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Les 50 frères de l’ombre (du 30e au 21e)
Nombreuses sont les fratries célèbres dans l'histoire du football. Des Koeman aux Boateng, en passant par les De Boer, les Inzaghi, les Hazard ou encore les Neville. Mais parfois, être "le frère de" est plus un poids qu'un accélérateur de carrière, car les comparaisons pleuvent et entravent la progression. Voici 50 joueurs qui ont tous eu une carrière moins glorieuse que leur frangin, alors que, parfois, on leur prédisait le meilleur.
#30 - Gela Dzagoev, frère d’Alan
Le point commun entre les deux frères Dzagoev, qui ont appris à jouer au football ensemble dans la rue, c’est qu’ils n’ont jamais quitté la Russie. Alan, le plus jeune, a été formé dans sa région natale, l’Ossétie du Nord-Alanie, puis a rejoint le CSKA Moscou à l’âge de 18 ans, pour ne plus jamais en partir. Il est aujourd’hui considéré comme une légende du club. Gela, l’aîné, a lui aussi passé toute sa carrière en Russie, mais pas franchement avec le même succès. Il fait ses premiers pas en pro en 2005, et va alors écumer tous les clubs de sa région (FC Vladikavkaz, Alania Vladikavkaz, Spartak Vladikavkaz). Quand il décide d’en partir, en 2007 (la même année où son frère quitte le cocon), c’est pour aller jouer en deuxième ou en troisième division. Son nom de famille intrigue les dirigeants des grands clubs, d’autant qu’Alan est alors considéré comme un véritable crack. Quelques contacts avec des grands clubs moscovites, mais rien ne se conclut. Et quand Gela trouve enfin un club à Moscou, c’est… le Zénith Moscou, un club amateur. En six années de carrière, Gela Dzagoev va porter les maillots de huit clubs différents, et mettra finalement un terme à sa carrière dès 2012. Gela flemme de continuer.
#29 - Lewis Young, frère d’Ashley
Lewis Young est un joueur de foot US, qui évolue pour les Western Bulldogs, dans la Ligue australienne de football (AFL). Il n’a donc strictement rien à voir avec l’autre Lewis Young, qui n’est autre que le frère d’Ashley Young. Un petit frère qui avait « de l’or dans les pieds » , dixit son grand frère, mais dont la carrière a été minée par les blessures. De 2008 à 2014, il change constamment de club, le pic de la lose étant atteint en 2011, lorsqu’il rejoint Forest Green Rovers en prêt, mais que son contrat est rompu après seulement un match (au cours duquel il se blesse). Finalement, Lewis Young va enfin trouver la paix à partir de 2014, à Crawley Town, en quatrième division. Là, son corps le laisse enfin tranquille, et il enchaîne les saisons à 40 matchs, avec un record à 49 matchs toutes compétitions confondues en 2016-2017. Crawley Town est néanmoins une équipe sans ambition: 20e en 2016, 19e en 2017, 14e en 2018, 19e en 2019 et 13e en 2020. À l’été 2020, Lewis Young pense d’ailleurs à raccrocher, mais prolonge finalement son contrat de deux ans. Il n’en honorera que la moitié : à la fin de la saison 2020-2021, il prend sa retraite à 32 ans, pour revêtir le costume d’entraîneur. À part ça, rien à voir, mais il existe encore un troisième Lewis Young, qui est lui coach sporting, et dont les abdos feraient même pâlir Cristiano Ronaldo.
#28 - Muhammed Çalhanoğlu, frère de Hakan
Dans la famille Çalhanoğlu, Muhammed a clairement le rôle du sparring-partner. Lors de leur enfance, Muhammed et son frère Hakan passaient des heures, des journées même, à jouer au foot ensemble, dans la rue. Leur papa les imaginait bien professionnels tous les deux, mais rapidement, Muhammed lui-même a compris que Hakan avait beaucoup plus de chances de réussir. Alors, en parallèle de sa modeste carrière, il s’est mué en soutien moral pour son frère, toujours là pour le soutenir, toujours là pour lui envoyer des messages avant les matchs. À côté de ça, lui est passé par l’Autriche, la Turquie et l’Allemagne, toujours dans les divisions inférieures. Après une dernière expérience au TSG Weinheim, il est désormais sans club depuis 2020. Et le pire, pour Muhammed, c’est que non seulement Hakan brille en Italie, mais que ses deux cousins, Kerim et Turan, jouent respectivement à Schalke 04 (2. Bundesliga) et Hoffenheim (Bundesliga). « Ah, t’es le frère de… ? Ah, et t’es aussi le cousin de… ? »
#27 - Greg Lalas, frère d'Alexi
Qui a oublié Alexi Lalas ? L’Américain à la barbe rousse dont la vignette Panini au Mondial 1994 était l’une des plus mythiques. International américain aux 96 sélections, Alexi a connu une sacrée carrière, partagée entre l’Italie et les États-Unis (avec une petite parenthèse en Équateur). Or, en 1997, il n’y avait pas un, mais bien deux Lalas aux New England Revolution. En effet, son frère, Greg, a disputé deux matchs dans la même équipe que son frère. Mais sa carrière en MLS a été plutôt courte : cinq matchs joués, 100 minutes sur la pelouse, un tir, une faute. Et c’est tout. Le reste de sa carrière a consisté en des expériences dans des franchises qui avaient toutes des noms super (Tampa Bay Cyclones, Worcester Wildfire). Son après-carrière a en revanche été beaucoup plus glorieuse. Il s’est reconverti dans le journalisme, devenant notamment directeur du site goal.com. Mais surtout, il a passé un an à parcourir les États-Unis sur sa Harley. L’Amérique qu’on aime.
