double meilleure buteuse du championnat de Suède ne jouit pas d’une très grande notoriété. « Quand Lotta est arrivée, personne ne la connaissait vraiment, se souvient Sandrine Brétigny qui l’a côtoyée à Lyon entre 2008 et 2012. Elle a tout de suite montré sur le terrain que c’était une grande joueuse et s’est très vite adaptée au club. » Mais la Suédoise va rapidement connaître le mal du pays. « C’était la première fois qu’elle quittait la Suède, donc forcément, la première année, c’est toujours un peu difficile. Elle était loin de sa famille, de ses amis, rappelle son ancienne comparse sur le front de l’attaque lyonnaise. Elle a tout de suite essayé d’apprendre notre langue. On a rapidement tissé des liens d’amitié et elle a même appris une grande partie du français avec Sandrine Dusang et moi. » Et Lotta Schelin apprend vite. Elle fait tomber la barrière de la langue après seulement quatre mois passés en France.

Son intégration dans le vestiaire est aussi facilitée par ses bonnes performances sur le terrain. L’attaquante suédoise empile les buts dès ses premières saisons rhodaniennes et impressionne sur la scène européenne. Après avoir échoué en demi-finale de la Ligue des champions en 2009, puis en finale en 2010, Schelin et les Fenottes soulèvent finalement le trophée les deux saisons suivantes. « Si notre force était avant tout collective quand on a gagné ces Coupes d’Europe, c’est sûr que Lotta a eu son importance dans ce projet, avance Sandrine Brétigny. Elle a apporté son expérience, elle pesait sur les défenseurs avec ses déplacements très intelligents. Des déplacements de vrai numéro 9, souvent dans la profondeur, toujours en mouvement. Donc c’était assez facile de la trouver pour qu’elle puisse finir les actions. Ce qu’elle faisait assez bien généralement. » Au total, Lotta Schelin aura inscrit 225 buts en 223 matchs avec l’OL, torpillant ainsi le précédent record détenu par Sandrine Brétigny (176 buts sous le maillot lyonnais) : « C’est un honneur pour moi d’être devancée par une joueuse de son talent. Après attention, je garde encore le record du nombre de buts sur une saison quand même, hein. (42 buts en 2006-2007) » En huit saisons à Lyon, en plus des deux Ligues des champions, « la reine Lotta » aura donc gagné huit championnats de France, cinq Coupes de France, deux titres de meilleure buteuse de D1 et une fois celui de meilleure joueuse du championnat.

Une véritable star en Suède

Un sacré palmarès qui suscite forcément l’intérêt des Suédois, qui osent même parfois la comparaison avec Zlatan Ibrahimović. « Elle est comparée à Zlatan dans le sens où c’est la plus grande star qu’on a eu ces dix dernières années dans le foot féminin. Mais ils n’ont pas grand-chose en commun, explique Johanna Frändén, qui suit les carrières du Z et de Schelin en France pour le journal suédois Aftonbladet. Elle n’a pas du tout le même style. Elle est polie, charmante, elle n’a pas la même arrogance. Parfois, on simplifie, on s’amuse à les comparer, car ils sont attaquants et marquent beaucoup de buts en France et avec la Suède, mais ça ne va pas plus loin. » Il n’empêche que la comparaison agace l’ex-Parisien qui s’en était plaint en 2013 dans les colonnes du journal suédois Expressen : « Dans le reste de l’Europe, on me compare à Messi et Cristiano Ronaldo. En Suède, on me compare à des filles ! L’été dernier, on m’a demandé qui de Lotta Schelin ou de moi est le meilleur. J’ai cru à une plaisanterie. » Il faut dire que le football féminin et l’équipe nationale en particulier sont très suivis en Suède. Le pays scandinave a notamment accueilli l’Euro 2013, où Lotta Schelin, meilleure buteuse du tournoi, a emmené ses coéquipières jusqu’en demi-finale. « Elle possède une très bonne image en Suède. Quand on parle de foot féminin, c’est vers elle qu’on se tourne généralement. Elle est assez disponible et avait été consultante pour la télé publique lors du Mondial 2014. C’est l’image du foot féminin, la joueuse la plus connue au pays » , analyse Frändén. Et selon la journaliste, la capitaine et meilleure buteuse de l’histoire de la sélection est considérée comme un modèle pour les jeunes filles de son pays : « Elle est polie, bien éduquée et toujours souriante. Même si elle n’aime pas faire de vagues et est assez diplomate, elle a tout d’un leader. C’est l’une des seules joueuses de l’équipe nationale dont les jeunes garçons veulent avoir un autographe aujourd’hui. »

Nul doute que son retour au pays la saison prochaine risque d’agiter le championnat suédois. Lotta Schelin confiait sur le site de l’OL qu’elle avait pris la décision de partir, car « la Suède lui manquait » après huit années passées en France. Elle devrait sans doute revenir dans son club formateur à Göteborg. « L’information de son retour a été reprise par tous les médias suédois. C’est une bonne chose. Cela va faire déplacer les gens, ramener du monde dans les stades, avoir un effet sur le marketing, justifie Johanna Frändén. Il y a eu un effet Marta lorsqu’elle est arrivée à Umeå, il y a aura aussi un effet Schelin. C’est un gros nom. » Mais avant de retourner dans son pays natal, « la reine Lotta » aura à cœur de finir son aventure lyonnaise en gagnant à nouveau la Ligue des champions, ce jeudi contre Wolfsburg, pour réellement « repartir comme une légende » . N’en déplaise à Zlatan Ibrahimović.

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Par Maxime Feuillet

Tous propos recueillis par MF, sauf mentions.

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