Le Standard à 90 minutes du doublé
Le titre de champion de Belgique sera attribué au bout d'un barrage aller-retour qui met aux prises les deux meilleures équipes du pays. Tout le plat pays se passionne pour cette Jupiler Ligue qui se joue comme aux dés sur 180 minutes. Après le nul d'hier soir au Parc Astrid (1/1), les Rouches ont pris une légère option sur Anderlecht ...
La semaine dingo du foot belge a bien failli ne pas avoir lieu. Depuis deux gros mois, tout le plat pays ne rêve que de ce barrage aller-retour qui doit décider qui du RSC Anderlecht ou du Standard de Liège sera le champion de Belgique 2008/2009. Samedi dernier, lors de l’ultime journée, les Bruxellois se déplaçaient à Genk (8ème) pendant que les Liégeois se rendaient à la Gantoise (3ème), l’équipe de leur entraîneur de l’an dernier (et que certaines gazettes annoncent à Rennes). Si les deux équipes obtiennent le même résultat, le sort de la saison se jouera en deux manches sèches puisque outre-Quiévrain (comme en Italie), le goal-average, général ou particulier, ne compte pas. En cas d’égalité, c’est le nombre de victoires qui prime. Vingt-quatre chacune. Avec cinq nuls et cinq défaites.
Ces “test-matchs” ont pourtant failli ne pas avoir lieu. Si les Mauves d’Anderlecht ont disposé facilement du Racing Genk (2/0), les Rouches, qui menaient 1-0, ont concédé un penalty dans l’extra-time. A l’autre bout du pays, les supporters anderlechtois trépignaient comme jamais (1). Bolat, le gardien suppléant des Standarmen, détourne la sanction suprême. Aussitôt, la polémique fait rage. « Le penalty aurait dû être rebotté (sic). Onyewu est entré beaucoup trop tôt dans le rectangle » plaide Ariel Jacobs, le T1 des Mauves. Ironie de l’histoire, Bryan Ruiz, le capitaine costaricain de la Gantoise, en fin de contrat, est convoité aussi bien par le Standard que par Anderlecht. « Ruiz est ton capitaine, il a déjà marqué quatre fois sur penalty sans en rater un seul et il a la classe et du cran. Il n’y a aucune raison de lui interdire de tirer ! » argue de son côté, Marc Wilmots, devenu commentateur à la télé belge.
Depuis, le pays est devenu comme fou. Pierre François, un des dirigeants des Rouches, a affirmé vouloir jouer le “test-match”, sur une rencontre sèche, au stade de France ou à l’Arena d’Amsterdam : « Je suis sûr que les supporters du Standard et d’Anderlecht l’auraient rempli » . Les abonnés des deux clubs ont dû se lever en pleine nuit pour faire la queue et retirer les précieux sésames. Plusieurs dizaines et dizaines de milliers de demandes sont parvenues aux sièges des deux entités.
Durant la saison régulière, chaque équipe l’avait emporté chez elle : le Standard difficilement (2/1) fin septembre, Anderlecht plus facile en février (4/2). Grands favoris en début de saison, notamment en raison de leur campagne européenne (contre Liverpool et en coupe de l’UEFA), les Rouches semblaient avoir rendu le pouvoir aux joueurs de la capitale depuis le début 2009. En dépit d’une génération exceptionnelle (Witsel, Defour) et de l’acquis de la saison dernière (un premier titre depuis 25 ans), Lazlo Bölöni n’a pas tout à fait réussi à remplacer l’immense Michel Preud’homme. Après la défaite du Parc Astrid en février, les Standarmen ont compté jusqu’à 4 points de retard mais ils ont rogné peu à peu leur handicap. Depuis la loterie de samedi dernier, le combat a changé d’âme. Les coéquipiers de Jovanovic, leur buteur serbe (suspendu pour l’aller), ont pris hier soir une bonne option lors du “double match de l’année” en assurant un score de parité et en inscrivant au moins un but (Mbokani (60è) répondant à l’ouverture du score des Mauves (52è). Match retour dans l’enfer de Sclessin, dimanche soir à 20h30.
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