#26 - Paul Terry, frère de John
Décidément, dans la famille Terry, on adore les affaires extra-conjugales. Inutile de rappeler la relation de John Terry avec Vanessa Perroncel, la petite amie de Wayne Bridge. L’affaire avait fait les gros titres et le bonheur des tabloïds, Bridge refusant de serrer la main de Terry lors de leur premier match suivant l’affaire. Mais le grand frère de John, Paul, n’est pas en reste, et l’issue de son histoire est beaucoup moins amusante. Lui aussi footballeur, mais avec une carrière bien plus modeste (son plus grand fait d’armes est un titre de Division 4 avec Yeovil Town), Paul a lui aussi eu une affaire extra-conjugale avec la petite amie d’un joueur de foot. Double fait aggravant : il était alors marié à Sarah Konchesky (la femme qui lui donnera deux enfants, accessoirement la sœur de Paul, ex-joueur de Leicester), et le cocu était… le gardien de but de sa propre équipe, Dale Roberts.
Quand la tromperie a été révélée, Dale Roberts l’a, évidemment, très mal vécu. Paul Terry a quitté le club (Rushden & Diamonds) en fin de saison, tandis que Dale Roberts a rompu avec sa petite amie. Il a alors sombré dans la dépression, rongé par la honte de cette tromperie. Quelques mois plus tard, il est retrouvé pendu à son domicile… Paul Terry ne réagira jamais publiquement à ce suicide. Il prendra sa retraite un an plus tard. Il est aujourd’hui assistant coach, et a à nouveau fait les gros titres l’an dernier pour des raisons peu glorieuses… Alors coach adjoint à West Brom, il a, entre novembre 2017 et octobre 2019, placé 209 paris sur des matchs de football (dont 35 concernant West Brom), ce que sa fonction lui interdit, évidemment. Il s’en tirera avec un rappel à l’ordre et une amende de £1000, ce qui est bien peu à côté des £46,916 qu’il a perdus, au total, avec ces 209 paris.
#25 - René Hiddink, frère de Guus
La page Wikipédia de René Hiddink est à pleurer. La partie « carrière footballistique » se résume en effet à ces quelques mots : « Hiddink a commencé sa carrière pro au SC Varsseveld, avec son frère Karel. En 1976, il signe pour De Graafschap, en Eredivisie, avec qui il disputera sept matchs de championnat et marquera un but. » Et c’est tout. Forcément, cela donne envie de creuser un peu plus. Que s’est-il passé pour que le frère cadet de Guus (neuf ans de moins) ait une carrière si courte, alors que son frangin a disputé 15 saisons au haut niveau ? En réalité, pas grand-chose. Lorsqu’il signe à De Graafschap, Guus évolue également là-bas. Mais au terme de la première saison (1976-1977), le club est relégué, et Guus se tire au NEC Nijmegen. René ne réussira jamais à s’imposer en D2, subissant en permanence les comparaisons avec son frère. Il finit donc par se tirer lui aussi, et tente une dernière expérience en Allemagne, au SV Emmerich-Vrasselt. Sans succès. Il est, par la suite, devenu entraîneur, comme Guus (là aussi avec moins du succès, certes). Petite anecdote, à ce propos : il est aujourd’hui coach de l’équipe olympique des Maldives. Mais en 2020, l’expérience sur l’île a tourné au cauchemar, quand il s’est retrouvé coincé là-bas à cause du confinement strict imposé aux Maldives. Il a ainsi dû rester, seul, dans un hôtel, pendant plusieurs semaines, avec interdiction de sortir. Sûr que ce ne serait jamais arrivé à Guus…
#24 - Felix Kroos, frère de Toni
Dire que la carrière de Felix Kroos n’est pas réussie serait vraiment ingrat. Le frère de Toni compte tout de même 80 matchs de Bundesliga à son actif, la plupart disputé avec le Werder, et a activement participé à la montée de l’Union Berlin en BuLi au terme de la saison 2018-2019. Néanmoins, au vu des attentes placées en lui, et de son nom, tous espéraient mieux. En effet, en 2007, alors qu’il est âgé de 16 ans et qu’il évolue chez les jeunes du Hansa Rostock, il est élu Talent de l’année de la région Mecklembourg-Poméranie-Occidentale. En 2009, il fait ses débuts en équipe première, en D2, dispute 27 matchs, mais l’équipe est reléguée au terme de la saison. Alors Felix se tire au Werder, où il va devenir un cadre de l’équipe réserve, pointant de bout de son nez quelques rares fois en équipe première. Une seule saison vraiment pleine, en 2014-2015, avec 26 matchs joués. Puis le départ à l’Union Berlin, en 2. Bundesliga, avec la suite que l’on connaît et la montée en 2019. Néanmoins, il ne confirmera pas dans l’élite, avec seulement 15 matchs joués. Il repart en D2, cette fois-ci à l’Eintracht Braunscwheig, dispute une saison pleine (terminée par une relégation) et, un peu à la surprise générale, met un terme à sa carrière en juillet 2021, à l’âge de 30 ans. « Je prends cette décision avec une conviction totale et un sourire sur mon visage, annonce-t-il sur Instagram. Désormais, la vraie vie commence pour moi, et je suis vraiment très excité. »
