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L’OM a-t-il vraiment besoin d’Alexis Sánchez ?

Par Adrien Hémard-Dohain
L’OM a-t-il vraiment besoin d’Alexis Sánchez ?

À 33 ans, l'attaquant chilien est en approche de l'Olympique de Marseille, dont il s'apprête à devenir le nouveau fer de lance offensif. Mais, au-delà des doutes sur l'état de forme du Niño Maravilla, l'OM avait-il vraiment besoin d'un attaquant supplémentaire ?

C’est peut-être un nom qui aurait fait rester Jorge Sampaoli à la Commanderie. On ne le saura jamais. Ce qui est connu en revanche, c’est que l’Olympique de Marseille pistait Alexis Sánchez depuis l’hiver dernier, alors que l’Argentin était toujours aux manettes. Depuis, Sampaoli est parti, se plaignant notamment du manque d’ambition du club sur le mercato. Alexis Sánchez, lui, va arriver, comme un symbole d’un OM qui bricole un effectif avec les moyens du bord, mais qui réussit toujours à attirer de grands noms. Et si sa signature – qui devrait être apposée dans les prochaines heures – est forcément une bonne nouvelle d’un point de vue sportif et marketing, on peut se demander si elle était vraiment nécessaire.

Le supersub interiste

Personne n’est assez fou pour dire qu’Alexis Sánchez est une mauvaise recrue pour l’Olympique de Marseille. Évidemment, le Niño Maravilla a passé son apogée, et l’époque où il régalait le Camp Nou avant de devenir la coqueluche de l’Emirates Stadium, tout en remportant deux fois la Copa América et en terminant dixième du Ballon d’or 2015, semble loin. Depuis, Alexis Sánchez a incontestablement floppé à Manchester United, avec 5 buts et 9 passes décisives en 45 matchs, des statistiques bien maigrelettes par rapport au prix de son transfert, et à son sacro-saint numéro 7 dans le dos. Mais l’homme aux 48 buts en 146 sélections avec la Roja s’est relevé ensuite à l’Inter, dans un rôle différent : celui de supersub.

On a beau s’appeler Alexis Sánchez, difficile de s’imposer dans le dos du duo Lukaku-Lautaro qui marche alors sur l’Italie. De là à dire que le Chilien est fini, il y a un grand pas qu’on ne se risquera pas à franchir. En effet, si son temps de jeu n’a pas redécollé à Giuseppe-Meazza, Alexis Sánchez a toutefois renoué avec son efficacité. Après avoir contribué au titre de 2021 (7 buts, 7 passes décisives), il a la saison passée continué à œuvrer dans l’ombre malgré le départ de Lukaku (remplacé par Džeko). Résultat : 9 buts et 4 passes décisives en 38 matchs. Le Chilien est même le seul joueur a avoir été titulaire moins de dix fois en Serie A à être impliqué sur dix buts. En dehors de ces statistiques rassurantes, Alexis Sánchez a aussi su se montrer décisif dans des rendez-vous importants.

Si on regarde son historique et son actualité, on parle d’un joueur de très haut niveau. Il peut vite s’adapter selon moi.

Sur le papier, on parle donc d’un renfort de choix pour l’OM, avec un joueur expérimenté en Ligue des champions et sur la scène internationale, qui va apporter son vécu au groupe de Tudor. Le Chilien a aussi le bon goût de ne pas avoir qualifié son pays pour le Mondial, il n’ira donc pas perdre de forces au Qatar. Tant mieux, car sa santé demeure capricieuse, lui qui est régulièrement victime de soucis musculaires (53 jours hors des terrains la saison passée). Avant même son arrivée, Pablo Longoria a voulu dissiper les doutes : « Si on regarde son historique et son actualité, on parle d’un joueur de très haut niveau. Il peut vite s’adapter selon moi, a rassuré le président, avant de clamer ses ambitions : « On veut devenir un club européen avec un niveau d’exigence important. » Et c’est peut-être là la principale motivation de l’OM sur ce coup : attirer un joueur de renom pour marquer un changement de statut. L’arrivée d’Alexis Sánchez serait d’abord une question d’image, avant d’être un renfort sportif.

