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Les dix bonnes questions de la Premier League

Par Maxime Brigand
Les dix bonnes questions de la Premier League

Un casting parfait, un nouveau diffuseur, beaucoup d’argent, des jeunes pousses et des mecs à la relance, la nouvelle saison de Premier League qui s’ouvre samedi avec le déplacement de Leicester à Hull City est réellement excitante sur le papier. Mais comme quand tu retrouves ce vieux pote que tu n’as pas vu depuis près de trois mois, le sentiment est double, entre joie et grandes questions.

Paul Pogba va-t-il être plus fort que le marketing ?

Chaque nouvelle saison, c’est le même refrain : un joueur débarque dans un championnat, il a été payé beaucoup trop cher et il doit maintenant assumer. Comme une sorte de retour sur investissement naturel. Plus que jamais cet été, Paul Pogba est devenu un peu plus qu’un joueur de foot. L’époque veut ça et voilà le Français baladé partout comme une marque, une égérie, un figurant et l’acteur central d’une série à suspense qui s’est étirée pendant de longues semaines jusqu’à son retour final à Manchester United, quatre ans après son départ du club mancunien pour la Juventus Turin. L’étiquette est lourde : 110 millions d’euros estimés, à vingt-trois ans, et un statut de joueur le plus cher de l’histoire qu’il va maintenant falloir revêtir. José Mourinho en rêvait, le voilà. Reste maintenant qu’il n’y a plus d’excuses. La seule façon pour Manchester United de faire avaler tant de fric d’un coup sera de gagner le titre en fin de saison.

Comment Tottenham et Leicester vont-ils se remettre de leur gueule de bois ?

Le destin est différent, mais la question est la même : et maintenant, on fait quoi ? Leicester d’abord. Champions d’Angleterre pour la première fois de leur histoire en mai dernier, les Foxes sont maintenant face à la terrible saison d’après. On s’attendait à un pillage en règle, Ranieri n’a finalement perdu – pour le moment – que le poumon central de son intouchable 4-4-2 (N’Golo Kanté, parti à Chelsea) et a su convaincre de belles promesses (Musa, Mendy, Kapustka). La grande interrogation est de savoir si l’entraîneur italien va accepter de faire évoluer son système et de voir comment il va faire face à l’ajout d’une participation à la Ligue des champions, alors que les blessures vont peut-être enfin commencer à arriver dans un effectif touché par la grâce la saison dernière. Tottenham, ensuite. Troisièmes de Premier League la saison dernière après avoir explosé en toute fin de championnat (défaite 2-1 à domicile contre Southampton, 5-1 en clôture à Newcastle), il est temps de voir la gueule des Spurs à leur réveil. Là aussi, l’été a été plutôt bien géré avec les arrivées de Wanyama et de l’attaquant Vincent Janssen. Pochettino a la dalle et a tabassé ses joueurs en préparation. L’idée de souffrir pour être beau. Jusqu’au bout ?

Michy Batshuayi est-il vraiment meilleur que Diego Costa ?

C’est la saison d’après. Celle où on va désormais constater les dégâts et où il est l’heure de tout reconstruire et vite. Champion en 2015, Chelsea a considérablement implosé l’an passé (10e) et le réveil enclenché par le pompier Hiddink lors de la deuxième partie de saison ne peut masquer le chantier. Alors, Roman Abramovitch a fait débarquer Antonio Conte à Stamford Bridge avec de réelles ambitions : refaire de Chelsea « une petite machine de guerre » . Les objectifs sont élevés, les exigences de Conte aussi et il sera intéressant de voir comment celui qui a tactiquement marché sur l’Euro 2016 va s’adapter à son nouvel environnement. Pour le moment, il y a déjà les choix dont les arrivées de Kanté et de Batshuayi. Le recrutement de l’ancien attaquant de l’OM interroge et signe surtout la fin du mandat de Diego Costa sur le front de l’attaque des Blues. La fin d’une époque, le début d’une nouvelle page. Tout, tout, pour mon Michy, mon Michy.

Manchester City peut-il être la plus belle crèche du Royaume ?