#23 - Juan Pablo Azpilicueta, frère de Cesar
C’est la fameuse histoire de l’élève qui dépasse le maître. Né à Pampelune, Juan Pablo Azpilicueta a commencé très jeune à jouer au football. Alors qu’il est âgé de 8 ans et demi, ses parents lui annoncent qu’il va avoir un petit frère : Cesar. Bonheur absolu pour Juan Pablo, qui va enfin avoir un frangin avec qui taper le ballon. Ce qu’il ne sait pas encore, c’est que le petit Cesar, à qui il va apprendre toutes les bases du foot, va littéralement l’éclipser d’un point de vue sportif. En effet, Juan Pablo commence sa carrière en 1999 à Multivera, un club amateur, avec des rêves plein la tête. Il passe de club amateur en club amateur, joue notamment pour l’équipe B d’Albacete ou du Real Murcie. En 2006-2007, Cesar débarque dans la réserve d’Osasuna B, et quelques mois plus tard, le voilà promu en équipe première, avec à la clef des débuts en Liga face au… Real Madrid. Juan Pablo observe tout ça avec les yeux émus et fiers d’un grand frère, mais aussi avec la clairvoyance de celui qui, après sept années de carrière, est toujours en cinquième division. Et la suite sera du même acabit : CF Reus, Talavera CF, Peña Sport, CD Tudelano : Juan Pablo ne dépassera jamais la D3. Il prend finalement sa retraite en 2016 après près de 300 matchs joués dans les divisions inférieures, et enfile le costume d’entraîneur. Lors de la saison qui vient de s’écouler (2020-2021), il a notamment été le coach du CD Subiza… en quatrième division. L’histoire de sa vie.
#22 - Tobias Schweinsteiger, frère de Bastian
Zéro. C’est le nombre de matchs disputés en première division par Tobias Schweinsteiger. Forcément, cela fait peu, comparé aux 342 matchs de Bundesliga disputés par son frangin Bastian, qui plus est avec le Bayern Munich. Mais la carrière de Tobias, qui est pourtant l’aîné, n’a jamais décollé. Il affiche pourtant 371 matchs à son compteur, mais tous disputés entre la D5 et la D2. Le pic de sa carrière aura été 19 matchs disputés avec l’Eintracht Braunschweig, en 2. Bundesliga, en 2006-2007. Une année 2006 pourtant tragique pour lui, puisqu’il est impliqué dans un accident de voiture qui coûtera la vie à une adolescente de 13 ans. Et même si Tobias n’avait aucune culpabilité dans cet accident, il est resté profondément marqué. Il met un terme à sa carrière en 2015, après deux dernières saisons passées avec la réserve du Bayern. Il a espéré jusqu’au bout une promotion en équipe première pour disputer au moins un match avec son frangin, mais Pep Guardiola ne lui offrira pas cette chance.
#21 - Enoch Balotelli, frère de Mario
Pas facile d’être le petit frère de Mario Balotelli. Enoch, trois ans plus jeune que Super Mario, a lui aussi tenté de devenir footballeur professionnel. À 28 ans, il a pourtant quelques similitudes avec son grand frère. Il a la bougeotte (près d’une dizaine de clubs depuis 2011), joue attaquant de pointe, marque des buts (une douzaine en 100 matchs) et… c’est tout. Habitué aux niveaux inférieurs (il a surtout joué en Serie D), Enoch écume tant bien que mal les taules obscures du championnat italien avec des piges d’une seule année : Caravaggio, Pavia, Foligno, Castiglione, Mazzano, etc. Souvent, on signe Enoch en espérant buzzer autour de Mario. Lors de son passage à Vallecamonica, on insère même une clause dans son contrat dans laquelle on lui promet des primes si Mario a envie de se pointer au stade le week-end lors des matchs du frangin. À Manduria, on propose même un chauffeur et une villa avec piscine au petit frère pour le séduire et le faire signer. Tout est bon pour le buzz. Mais Enoch reste sur une belle saison 2020 avec une participation au télécrochet italien Grande Fratello VIP, un programme dans lequel plusieurs personnalités cohabitent dans une maison. Finalement, Enoch reste surtout le meilleur compagnon de soirée de son grand frère. Un duo injouable à domicile comme à l’extérieur. Prenez ça, les frères Derrick. MF
Par Éric Maggiori, avec Mathieu Faure