Tudor l’apprenti diplomate

Sur le papier, l’idée semble plutôt bonne pour l’OM, d’autant que le 3-4-2-1 d’Igor Tudor pourrait réserver une place de choix au Chilien derrière Milik, aux côtés de Payet. Les principes d’Igor Tudor devraient aller à merveille à Alexis Sánchez, qui a déjà connu avec Bielsa et Sampaoli des exigences de pressing du même acabit. Et s’il ne disputera certainement pas tous les matchs de la saison, il permettra à Dimitri Payet de souffler un peu, ce qui ne fera pas de mal au Réunionnais, dont l’OM était trop dépendant la saison passée, et sûrement moins adepte des idées de Tudor. Dans l’idée, Alexis Sánchez a tout de la bonne pioche pour le club. Dans les faits, son arrivée vient un peu plus congestionner un secteur offensif déjà bien fourni.

Quand votre vestiaire compte déjà quatre numéros neufs avec Milik, Bakambu, Dieng et Luis Suárez, pour une place, est-ce vraiment utile de se payer le luxe de Sánchez ? À moins que l’ancien Barcelonais ne vienne pour occuper un des deux rôles derrière l’attaquant, en compagnie de Gerson, Payet et Ünder, ce qui paraît plus probable au vu de l’évolution de l’ancien ailier, désormais plus à l’aise au cœur du jeu, et souvent associé à un buteur à l’Inter. Dans tous les cas, cela diminuera le temps de jeu de titulaires en puissance, et quelques égos risquent d’être froissés. Ce qui va dans le sens de la logique de Longoria, qui veut voir son club monter en gamme. De ce point de vue, après avoir écarté Luis Henrique, Radonjić et Konrad de la Fuente, l’OM est quoi qu’il arrive gagnant avec un banc qui commence à avoir une belle gueule. Ces problèmes de riche, cela faisait bien longtemps que les Marseillais n’y avaient plus goûté.

Pas réputé pour sa diplomatie, Igor Tudor va devoir jouer les équilibristes. Face à Reims, Milik a débuté la partie, pesé sur la défense et rempli son rôle de point de fixation, sans pour autant réussir à frapper une fois. Entré à sa place, la recrue Luis Suárez a profité de ce travail pour éparpiller la défense rémoise, frapper 7 fois, et marquer deux pions, dont l’un sur une passe de Bakambu, auteur lui aussi d’une bonne entrée. Avant même l’arrivée de Sánchez, le Croate avait donc déjà de quoi se gratter le crâne. Et ce alors qu’il a mis au placard – sans raison apparente – Bamba Dieng. Sa décision de se passer de Payet au coup d’envoi prouve toutefois que Tudor n’a pas peur de faire des choix. Encore faudra-t-il les faire accepter au vestiaire, et aux supporters, ce qui sera un défi pour ce technicien pas franchement maître en communication.

Homme d’opportunité sur le mercato, Pablo Longoria en a donc saisi une belle, qui pourrait s’avérer payante. Surtout, le président de l’OM tient parole : depuis le début de l’été, il clame être à la recherche d’expérience et de haut niveau, ce qu’il a amené au milieu de terrain avec Veretout notamment, et avec Sánchez devant. Pour autant, s’il y a une priorité en cette fin de mercato olympien, c’est sûrement à l’opposé, en défense. La première de Chancel Mbemba a été rassurante, mais à ses côtés, Gigot et Balerdi n’ont pas franchement convaincu. Si les supporters marseillais ne bouderont pas leur plaisir de voir Alexis Sánchez fouler la pelouse du Vélodrome, ils seraient aussi heureux de voir un grand nom venir stabiliser l’arrière-garde. Finalement, c’est peut-être ce nom qu’attendait Jorge Sampaoli.

Par Adrien Hémard-Dohain

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