Depuis son arrivée en Angleterre, Pep Guardiola a été clair : son Manchester City sera celui de la jeunesse, de la nouveauté, de la créativité et il faut se préparer à tourner une page. Celle qui affichait encore hier Yaya Touré, Aleksandar Kolarov et Pablo Zabaleta. La préparation a donné des signes dans ce sens avec les bonnes copies rendues par Iheanacho et le défenseur Tosin Adarabioyo. Le recrutement aussi, lors duquel Guardiola a souvent décroché son téléphone pour convaincre Oleksandr Zinchenko (19 ans), Marlos Moreno (19 ans), Gabriel Jesus (19 ans) et Leroy Sané (20 ans) de le rejoindre à Manchester. Voilà où en est aujourd’hui City à l’heure d’entamer l’ère Pep et au moment où l’entraîneur espagnol va devoir régler les problèmes d’ego de son effectif. C’est aussi ça, vouloir grandir.

Mais pourquoi tonton Arsène a-t-il encore mangé son chéquier ?

1996-2016. C’est ça aussi Arsène Wenger. Putain, vingt ans. Mais le temps est cruel, alors le Français commence à se poser des questions. Il y a quelques jours, le Guardian rapportait alors ces propos tirés de la bouche de l’entraîneur français d’Arsenal : « J’ai peur du jour où cela arrivera.(…)Plus j’attends, plus ça sera dur, et plus ça sera compliqué de me défaire de cette dépendance. » Oui, pour la première fois d’une carrière débutée en 1984, Wenger commence à parler de sa peur de la retraite alors qu’il lui reste un an de contrat chez les Gunners. C’est aussi le moment des questions autour de son travail, alors que les critiques s’élèvent toujours un peu plus des travées de l’Emirates Stadium. Pourquoi ? Simplement parce qu’Arsenal n’a plus été champion d’Angleterre depuis 2004, que les dirigeants continuent de parler de « gros moyens » , mais que rien n’arrive, ou presque. Cet été, Wenger s’est tabassé pour arracher des gros noms, Mahrez en tête, et n’a ramené que Granit Xhaka pour 40 millions d’euros. Bien, mais pas assez pour les supporters. Et l’horloge tourne.

Liverpool peut-il vraiment manger avec les grands ?

La plus grande frustration de l’adolescence : pas assez âgé pour faire le beau avec les amis des parents, trop pour t’éclater sur la table basse avec les gosses. Voilà dans quelle case on peut ranger Liverpool à l’aube de cette nouvelle saison, et ce, malgré un recrutement ambitieux (Wijnaldum, Mané, Matip, Grujić, Karius). Pourquoi ? Parce qu’on connaît la musique des Reds, celle des espoirs déçus depuis quelques années, et ce, jusque dans la dernière finale de Ligue Europa, perdue contre le FC Séville en mai dernier (1-3). Mais aussi parce qu’il y a cette chaleur revenue depuis l’arrivée de Jürgen Klopp à Anfield, cette soirée contre Dortmund (4-3) et la bonne seconde partie de saison du dernier exercice. Comme souvent, on a envie d’y croire et de voir Liverpool se stabiliser de nouveau. Klopp est venu pour ça et ce mercato était le premier où il a pu réellement imposer ses choix. Il lui reste maintenant à recueillir les résultats de ses ambitions. Et il pourra alors remettre José Mourinho en place.

L’Angleterre peut-elle se mettre à Puel ?

Si la Ligue 1 s’interroge beaucoup sur le nouveau chapitre ouvert par l’OGC Nice avec l’arrivée de Lucien Favre, l’Angleterre est au moins tout aussi intriguée par le débarquement de Claude Puel à Southampton. Car c’est un refrain déjà et, sur ce point, l’entraîneur n’y est pour rien. Chaque été, les Saints sont dépouillés et doivent réapprendre à vivre malgré tout. Cette fois, le St. Mary’s Stadium a vu filer un coach (Ronald Koeman, parti à Everton) et trois nouveaux cadres (Wanyama, Mané, Pellè). À Southampton, l’été est comme ça et on commence à s’y habituer. Sauf que perdre Koeman était un réel casse-tête, surtout après une saison qui a vu le club terminer au meilleur classement de son histoire avec la Premier League (6e). Alors voilà Claude Puel, sa réputation tactique et ses idées qui devraient se marier parfaitement avec Southampton : la formation, le jeu et des rêves européens. Reste maintenant à voir jusqu’où celui-ci va nous emmener.

Sunderland peut-il voir ce qu’il se passe au-delà de la quatorzième place ?

