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Leicester et son armée de l’ombre

Par Romain Duchâteau
Leicester et son armée de l’ombre

Ce n’est plus une illusion ni un rêve insensé. Ce dimanche, en cas de succès à Old Trafford, Leicester peut devenir champion d’Angleterre pour la première fois de son histoire. Si Vardy, Kanté, Mahrez ou encore Morgan ont été les acteurs majeurs de cette folle épopée, d’autres soldats de Claudio Ranieri ont apporté leur pierre à l’édifice. Présentations de ces renards de l’ombre.

Christian Fuchs

Derrière Riyad Mahrez et ses multiples arabesques, il est l’autre gaucher talentueux de Leicester. Un tireur de coup de pied arrêté adroit qui, après quatre saisons à Schalke 04, a débarqué gratuitement dans l’East Midlands. Désiré par Nigel Pearson avant qu’il ne soit démis de ses fonctions, celui qui a des airs de l’acteur Ryan Reynolds est devenu un titulaire inamovible sous l’égide de Claudio Ranieri. Grâce à sa patte gauche – en témoignent ses passes décisives lumineuses face à Manchester United (novembre, 1-1) et Southampton (avril, 1-1) –, mais aussi et surtout une implication sans faille. Aussi à l’aise défensivement qu’offensivement, le capitaine de la sélection autrichienne (74 sélections) est l’un des seuls de l’effectif à avoir disputé la Ligue des champions. Une expérience sur laquelle le groupe des Foxes s’est appuyé notamment lors des affiches prestigieuses de Premier League, championnat qu’il juge bien plus passionnant que « l’ennuyeuse » Bundesliga. Le bougre est par ailleurs dépourvu de sérieux en dehors des prés, n’hésitant pas à afficher ses compères ou à se prendre lui-même pour le père Noël : « J’aime m’amuser et communiquer avec les gens. La vie n’est pas toujours sérieuse. » No Fucks Given, No Fuchs Given.

Danny Simpson

Leicester représentait sans doute sa dernière chance d’apprivoiser la lumière. Sa dernière opportunité, aussi, de prouver que le haut niveau n’était pas une marche trop haute pour lui. Parce que jusqu’ici, le nom de Danny Simpson évoquait seulement un échec. Celui de Manchester United. Formé chez les Red Devils, le latéral droit britannique n’est jamais parvenu à s’ériger comme un titulaire crédible aux yeux d’Alex Ferguson et a enchaîné les prêts (Royal Antwerp, Sunderland, Ipswich Town, Blackburn). Avant de poser ses bagages à Newcastle, puis de filer ensuite aux Queens Park Rangers. Derrière les pérégrinations sans saveur au sein du Royaume, il y a un homme au caractère volcanique. Le joueur de vingt-neuf ans s’est ainsi longtemps davantage illustré par des incartades plutôt que sur les rectangles verts. Sanctionné en 2011 pour excès de vitesse, il se retrouve deux ans plus tard à la Une du tabloïd The Sun, la gueule en sang, après s’être bastonné en soirée. L’année dernière, un nouveau démêlé judiciaire s’est ajouté puisqu’il a été condamné à 300 heures de travail d’intérêt général après avoir agressé une mère et sa fille. « Je ne sais pas comment il fait pour nous calmer » , confiait le défenseur, en mars dernier, à propos de Claudio Ranieri. Canalisé par son manager transalpin, Simpson s’est révélé à vingt-neuf ans comme une valeur sûre à son poste outre-Manche. Et Riyad Mahrez, son partenaire sur le flanc droit et tout juste élu meilleur joueur de l’année, peut en attester plus que quiconque.

Marc Albrighton

Les contours de sa romance avec les Foxes ont mis du temps avant d’être dessinés distinctement. Arrivé de son club formateur Aston Villa en 2014, Marc Albrighton a dû s’armer de patience lors de son premier exercice pour montrer qu’il n’était pas seulement là pour jouer les utilités. Très peu utilisé par Nigel Pearson jusqu’à début avril, il avait ensuite saisi sa chance en étant l’un des artisans majeurs du maintien décroché au terme d’une fin de saison renversante. Une mise en lumière légitime confortée par la venue de « Tinkerman » l’été dernier. Pendant de Mahrez à droite, le gamin de Tamworth offre un profil complémentaire à celui de l’international algérien. Propre techniquement à défaut d’être spectaculaire (7 assists cette saison), il est chéri par son entraîneur en raison de son respect scrupuleux de l’équilibre de l’équipe. Un bougre discret, un vrai unsung hero comme l’Angleterre les aime à l’apport toujours significatif. « Je crois que nous avons déjà marqué l’histoire » , lâchait récemment le milieu de terrain, encore dans un rêve éveillé. Marc Albrighton peut se pincer pour y croire, il fait partie intégrante de l’histoire qui est en train de s’écrire.

