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Lille doit valider sa qualification pour les huitièmes de C1 à Wolfsburg
À Wolfsburg sur les coups de 21h, c’est en leader que le LOSC se présentera au cœur de la Volkswagen-Arena pour y disputer son ultime rencontre de la phase de poules de C1. Avec une seule ambition : composter définitivement son ticket pour les huitièmes de finale de la Ligue des champions. En leader, si possible.
Il y a quinze ans pratiquement jour pour jour, le peuple lillois espérait un miracle. C’était un 6 décembre, il faisait déjà froid, et le LOSC était éliminé au moment du coup d’envoi de son ultime rencontre de phase de poules de Ligue des champions. Mais à San Siro, là où aucun club français n’était parvenu à gagner et face à un Milan déjà qualifié, Peter Odemwingie, Kader Keita et les autres Dogues étaient parvenus à transformer l’impossible en rêve éveillé (0-2). En 2021, il n’est plus question d’exploit, car c’est dans la peau du leader que les Nordistes se présenteront sur la pelouse de Wolfsburg ce mercredi. Mais pour égaler le meilleur parcours européen de l’histoire du club, les Lillois devront quand même terminer le boulot pour ne pas rentrer les valises pleines de regrets.
Rester calme et gagner
Évacuons rapidement les calculs et autres casse-têtes de fin de tournage : si le LOSC l’emporte à Wolfsburg, il terminera en tête du groupe G. Si les Dogues font match nul, ils seront qualifiés pour les huitièmes et assurés de la 1re place à la condition que Salzbourg ne batte pas Séville. Il n’y aurait qu’en cas de défaite que les gars de Jocelyn Gourvennec pourraient se retrouver à la place du con – troisième donc – et devoir ainsi se taper le nouveau barrage « Troisième de C1/Deuxième de C3 » en février prochain pour prétendre disputer les huitièmes de Ligue Europa. En conférence de presse ce mardi, Jocelyn Gourvennec répétait pourtant n’attendre qu’une chose du match à venir : que ses hommes évitent de trop y penser. « Je n’ai pas envie qu’on soit dans le calcul, dans la gestion, j’ai envie qu’on se focalise sur le match, assénait l’entraîneur du LOSC. Il faut faire un gros match avec une grosse force collective, et le résultat sera la conséquence de ce que l’on fera sur le terrain. Il faudra qu’on soit solide derrière, car Wolfsburg a des arguments. Il ne faut pas qu’on se disperse, que l’on reste calme. »
Au coup d’envoi, même sans Xeka et Jonathan Bamba (suspendus), mais aussi Timothy Weah (blessé), le LOSC part donc serein. Car si son récent regain de forme en championnat, avec deux succès en sept jours à Rennes et face à Troyes (2-1), devrait déjà lui conférer une bonne dose d’optimisme, la formation du 59 doit avant tout rééditer ses récentes sorties européennes : hormis l’accident de parcours à Salzbourg (2-1), le LOSC a pris quatre points au Séville FC, s’est rattrapé face aux Autrichiens à domicile (1-0) tout en claquant trois clean sheets en cinq rencontres. Des références en C1, ce LOSC-là n’en manque pas.
Une qualif’ importante pour les finances du club
Dans le camp d’en face, les Allemands, actuellement derniers du groupe et condamnés à gagner, ne peuvent pas en dire autant. Surtout que les dernières semaines sont comptablement rudes pour les hommes de Florian Kohfeldt, arrivé fin octobre pour remplacer Mark van Bommel, eux qui n’ont plus gagné depuis plus d’un mois. Autre fait du sort qui pourra avoir son importance : la Volkswagen-Arena ne pourra être remplie qu’au tiers de sa capacité totale (10 000 spectateurs sur 30 000 possibles) du fait des restrictions sanitaires en Basse-Saxe. Un aspect que ne veut pas prendre en compte Gourvennec, qui rappelait, à quelques heures de l’entrée en piste, que ses « joueurs ont été champions l’an dernier dans des stades vides ».
Au-delà du sportif, une qualification des Lillois dans le carré VIP à seize places offrirait un bon bol d’air économique au club. S’il ne voulait « pas parler d’économie et seulement de sportif » dans les travées du Roazhon Park à Rennes, Olivier Létang sait pertinemment la différence entre un printemps européen en C1 et un autre en C3. Comme l’expliquaient nos confrères de L’Équipe il y a quelques semaines, c’est un chèque proche de 20 millions d’euros que pourraient récupérer les Lillois (qui comprend prime UEFA, droits TV, billetterie avec un potentiel match en plus à domicile…). En 2014-2015, un but de Divock Origi avait permis aux Dogues de ramener un point de l’antre allemand. C’était une autre époque, un soir de Ligue Europa où Lille n’avait plus rien à sauver si ce n’est son honneur. Sept ans plus tard, l’ambition est ailleurs. Quelques étages au-dessus.
Par Andrea Chazy, à Wolfsburg