Leonardo entraîneur : un Milan turgescent !

Elle s’appelle Noemi Letizia, Napolitaine de 18 ans à la beauté pourtant botticellienne. Berlusconi en est morgane. Du genre à lui promettre de l’aimer jusqu’aux résultats du bac… Naaan, on déconne ! Il lui a offert un collier qui brille à 6000 euros, et Lolita l’appelle depuis “Papounet”. Sobriquet repris dans tous les stades sur l’air des lampions… Veronica Lario, la légitime de Silvio, a demandé le divorce. Faut pas déconner. Y’avait rien à faire avec son érotomane de mari, bouffé par le Démon de Midi. L’homme qui rajeunit d’année en année ne veut pas vieillir. Jamais. Le foot offre l’occasion de mieux comprendre les élans hormonaux de l’ado de 72 ans. La veille du crucial Milan-Juventus (la Vieille Dame contre les Vieux Croûtons), il incendie son entraîneur en live & direct : « Si on n’a pas gagné le Scudetto cette année, c’est à cause d’Ancelotti ! » Traduction : Carlo Ancelotti est avant tout vieux et moche. Et son équipe qui joue à deux à l’heure lui ressemble. Pour Silvio, Carlo n’est qu’un loser qui a géré l’effectif comme une pension de retraite : Kalac (37 ans), Favalli (37 ans), Maldini (41 ans), Beckham (34 ans), Pippo Inzaghi (36 ans), Seedorf (33 ans), Zambrotta (32 ans), Pirlo (30 ans)…

Or, Silvio veut du jeune, du sexy, du winner. Il a donc bazardé Ancelotti (49 ans), qui avait vu venir le coup et qui a signé à Chelsea. A la place, il a nommé le Brésilien Leonardo, jeune (39 ans), beau, séduisant, polyglotte, classieux, winner (champion du monde 94)… En plus, Leonardo ça sonne comme Leonardo Di Caprio, donc hollywoodien. En plus, c’est lui qui avait fait venir Pato et Kaka au club. Et en plus, il a la nationalité italienne. Inconvénient : Leonardo n’a jamais entraîné… « Et alors ? Tu sais porter le costume ? Donc, c’est OK : le job est pour toi ! » Après tout, maître Capello, arrivé en 91 chez les Rossoneri, n’avait jamais coaché avant et il avait fort bien réussi… Silvio veut du foot partouze à tous les étages : il exige du beau jeu, bandant, tourné vers l’offensive. Un credo sans cesse ressassé, qu’un Rocco S. ne renierait pas : « Le Milan est porteur du beau jeu, en Europe et dans le monde. Il veut vaincre et convaincre. Cette tradition doit se poursuivre » .

Leonardo a tout pigé : « On me verra davantage en costume cravate. Je veux une équipe rapide avec le ballon. Le style du Milan et sa philosophie restent. Le 4-3-1-2, c’est notre identité, mais cela peut changer. Je veux jouer l’offensive. Et j’aurai mon propre style » . Leonardo bande aussi. Un monde parfait. L’univers de Silvio Berlusconi est peuplé de Leonardo, de Kaka et de Noemi. Tous ensemble, tous jeunes. Jamais mourir. Juste faire hennir les chevaux du plaisir. Pas de pitié pour les vieux. Pas un mot de soutien à Paolo Maldini, le vieux briscard de 41 ans, sifflé par une partie du public de San Siro lors de son dernier match à Milan. Paolo était devenu trop moche… Tel Dorian Gray, Silvio placardera le portrait de Leonardo au-dessus de son bureau à Rome, comme ça il restera éternellement jeune. Et si le Milan coaché par le beau Brésilien ne gagne rien ? Pas grave ! Silvio prendra un autre entraîneur, plus “expérimenté”. En attendant, c’est fête. La Primavera ! Aujourd’hui, il fait beau et jeune et la vigueur aphrodisiaque de Silvio resplendit à l’approche du solstice d’été. Le monde entier contemple Silvio et la Nature qui l’adore acquiesce. Avec Leonardo et Noemi, Silvio vient de prendre deux buts d’avance sur la Mort.