Il y a les chiffres, d’abord, et certains sont terribles : sept coachs, cinq ans. C’est simple, l’équation Sunderland n’est pas beaucoup plus compliquée que ce constat, car il explique à lui seul la culture de l’instabilité du club du North East. Voilà maintenant quatre saisons que les Black Cats n’ont pas gratté plus haut que la quatorzième place, et le dernier sauvetage, celui de la saison dernière, relève encore aujourd’hui au mieux du miracle, au pire des couilles de Sam Allardyce qui vient maintenant de se poser sur le banc d’une sélection nationale malade. Alors, on s’est tourné vers David Moyes, un homme qui va connaître son troisième club en quatre ans et dont le boulet Manchester United roule encore sur son passé. Un mec qui a surtout perdu beaucoup de son crédit et dont le seul exploit de l’été est d’avoir balancé presque dix millions d’euros sur Papy Djilobodji. Comme s’il fallait maintenant regarder l’enfer et plonger dedans.

West Ham, Everton, Crystal Palace, qui pour foutre le bordel ?

Tout le monde se souvient de ces images : les larmes de Slaven Bilić qui a tourné névrotique en l’espace d’une saison sur le banc de West Ham, les bras ouverts de Dimitri Payet, ses paraboles et un peuple qui s’amuse enfin de nouveau. Les Hammers sont les nouveaux ambitieux, ceux qui sont capables de beaucoup, à l’image de Southampton, et ceux, surtout, qui viennent d’entrer au Stade olympique. Alors pourquoi pas taper plus haut que la belle septième place gagnée l’an dernier ? On a envie d’y croire, surtout après un tel recrutement. L’envie, c’est aussi ce qu’a Everton grâce à ses moyens financiers dopés par l’arrivée au club de Farhad Moshiri et un appétit retrouvé avec l’installation de Koeman. Reste maintenant à retrouver la confiance. L’inconnue est la même concernant Crystal Palace, quinzième l’an dernier, mais qui se met à rêver d’Europe la gueule ouverte. L’été a été orienté dans cette direction. Maintenant, les actes, car on ne peut pas oublier une telle deuxième partie de saison : 19 matchs, deux victoires.

Chez les nouveaux, ça dit quoi ?

Cette fois, que des têtes connues : Burnley, Boro et Hull. Qu’on se le dise tout de suite, il y a un crève-la-dalle là-dedans et il aimait beaucoup Franck Queudrue dans les années 2000. Oui, Middlesbrough a décidé de dégainer les moyens pour son retour en Premier League, sept ans après l’avoir quittée. Alors on a été chercher Víctor Valdés, Negredo et Gastón Ramírez en prêt et surtout les attaquants Jordan Rhodes et Viktor Fischer. Le tout avec Aitor Karanka, l’ancien adjoint de Mourinho au Real, qui a affirmé il y a quelques jours qu’il voulait « ne jamais partir de Middlesbrough » . Des ambitions, donc. Derrière, le champion de Championship, Burnley, a traversé l’été dans le calme autour de l’intouchable Sean Dyche. Trop calmement d’ailleurs au point que Dyche n’hésite pas à parler de sa frustration autour d’un mercato où seule la paire de Charlton Pope-Gudmundsson a débarqué et alors que le souvenir de l’échec de la montée prématurée en 2014-2015 est encore vif. Mais pourquoi tant de frilosité ? Tout simplement parce que Burnley n’a pas les moyens de s’aligner avec ses potes de Premier League, alors il se débrouille dans un monde peut-être trop grand où le buteur Andre Gray devra se faire une place. Et Hull ? Un bordel monstrueux, une équipe qui n’a plus d’entraîneur alors que le championnat commence et qui perd encore des cadres (Diamé). C’est ce qu’on appelle une balle dans le pied.

La HD est-elle plus forte que la misère ?

On commence à connaître maintenant la stratégie commerciale : « L’Angleterre est le meilleur championnat du monde. » Trop beau, trop mignon, trop tout, mais vraiment si parfaite ? Non, bien sûr, et la Premier League a bien perdu pas mal de ses fidèles depuis quelques années. Dans le même temps, les clubs y ont perdu de leur charme, un bout de leur histoire, mais se sont enrichis. C’est l’objectif, aussi, et on le sait. Peut-être même plus qu’ailleurs dans notre pays où regarder la Premier League va être aussi compliqué que de tenir sur les poteaux devant Denis Brogniart. Mais reste un championnat plus ouvert que jamais, plus offensif, plus tactique, plus bandant quoi. Et peu importe que, là aussi, Zlatan aille se battre dans les airs avec Lamine Koné.

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