Shinji Okazaki

Son sourire semble immuable. Ses courses et sa ténacité, inaltérables. Sur les pelouses anglaises, Shinji Okazaki s’élève peut-être comme celui qui incarne le mieux l’esprit de Leicester. Joueur de devoir et guerrier sans pareil, l’international japonais (98 sélections, 47 pions) avait passé l’essentiel de sa carrière européenne en Allemagne, où il a porté les tuniques de Stuttgart et de Mayence. Avant de débarquer au sein du pays de Sa Majesté l’été dernier. Pas le plus doué balle au pied, l’attaquant effectue un travail colossal pour son compère d’attaque, Jamie Vardy, à qui il ouvre constamment des brèches. Et s’il ne marque pas autant que son homologue britannique (5 buts en championnat), son retourné acrobatique contre Newcastle (mars, 1-0) a montré qu’il pouvait également faire soulever le King Power Stadium. Claudio Ranieri est d’ailleurs son premier fan. Même si la communication n’a pas toujours été limpide entre les deux hommes. « Shinji Okazaki a enfin réussi le test d’anglais et il peut maintenant comprendre ce que je dis, révélait il y a peu l’Italien en conférence de presse. Avant il me disait toujours « oui » en acquiesçant de la tête, mais il ne comprenait jamais ce que je lui disais. Ce matin, à l’entraînement, on l’a tous applaudi pour lui dire qu’il pouvait enfin nous comprendre. Il a répondu : « Oui, oui, oui », mais j’espère qu’il comprend vraiment ! » Au pire, il y aura toujours ce sourire à la place des mots.

Leonardo Ulloa

1m90 sous la toise, 80 kilos sur la balance. Un vrai physique à balancer des uppercuts à tout-va. Oui, Leonardo Ulloa détonne avec la tradition des attaquants argentins. Enfant de General Roca, il a bâti sa carrière au pays de l’Albiceleste, en Espagne et en Angleterre grâce à son impact, sa présence et ses coups de casque. Des qualités qu’il a étalées à Brighton en Championship (26 buts en 50 rencontres) et qui ont séduit Nigel Pearson, lequel a joué un rôle prépondérant pour sa venue à Leicester en 2014 (transfert estimé à 10 millions d’euros). Indéboulonnable au sein du 5-3-2 mis en place la saison dernière, le Sud-Américain ne jouit plus du même statut depuis l’intronisation de Claudio Ranieri. Relégué au rang de super sub, le striker vient généralement suppléer Okazaki à une vingtaine de minutes de la fin quand les batteries du Japonais commencent à s’épuiser. Et son profil singulier éprouve ainsi un peu plus les défenses adverses, comme l’ont souligné ses réalisations cruciales contre Norwich (février, 1-0) et West Ham (avril, 2-2). « Leo est un grand monsieur, un gars fantastique, dit de lui Claudio Ranieri. Mais aussi un bon attaquant et un bon joueur. »

Andy King

L’enfant du club. Le joueur le plus ancien de tout l’effectif de Leicester. À vingt-sept piges au compteur, Andy King a déjà connu plusieurs vies avec les Foxes. Car en 327 apparitions, le milieu de terrain a vu son équipe de toujours se hisser de League One jusqu’à la Premier League. Une ascension à laquelle il a vivement participé. Homme de confiance de Nigel Pearson qui le qualifiait de « bon athlète » et de « joueur important » , l’international gallois s’était rendu indispensable par sa faculté à se projeter vers l’avant et sa bonne frappe. Mais s’il a débuté la saison en tant que titulaire aux côtés de Drinkwater, il a été la principale victime de l’éclosion de N’Golo Kanté (22 apparitions en Premier League pour seulement 8 titularisations). En dépit de ce changement de statut, le milieu a toujours répondu présent quand il était nécessaire de faire souffler le Français, sans rechigner. Car il faut dire que le natif de Barnstaple en a vu d’autres. Plus jeune, avant de rallier les rangs de Leicester, il avait été prié de quitter l’académie de Chelsea à quinze ans. Une époque où Claudio Ranieri était sur le banc des Blues. Dites oui au Roi Andy.

Jeffrey Schlupp

Des membres de la rotation si chère à Claudio Ranieri, il demeure sans doute le plus méconnu. Ce qui n’en fait pas le moins talentueux. Loin de là. Mais Jeff Schlupp est encore jeune (23 ans), alors son manager s’efforce de lui apprendre le métier. Par étape. Formé en tant qu’attaquant, celui qui honore désormais la sélection ghanéenne après avoir porté le maillot de la Nationalmannschaft a depuis reculé de plusieurs crans. Doublure de Christian Fuchs, il a aussi été sollicité pour apporter sa patte gauche et sa vivacité au poste d’ailier. Une plus-value non négligeable au collectif des Foxes corroborée dernièrement par ses deux passes décisives délivrées face à West Ham (avril, 2-2) et Swansea (avril, 4-0), après une blessure à la cuisse qui l’a laissé sur le flanc entre mi-décembre et début février. Pour la petite histoire, à l’instar de ses coéquipiers Drinkwater, Simpson et Matty James, Schlupp a été lié à Manchester United. Mais si les trois précédemment cités ont été façonnés à l’académie des Red Devils, lui a seulement eu droit à un mois d’essai en mars 2013 au cours duquel il a pris part à deux matchs avec les U21. Avant que Nigel Pearson ne le retienne et lui offre davantage de temps de jeu. Désormais, c’est le classieux Claudio qui en récolte les fruits. Jeff Le Nerf.

La parenthèse inattendue

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