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Le rêve américain de David Villa

Par Robin Delorme
4 minutes
Le rêve américain de David Villa

Capitaine du tout frais New York City, premier buteur dans le Yankee Stadium, David Villa profite à fond de son expérience américaine. Une réussite sur et en dehors des prés qui pousse Vicente del Bosque à l'évoquer en tant que potentiel sélectionnable.

La pelouse du stade Nissan de Yokohama est peuplée de nid-de-poules en ce 15 décembre 2011. Habitué à l’asphalte du Camp Nou, la jambe de David Villa cède, et son tibia se fracture. Loin de l’euphorie blaugrana apportée par cette seconde Coupe du monde des clubs, il s’apprête alors à connaître huit mois de calvaire. Car le Guaje le sait, sa carrière entame sa phase descendante. Le Mondial 2010 suivi de la Ligue des champions 2011 sont les vestiges d’une armoire à trophées qui annonce complet. Depuis le début, la vie de footballeur de David Villa ressemble à une idylle inextinguible avec le ballon rond. À son épopée avec les Colchoneros suit désormais son rêve américain. Joueur franchise du tout nouveau New York City, il « profite de quelque chose de merveilleux, en Europe, on ne joue pas dans beaucoup de stades avec 62 000 spectateurs » . Pis, le meilleur buteur de l’histoire de la Roja n’écarte pas de revêtir la liquette rouge et doré de la sélection… Et ce ne sont pas les déclarations de Vicente del Bosque qui vont le décourager. Vamos Guaje !

Le VRP de City, le nouveau Pelé

Une finale de Ligue des champions en guise de jubilé européen. Rares sont les joueurs à pouvoir se targuer d’une telle fin. Jersey rojiblanco sur le dos, David Villa quitte l’Estádio da Luz tête haute malgré un revers triste au possible contre le Real Madrid. Avec ces mêmes rayures rouges et blanches, il avait justement connu ses débuts professionnels avec son Sporting Gijón. Bref, un joli clin d’œil pour en finir avec ses 14 années sur les prés du Royaume et du Vieux Continent. Son exode outre-Atlantique, il l’explique par « son amour des nouveaux défis » : « Parce qu’à ce moment de ma vie professionnelle et familiale, ça me plaît. Il me reste du football et j’ai envie d’aller là-bas, ça me semble une aventure passionnante » . Une fois le Mondial brésilien terminé – par une Madjer contre l’Australie -, il s’installe à New York. Dans la Gran Manzana, il se découvre un rôle de super-star et d’ambassadeur pour le New York City, une première depuis sa glorieuse époque valencienne. Capitaine tout trouvé de cette nouvelle franchise de MLS, ancêtre du Cosmos de Pelé, il rejoint pourtant dans l’été le continent océanien et le Melbourne City.

Car David Villa est bien plus que la simple star new-yorkaise. C’est le VRP de luxe d’un projet mondial et global monté par les propriétaires de Manchester City. Dans le sillon des Citizens, « l’objectif est d’être la première organisation de football totalement global, de développer une manière de jouer globale à exécuter au niveau local » , dixit un porte-parole du City Football Group cité par El Pais. Dans les faits, les richissimes investisseurs d’Abu Dhabi déploient leurs tentacules sur tous les continents. Le Melbourne Heart en Océanie, les Yokohama Marinos en Asie et les New York City aux Amériques passent sous leur contrôle. Tout comme Frank Lampard, qui le rejoindra dès la fin de cet exercice européen, David Villa devient le fleuron de l’industrie du soccer. Et ce, alors qu’il est toujours dans la force de l’âge. Optimiste et euphorique, il écourte son séjour océanien pour cause d’obligations publicitaires aux États-Unis et y découvre « un bon niveau sur le terrain et une grande attente » . Surtout, il plante le premier but de l’histoire de son nouveau club en amical face aux Écossais de St. Mirren.

Le Guaje revient toujours

Pourvoyeur de caviars pour la première du City US en MLS, il endosse de nouveau son costume favori, celui du buteur, pour le baptême du feu du Yankee Stadium dans l’élite américaine. « Ça a été une joie énorme, raconte le Jean-Pascal espagnol dans les colonnes de Marca. L’histoire du New York City pourra continuer de grandir, mais on se rappellera toujours que j’ai marqué le premier but à domicile. Je suis certain que c’est l’un des buts les plus importants de ma carrière. » Visiblement affûté, assurément gonflé à bloc, il ne renvoie pas l’image d’un pré-retraité. De fait, Vicente del Bosque et ses doutes quant à la pointe de la Roja « n’écartent pas un retour de David Villa » . Une saillie médiatique qui ne laisse pas insensible l’homme aux 59 buts et 97 sélections en équipe nationale : « Je suis heureux qu’il dise cela et d’être toujours dans ses plans, pour moi c’est un honneur, et j’espère travailler dur avec New York City pour que j’ai une opportunité de revenir » . Tout au long de sa carrière, El Guaje n’a cessé de revenir de situations galères et de contredire des vérités toutes faites. Un retour en sélection n’en serait que la confirmation.

Un derby, deux grands corps malades

Par Robin Delorme

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